L’autodafé du Coran, un acte contraire aux valeurs américaines, selon la Maison-Blanche

Brûler le Coran constitue un acte "contraire" aux valeurs américaines, a estimé le 4 avril le porte-parole de la Maison Blanche après l'autodafé public du livre sacré musulman aux États-Unis qui a provoqué des manifestations meurtrières en Afghanistan.

"Nous condamnons absolument l'autodafé d'un texte sacré. Nous pensons que c'est contraire aux valeurs américaines et indécent" , a déclaré Jay Carney lors de son point de presse quotidien.

Le porte-parole a aussi affirmé "qu'absolument rien" ne justifiait les violences qui ont coûté la vie à au moins 24 personnes en Afghanistan, dont sept employés de l'ONU, lors de manifestations organisées contre l'autodafé d'un Coran le 20 mars par un groupuscule chrétien intégriste en Floride (Sud-Est).

Le président américain Barack Obama avait condamné le 2 avril l'autodafé qu'il avait qualifié d'acte "d'extrême intolérance et sectarisme".

Fin de la manifestation dans l'Est de l'Afghanistan

Plusieurs centaines d'Afghans ont manifesté le 4 avril, sans violences majeures, dans une ville de l'Est de l'Afghanistan, contre l'autodafé public d'un Coran aux États-Unis, au lendemain de trois jours de manifestations meurtrières à travers le pays, selon des responsables et des témoins.

La manifestation, qui avait commencé dans le district d'Alingar et rejoint la ville de Mehterlam, capitale de la province du Laghman, a pris fin sans incident majeur, a déclaré Gulzar Sangarwar, vice-président du Conseil provincial.

Un manifestant a été blessé lors d'une charge de la police, a-t-il précisé. Des témoins ont indiqué par téléphone que le cortège comptait plus de 1.000 personnes, en quasi-totalité des hommes, criant "Mort à l'Amérique, longue vie à l'Islam".

Le chef de la police de la province, Mohammad Aziz Gharanai, a de son côté estimé les manifestants à 300. "Les gens jettent des pierres sur la police, mais les policiers n'ont pas tiré" , a-t-il déclaré durant la manifestation.

Un témoin ayant requis l'anonymat, a néanmoins indiqué avoir entendu des coups de feu. "J'ai vu un manifestant blessé par des jets de pierre" , a-t-il affirmé, précisant que les manifestants avaient jeté des pierres sur la police et que les policiers les renvoyaient.

Aucune autre manifestation n'a été signalée le 4 avril dans le reste de l'Afghanistan, où au moins 24 personnes ont été tuées et près de 140 blessées au cours des trois derniers jours lors de violentes manifestations à travers le pays.

Kandahar, la grande ville du Sud afghan, où dix personnes avaient été tuées le 2 avril lors de violents affrontements et deux le 3 avril, est restée calme le 4 avril.

Une commission d'enquête nommée par le président afghan Hamid Karzaï et composée notamment de parlementaires et de représentants des ministères de la Défense et de l'Intérieur, est arrivée le 4 avril dans la capitale provinciale.

La commission "séjournera plusieurs jours à Kandahar pour enquêter et évaluer le nombre de victimes et les dégâts résultant des récentes manifestations à Kandahar" , explique un communiqué du gouverneur.

Le président Karzaï a également nommé une commission similaire pour enquêter sur les évènements de le 1 avril à Mazar-I-Sharif, la grande ville du Nord, où des manifestants avaient attaqué le complexe de l'ONU et tué trois employés européens et quatre gardes népalais des Nations unies. Cinq manifestants avaient également été tués par la police.

La ville avait retrouvé son calme dès le lendemain et aucun autre mouvement de protestation n'a été signalé depuis.

La situation est restée calme également à Kaboul, Jalalabad, principale ville de l'Est, et Hérat, principale ville de l'Ouest, où des rassemblements se sont déroulés ces derniers jours, ceux-là sans violences.

AFP/VNA/CVN

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