La Bourse de Paris en berne entre tensions commerciales et incertitudes italiennes

La Bourse de Paris a fini en recul jeudi 31 mai (-0,53%) dans un environnement anxiogène, les investisseurs étant à la fois inquiets de la situation politique italienne et des fortes tensions commerciales avec les États-Unis.

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La Bourse de Paris ferme en baisse.

L'indice CAC 40 a cédé 28,95 points à 5.398,40 points dans un volume d'échanges élevé de 6,1 milliards d'euros. La veille, il avait fini en recul de 0,2% à 5.427,35 points. La cote parisienne a d'abord tenté un rebond dans la matinée avant de céder du terrain dans le sillage de marchés américains mal orientés. Plusieurs sujets ont assombri le moral des investisseurs, dont le flou politique persistant en Italie. "Nous avons une séance politique, l'Italie est toujours surveillée de près", relève Andrea Tuéni, analyste pour Saxo Banque.

Le Mouvement Cinq Étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite) ont relancé leur tentative de former un gouvernement d'union, sous l'oeil du président de la République Sergio Mattarella, qui demande des garanties sur le maintien dans l'euro. Carlo Cottarelli, l'économiste chargé de former un gouvernement d'experts pour gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections, a de son côté gelé ses travaux pour laisser le temps aux négociations. "Le marché semble privilégier le scénario où l'on arriverait à un nouveau gouvernement, plutôt que le scénario de nouvelles élections, qui verraient a priori un renforcement encore plus marqué de la Ligue et du parti M5S", décrypte M. Tuéni.

Cette source d'incertitude n'était pas la seule à brider les velléités d'achats des investisseurs.  Les tensions commerciales ont monté d'un cran après l'annonce par le secrétaire américain au Commerce Wilbur Rossue que les États-Unis vont appliquer, dès vendredi 1er juin, d'importantes taxes douanières sur l'acier et l'aluminium importés de l'Union européenne, du Mexique et du Canada. L'UE "va annoncer dans les prochains heures des contre-mesures" a promptement réagi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, tandis que Mexico annonçait des représailles. "Globalement, nous sommes donc dans une situation de stress sur le marché, avec des nouvelles qui peuvent le faire basculer, comme la confirmation des taxes douanières, qui a fait plier Wall Street et les indices européens", souligne M. Tuéni.

Bancaires en repli

Dans ces conditions, les nombreuses statistiques publiées des deux côtés de l'Atlantique n'ont pas changé la tendance. Le taux d'inflation annuel de la zone euro a bondi en mai, à 1,9%, contre 1,2% en avril, en raison d'une forte progression des prix de l'énergie. Aux États-Unis, l'inflation sur un an est restée stable en avril à 2%, au niveau de l'objectif de la Réserve fédérale américaine. La progression des dépenses des ménages américains en avril a quant à elle largement dépassé celle de leurs revenus, selon les chiffres du département du Commerce.

Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage dans le pays ont, elles, chuté davantage que ne le prévoyaient les analystes, selon des données publiées à la veille de la publication des chiffres officiels de l'emploi pour mai. Du côté des valeurs, les titres liés au secteur bancaire ont cédé du terrain, dans le sillage de la détente du marché obligataire, mais aussi de mauvaises nouvelles concernant Deutsche Bank. La filiale américaine de la banque allemande a été classée par un régulateur américain dans la liste des banques dont les vulnérabilités menacent leur survie.

BNP Paribas a reculé de 2,18% à 53,06 euros, Société Générale lâchant 1,65% à 36,85 euros et Crédit Agricole -1,22% à 11,74 euros. À l'inverse, le secteur technologique s'est apprécié, à l'image de Dassault Systèmes (+4,84% à 120,15 euros), Atos (+3,70% à 116,20 euros) ou encore Worldline (+3,92% à 49,36 euros), dont la recommandation a été relevée à "acheter" par Equita SIM. Alstom a pris 1,25% à 40,50 euros, à la suite du feu vert accordé par le ministère français de l'Économie pour la fusion du constructeur ferroviaire avec les activités mobilité de l'allemand Siemens.

Air France-KLM a lâché 3,21% à 6,81 euros, poursuivant sur sa tendance baissière après avoir déjà reculé de près de 50% depuis le début de l'année. Eurazeo a gagné 1,13% à 67 euros, après avoir annoncé l'achat sur plan au promoteur Kaufman et Broad d'un futur ensemble immobilier de bureaux en Île-de-France, prenant à sa charge l'essentiel des 70 millions d'euros que représente le projet. Elior a été pénalisé (-1,93% à 14,24 euros) par un abaissement de sa recommandation par Berenberg.

AFP/VNA/CVN

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