Joe Biden aux portes de la Maison Blanche

Le candidat démocrate Joe Biden était mercredi 4 novembre aux portes de la Maison Blanche avec des victoires précieuses dans deux États-clés face à Donald Trump, qui s'est engagé de son côté dans une véritable guérilla judiciaire.

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Des manifestants rassemblés à Boston pour réclamer le comptage de tous les bulletins de vote, le 4 novembre dans le Massachusetts. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec le Wisconsin et le Michigan en poche, deuxième et troisième États repris à Donald Trump avec l'Arizona, Joe Biden dispose désormais de 264 grands électeurs. S'il remportait le Nevada (6) il atteindrait le nombre magique de 270 pour être élu président des États-Unis.

"Je ne suis pas venu vous dire que nous avons gagné. Je suis venu vous dire que, quand le dépouillement sera terminé, nous pensons que nous allons gagner", a-t-il déclaré lors d'une brève allocution.

Pour la première fois depuis 2000, les Américains ne connaissaient pas le nom de leur prochain président (qui prêtera serment le 20 janvier 2021) au lendemain du scrutin.

L'équipe de campagne du républicain a annoncé une première offensive judiciaire, dans le Wisconsin, remporté par Joe Biden avec un écart de moins de 1% selon des résultats quasi-complets, selon plusieurs médias américains.

Les républicains veulent demander un recomptage des suffrages et ont demandé à un juge local de réexaminer les bulletins déjà comptés. Ils ont également déposé un recours pour obtenir la suspension du dépouillement dans l'État-clé de Pennsylvanie, à l'issue toujours incertaine. "Nous agissons en justice pour suspendre le dépouillement en attendant plus de transparence", a indiqué Bill Stepien, le directeur de campagne de M. Trump.

L'Organisation sur la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a critiqué mercredi 4 novembre les "allégations infondées" du président américain sur l'élection.

"Notre démocratie est mise à l'épreuve dans cette élection", a déclaré de son côté le gouverneur de Pennsylvanie, Tom Wolf, appelant à la patience.

L'issue finale pourrait toutefois se dessiner prochainement, peut-être jeudi  5 novembre ou vendredi 6 novembre, dans deux États-clés : Pennsylvanie et Nevada.

Résultats partiels de la présidentielle américaine, en nombre de grands électeurs par État, le 4 novembre à 21h30 GMT.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au terme d'une longue campagne d'une virulence exceptionnelle, perturbée par la pandémie, les résultats partiels montrent du reste que le dirigeant républicain n'a pas subi la répudiation électorale que les sondages présageaient, prouvant que même s'il était battu, sa base d'électeurs lui reste largement fidèle.

"Hier soir j'avais une bonne avance, dans de nombreux États-clés", a tweeté Donald Trump mercredi matin 4 novembre. "Puis, un par un, ils ont commencé à disparaître magiquement avec l'apparition et le comptage de bulletins surprise".

Il n'y a pas de bulletins surprise démontrés, mais des bulletins envoyés par courrier et traités lentement par les autorités. Ils viennent majoritairement d'électeurs démocrates, ce qui explique qu'ils aient fait fondre l'avance initiale du président, dont les électeurs ont privilégié le vote en personne mardi.

"Nous ne nous accorderons aucun répit jusqu'à ce que chaque bulletin de vote soit compté", a tweeté l'ancien vice-président de Barack Obama.

Sa directrice de campagne s'est dite certaine des réserves de voix dans les bulletins restants.

"Joe Biden est bien parti pour remporter cette élection, et il sera le prochain président des États-Unis", a déclaré Jennifer O'Malley Dillon.

L'équipe Biden a mis au défi Donald Trump de saisir la Cour suprême, jugeant invraisemblable d'exclure des voix simplement parce qu'elles n'ont pas été comptées le jour de l'élection.

États débordés

Jamais autant d'Américains n'avaient participé à l'élection présidentielle depuis que les femmes ont le droit de vote: 160 millions d'électeurs ont voté, soit une participation estimée à 66,9%, contre 59,2% en 2016, selon le US Elections Project.

Nombre d'États ont été débordés par le déluge de bulletins envoyés par correspondance, encouragés en raison de la crise sanitaire. Ouvrir les enveloppes et scanner ces bulletins va prendre dans certaines villes plusieurs jours, en particulier à Philadelphie, fief démocrate.

Et si la justice s'en mêlait, comme en 2000, "cela pourrait durer des semaines", a dit mercredi 4 novembre Ed Foley, spécialiste du droit électoral à l'Ohio State University.

États en suspens

Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden s'exprime depuis Wilmington, dans le Delaware , le 4 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Même chez les républicains, la menace du président de saisir la justice choquait.

"Stop. Les bulletins seront comptés et soit vous perdrez, soit vous gagnerez. Et l'Amérique l'acceptera. La patience est une vertu", a tweeté le parlementaire républicain Adam Kinzinger.

"Nous ne savons pas encore qui a gagné l'élection présidentielle", a déclaré le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell.

Une certitude : la vague démocrate "bleue" n'a pas eu lieu.

Mais le chemin de Donald Trump pour décrocher un second mandat reste étroit : il doit remporter l'essentiel des États-clés qui restent en suspens.

Dans le système américain, le président est élu au suffrage universel indirect : les électeurs désignent, État par État, des grands électeurs. Un candidat doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs.

En Pennsylvanie (20 grands électeurs), Donald Trump avait mercredi 4 novembre plus de 300.000 voix d'avance au total, mais son avance pourrait fondre après la prise en compte de bulletins envoyés par courrier. Ceux déjà comptés étaient à 78% pour Joe Biden.

C'est notamment dans cet État que M. Trump voudrait faire intervenir la Cour suprême. Ses avocats, dont Rudy Giuliani, étaient mercredi 4 novembre en route pour Philadelphie.

En amont du scrutin, la Cour avait déjà été saisie par les républicains locaux pour empêcher le décompte des bulletins postés avant mardi soir 3 novembre mais qui arriveraient dans les trois jours suivant l'élection.

La haute juridiction avait refusé de se prononcer en urgence mais, si le résultat est serré, elle devra examiner le fond du dossier et dire s'il faut invalider ou non les bulletins arrivés entre mercredi 4 novembre et vendredi 6 novembre.

Quoi qu'il arrive, le prochain président devra composer avec le Congrès.

AFP/VNA/CVN

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