Kirghizstan : la crise humanitaire enfle avec l'afflux de réfugiés

L'aide humanitaire internationale a commencé à arriver le 16 juin pour les réfugiés ouzbeks ayant fui les violences interethniques au Kirghizstan, alors que leur situation menace de devenir catastrophique, selon l'ONU.

Des milliers d'Ouzbeks du Kirghizstan se pressaient à la frontière de l'Ouzbékistan qui a restreint l'accès à son territoire après les affrontements dans le Sud du Kirghizstan, qui ont fait au moins 187 morts, selon le bilan officiel.

Par une chaleur écrasante, des centaines de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, étaient agglutinées autour d'un pont reliant les 2 pays, fermé à l'aide de gros blocs de béton et des barbelés, dans le village de Velkesem, à 5 kilomètres d'Och, 2e ville du Kirghizstan et l'un des foyers des violences qui ont éclaté vendredi.

Seules 5 ou 6 tentes sont installées sur le site, tandis qu'une citerne, vieille et rouillée, est l'unique source d'eau. "Qu'on nous envoie des soldats de maintien de la paix!" supplie Goulia, la trentaine. "On ne peut pas retourner chez nous. C'est trop dangereux, nos maisons ont été brûlées". "On ne peut pas faire confiance à l'armée, on ne peut pas faire confiance à la police. Ils ont transformé Och en cimetière", dit la jeune femme qui comme de nombreuses autres personnes refuse de donner son nom de famille.

L'Ouzbékistan, qui a accueilli plus de 100.000 réfugiés après les affrontements n'accepte plus que des blessés. Environ 275.000 personnes au total auraient été déplacées, selon le Comité international de la Croix-Rouge.

Un premier avion cargo d'aide humanitaire internationale est arrivé hier à Andijan (Est de l'Ouzbékistan), chargé de 800 tentes du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a indiqué un responsable du ministère ouzbek des Situations d'urgence. Deux autres avions du HCR étaient attendus dans la journée.

Le directeur du HCR, Antonio Guterres, a appelé à l'aide internationale pour éviter que la "tragédie" des affrontements interethniques ne se transforme en "catastrophe", enjoignant à "absolument trouver une solution politique".

De son côté, le ministère russe des Situations d'urgence a envoyé hier 2 avions cargos, chargés notamment de vivres et de couvertures, au Kirghizstan, ont indiqué les agences russes.

Les États-Unis envoient un émissaire

Les États-Unis ont pour leur part débloqué 10,3 millions de dollars pour des médicaments et une assistance alimentaire et agricole, selon un communiqué de leur ambassade au Kirghizstan. Un émissaire américain était attendu dans la région, importante pour Washington qui dispose au Kirghizstan d'une base militaire stratégique pour ses opérations en Afghanistan. Robert Blake devait visiter mercredi Tachkent, la capitale ouzbèke, et la vallée de Ferghana, près de la frontière kirghize, avant de se rendre demain à Bichkek, "où il aura des consultations directes avec le gouvernement samedi", selon Philip Crowley, porte-parole du département d'État. "La crise humanitaire s'aggrave et nous sommes prêts à y faire face", a ajouté le porte-parole.

Dans les 2 principales villes kirghizes du Sud, Och et Djalal-Abad, un calme relatif semblait revenir hier, et les forces de sécurité ont annoncé qu'elles allaient confisquer toutes les armes à feu. À Bichkek, la capitale kirghize, la police locale a annoncé hier l'arrestation de 111 personnes "soupçonnées de tentatives de déstabilisation" dans le pays.

AFP/VNA/CVN

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