La bataille sur l'arrivée d'un syndicat chez Starbucks aux États-Unis touche à sa fin

Les employés de trois cafés Starbucks dans le Nord des États-Unis ont voté. Ils sauront jeudi 9 décembre s'ils sont parvenus à créer un syndicat dans leurs établissements, ce qui serait une première au sein de la chaîne aux États-Unis.

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La bataille sur l'arrivée d'un syndicat chez Starbucks aux États-Unis touche à sa fin.
Photo : AFP/VNA/CVN

"On veut pouvoir négocier nos conditions de travail" : tel est le leitmotiv des baristas et managers de ces cafés situés à Buffalo et impliqués dans le comité d'organisation du syndicat, baptisé "Starbucks Workers United" (SWU).
Une cinquantaine d'entre eux ont officiellement déposé fin août une demande. Les bulletins de vote ont été envoyés à tous les salariés le 10 novembre et ils avaient jusqu'à mercredi 8 décembre pour répondre.
Le décompte débutera jeudi 9 décembre a priori à 13h00 (18h00 GMT), en ligne, sous l'égide de l'Agence chargée du droit du travail (NLRB) aux
États-Unis.
Si le "oui" l'emporte dans au moins l'un des trois établissements malgré les grands moyens déployés par Starbucks pour s'y opposer, ce serait la première fois qu'un syndicat est créé au sein d'un café géré directement par l'entreprise aux
États-Unis.
Comme la tentative de syndicalisation menée dans un entrepôt d'Amazon dans l'Alabama au printemps, la campagne des salariés de Starbucks a attiré l'attention bien au-delà des rues de Buffalo.
Elle reflète la grogne d'employés décidés à se battre, à un moment où la dynamique sur le marché du travail leur est favorable, remarque Cedric de Leon, spécialiste des mouvements des travailleurs à l'université Massachusetts Amherst.
Alors que de nombreux employeurs peinent à recruter, "le pouvoir de négociation des salariés est très élevé en ce moment", explique-t-il.
Cela se ressent dans l'organisation de grèves, comme celle menée par 10.000 employés du fabricant de tracteurs John Deere pendant cinq semaines en octobre et en novembre, ou dans les démissions, quelque 4,2 millions d'Américains ayant encore décidé en octobre de quitter leur emploi.
"Guerre psychologique"

À Buffalo, les organisateurs de la campagne sont optimistes.
La pandémie a sans doute été un élément déclencheur, les salariés estimant n'avoir pas reçu suffisamment de soutien pour faire face aux nouvelles exigences sanitaires, remarque Michelle Eisen, embauchée il y a plus de 10 ans chez Starbucks.
"Mais les conditions de travail avaient commencé à se dégrader avant", affirme la jeune femme qui déplore par exemple n'être qu'à peine plus payée qu'un nouvel arrivant, malgré son ancienneté.
Les pro-syndicats sont d'autant plus motivés que Starbucks, qui se targue habituellement de ses politiques progressistes, a fait preuve de résistance.
Le groupe, qui a récemment annoncé une augmentation de son salaire minimum à 15 dollars de l'heure, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Mais selon les employés, la direction a envoyé dans la région environ 200 responsables et managers supplémentaires depuis août, pour superviser les équipes et tenter de convaincre les employés hésitants.
L'emblématique ancien patron Howard Schultz est même venu animer une réunion début novembre.
Starbucks a aussi lancé une bataille juridique, en demandant d'abord à ce que les 20 établissements de la zone votent ensemble, puis en demandant à ce que le rejet de cette première requête soit invalidé. En vain.
Les organisateurs de la campagne s'attendent à des recours une fois les résultats connus, notamment sur le nombre de salariés autorisés à voter. Starbucks s'est, selon eux, empressé d'embaucher de nouveaux employés sitôt leur demande déposée.
Entre les tentatives d'obstructions, la présence permanente de nouveaux chefs et les multiples réunions, emails et textos les incitant à voter "non", "nous faisons face à une guerre psychologique", estimait James Skretta début décembre.
Mais toutes ces tactiques d'intimidation ont "plutôt fait balancer les gens en faveur du syndicat", assure ce barista.
"Si le groupe s'inquiète tellement de l'arrivée d'un syndicat dans trois cafés sur les près de 9.000 qu'il gère dans le pays, c'est bien parce que cela pourrait déclencher une vague au sein de l'entreprise", remarque Cedric de Leon.
Les salariés de trois autres cafés de Buffalo ainsi que d'un établissement en Arizona ont récemment demandé à pouvoir organiser des votes en vue de rejoindre le SWU.

AFP/VNA/CVN

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