JO-2020 : come-back en bronze pour "Queen Simone"

Au bout d'une semaine cauchemar, Simone Biles, même encore fragilisée, a montré sa force de caractère. La superstar américaine de la gymnastique s'est offert une médaille de bronze à la poutre, sa dernière chance, aux Jeux olympiques de Tokyo mardi 3 août.

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Sourire retrouvé pour Simone Biles médaillée de bronze à la poutre aux Jeux de Tokyo, le 3 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

"À ceux qui disent que je renonce. Je ne renonce pas, mon esprit et mon corps ne sont simplement pas synchronisés", écrivait vendredi 30 juillet sur les réseaux sociaux celle qu'on considère comme la plus grande gymnaste de tous les temps pour expliquer les tourments qui l'ont empêchée de concourir sur les agrès tokyoïtes depuis une semaine.

Qu'elle ne renonce pas, Biles (24 ans) en a apporté la preuve mardi 3 août.

Oui, la quadruple championne olympique 2016 a proposé un exercice simplifié, sans vrille en sortie, remplacée par un double salto.

Mais la gymnaste texane s'est malgré tout hissée sur le podium de la dernière finale féminine par appareil, derrière le duo chinois Guan Chenchen (14,633) et Tang Xijing (14,233).

"J'étais un peu nerveuse pour la sortie parce que je n'ai pas fait de double arrière carpé depuis que j'ai 12 ans", sourit-elle. Mais "pouvoir de nouveau concourir aux Jeux olympiques, ça signifiait tout pour moi".

Félicitée par Thomas Bach

Un tour de force quand on sait la terrible semaine que vient de vivre la championne américaine, saluée en personne par le président du Comité international olympique Thomas Bach, installé au premier rang et descendu ensuite au bord des tapis.

Fiche sur Simone Biles, qui a remporté l'argent par équipe et le bronze en individuel à la poutre aux Jeux de Tokyo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mardi dernier 27 juillet, Biles, qualifiée pour les six finales de la gymnastique artistique féminine, avait renoncé à la stupeur générale à poursuivre le concours général par équipes après un seul saut, mal maîtrisé.

Devant les journalistes, elle avait alors expliqué ne plus avoir "autant confiance (en elle) qu'avant" et être confrontée au phénomène de "twisties", ou "perte de figure", à savoir une perte de repères dans l'espace, d'autant plus dangereuse vu l'extrême difficulté de ses acrobaties d'exception.

"Je dois faire ce qui est bon pour moi et ne pas compromettre ma santé et mon bien-être", avait-elle assumé.

Puis, au fil des jours suivants, elle avait successivement renoncé aux finales du concours général individuel, du saut, des barres asymétriques et du sol. Elle avait posté, aussi, une vidéo la montrant chutant lors de sorties aux barres à l'entraînement.

"Physiquement, je n'aurais pas été capable de faire les autres finales sans me mettre en danger, parce qu'il y a des vrilles, et que j'aurais continué de me perdre en l'air et de me +crasher+", explique-t-elle.

Evidemment, Biles, annoncée depuis des mois comme "LA" star à venir des Jeux de Tokyo, à grand renfort de couvertures de magazines et de spots télévisés, quitte la scène olympique loin de ses ambitions initiales. Avec de l'argent par équipes et du bronze à la poutre, le record de neuf médailles d'or olympiques de la Soviétique Larissa Latynina, qui semblait à sa portée, reste très loin.

"Pas de mots"

Mais en ayant surmonté ses difficultés du moment pour s'inviter tant bien que mal sur le podium, on peut imaginer que celle qui était déjà une icône du sport mondial, notamment pour avoir croisé le fer avec sa fédération dans l'affaire Nassar, du nom du médecin reconnu coupable d'agressions sexuelles sur des dizaines de gymnastes américaines, en sortira encore grandie aux yeux du monde entier.

Mardi après-midi 3 août, avant le début de la compétition, Biles s'est échauffée tranquillement avec sa compatriote Sunisa Lee et répété son mouvement sans vrille.

Avant son passage, on l'a vu l'esquisser encore, tout en applaudissant les premières concurrentes. Son tour venu, Cécile Landi, qui l'entraîne avec son mari Laurent depuis 2017, l'a accompagnée jusqu'au dernier moment. C'est aussi dans ses bras qu'elle est tombée une fois son exercice réussi.

Mais c'est finalement sans effusion, malgré la dizaine de caméras et appareils photo braqués sur elle, qu'elle a accueilli ce bronze "plus doux" que celui de Rio.

"Pas de mots pour dire combien je suis fière de toi Simone", a admiré sa coach sur les réseaux sociaux.

Comment voit-elle la suite ? "Il faut que je digère ces Jeux olympiques, je n'ai pas du tout Paris (2024) en tête, répond Biles. Il y a tellement de choses sur lesquelles je dois travailler d'abord."


AFP/VNA/CVN

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