Attentats de Paris
La bataille judiciaire pour le transfèrement d'Abdeslam commence

L'avocat belge de Salah Abdeslam, seul survivant des attentats jihadistes de novembre à Paris, a lancé le 20 mars sa bataille judiciaire contre les autorités françaises qui réclament son transfèrement en France.

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Sven Mary, l'avocat belge de Salah Abdeslam, parle aux journalistes devant le bâtiment de la Police fédérale belge, le 19 mars à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Et le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a révélé qu'après Paris, le jeune jihadiste de 26 ans "était prêt à refaire quelque chose à Bruxelles" : "Nous avons trouvé beaucoup d'armes, des armes lourdes au cours des premières investigations et nous avons trouvé un nouveau réseau autour de lui à Bruxelles", a-t-il expliqué.

Arrêté le 18 mars à Bruxelles après quatre mois de cavale, Salah Abdeslam a été inculpé de "participation à des assassinats terroristes" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste" par la justice belge. Le Français d'origine marocaine est désormais incarcéré dans la prison de haute sécurité de Bruges (Nord-Ouest).

Le 20 mars, l'avocat du jeune homme de 26 ans, Me Sven Mary, s'est livré à de nouvelles escarmouches contre la justice française qui veut récupérer ce suspect-clé.

Ce ténor du barreau bruxellois a annoncé son intention de porter plainte contre le procureur de Paris, François Molins, pour violation du secret de l'instruction.

Selon le procureur Molins, Abdeslam a affirmé aux enquêteurs belges durant ses premières auditions qu'il "voulait se faire exploser au stade de France" le soir des attentats mais qu'il avait finalement fait "machine arrière".

"La lecture d'une partie de l'audition de M. Abdeslam en conférence de presse constitue une violation", s'est indigné Sven Mary dans le quotidien belge Le Soir.

"Nous ne sommes pas tenus par ce qui se passe en France. Par contre, eux sont tenus par le secret de l'instruction en Belgique", a déploré l'avocat sur la télévision RTBF.

Cette plainte a toutefois peu de chances d'aboutir, les codes de procédure pénale français et belge offrant des dérogations au secret de l'instruction.

Abdeslam "vaut de l'or"

La prochaine étape de la procédure conduira le 23 mars Salah Abdeslam devant la Chambre du conseil, une juridiction d'instruction belge, qui statuera sur son maintien en détention.

"Le mandat d'arrêt belge sera prolongé (mercredi 23 mars) et l'enquête continuera", avait précisé Me Mary le 19 mars, estimant qu'"il y a d'abord un dossier en Belgique (...) où il doit s'expliquer, et la remise à la France pourra être suspendue en attendant le développement de l'enquête en Belgique".

Pour son avocat, Salah Abdeslam "vaut de l'or. Il collabore, il communique (...) Il serait intéressant de laisser maintenant le temps au temps, pour que je puisse en parler avec lui, pour que les enquêteurs puissent parler avec lui", a-t-il dit à la RTBF.

La France réclame son transfèrement à Paris dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen, une procédure qui doit déboucher sur une décision définitive dans un délai de 60 jours à compter de son arrestation, ou 90 jours s'il devait exercer un recours.

François Molins fera le point de l'enquête le 21 mars à Bruxelles, "dans le cadre d'une rencontre prévue de longue date" avec le parquet fédéral belge, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Salah Abdeslam apparaît "comme ayant eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre", en participant à l'arrivée de certains jihadistes en Europe, et "dans la préparation logistique des attentats", avait souligné le procureur français le 19 mars.

Il a notamment acheté le matériel nécessaire à la confection des ceintures explosives et loué le véhicule utilisé par le commando du Bataclan et un appartement en banlieue parisienne, avait-il détaillé.

Salah Abdeslam a été capturé le 18 mars dans la commune bruxelloise de Molenbeek, où il a grandi. Il n'était pas armé.

Selon des sources proches de l'enquête, les policiers qui surveillaient les lieux ont eu la certitude qu'il s'y était réfugié avec des complices quand une femme qui vivait là a commandé inhabituellement cinq pizzas.

Au poste-frontière de Neuville-en-Ferrain (Nord de la France), les véhicules qui veulent passer de France en Belgique étaient soumis à des contrôles le 20 mars. Mais douaniers et policiers ont néamoins précisé qu'il s'agissait de contrôles habituels depuis l'état d'urgence décrété en novembre.

AFP/VNA/CVN

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