Italie: Berlusconi toujours en travers d'une alliance M5S/Ligue

Le président italien, Sergio Mattarella, a mené jeudi 12 avril une deuxième tournée apparemment infructueuse de consultations sur le futur gouvernement, qui achoppent pour l'instant sur la place de la droite de Silvio Berlusconi.

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Matteo Salvini et Silvio Berlusconi lors d'une conférence de presse à Rome le 12 avril.

Luigi Di Maio, 31 ans, chef de file du Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème), premier parti d'Italie avec plus de 32% des voix aux législatives du 4 mars, et Matteo Salvini, 45 ans, chef de la Ligue (extrême droite) et leader de la coalition de droite arrivée en tête avec 37% des voix, se disent prêts à gouverner ensemble.
Mais M.Di Maio exige que la Ligue rompe au préalable son alliance avec la droite de M. Berlusconi, que le M5S considère comme l'incarnation de tous les maux de la vieille classe politique, ce à quoi M.Salvini, qui tout seul ne pèse plus que 17% des voix, se refuse.
En dépit de fortes dissensions et rivalités internes, M.Salvini et Berlusconi ont voulu afficher leur unité en se présentant ensemble devant M.Mattarella.
À la sortie, le vieux milliardaire s'est cependant livré à un véritable sketch, laissant M.Salvini lire un communiqué commun tout en mimant le texte à côté.
"Il est nécessaire de former un gouvernement qui puisse trouver une majorité stable entre partis responsables. La droite y est prête de manière unitaire, avec la participation de toutes ses composantes", a martelé M.Salvini, en précisant qu'il revenait à la Ligue de proposer le futur chef du gouvernement.

À la fin, M.Berlusconi n'a pas pu s'empêcher de saisir les micros pour lancer: "Je compte sur vous, soyez sérieux, sachez distinguer qui est un démocrate et qui ne connaît même pas le B-A-ba de la démocratie".
Alliés "pas mûrs"
La formule n'a pas du tout plu à M.Di Maio, passé juste après. Le chef de file du M5S a rappelé les "synergies" entre son mouvement et la Ligue et appelé le magnat des médias à "se mettre de côté" pour permettre au pays d'avancer.
Il a répété qu'il était prêt à discuter d'une alliance "à l'Allemande" autour d'un projet précis soit avec la Ligue, soit avec le Parti démocrate (PD), le grand perdant du 4 mars avec cependant encore 19% des voix.
Le PD est profondément divisé entre ceux qui préfèrent rester dans l'opposition plutôt que de servir de "béquille" à qui que ce soit et ceux qui prônent un dialogue pour barrer la route à une éventuelle alliance antisystème M5S-Ligue.
La question risque de ne pas être tranchée avant le 21 avril, date à laquelle le PD doit se choisir un nouveau secrétaire général après la démission de M.Renzi.
Une autre échéance pèse sur la coalition de droite: des élections régionales le 29 avril dans le Frioul (Nord-Est), où la Ligue peut l'emporter si elle maintient son alliance avec la droite de M. Berlusconi.
Reconnaissant que ses alliés potentiels ne sont "pas mûrs", M.Di Maio a évoqué la création par le M5S d'un "comité scientifique" chargé d'analyser les différents programmes pour en évaluer les points de compatibilité.
Vendredi matin 13 avril, M.Mattarella doit recevoir les présidents des deux chambres du Parlement ainsi que son prédécesseur Giorgio Napolitano. Il pourrait confier à l'un d'eux un mandat exploratoire pour tenter de faire avancer les discussions, ou prévoir un troisième tour de consultations.
Selon la presse italienne, le président souhaite que le futur gouvernement soit en place pour le conseil européen des 28 et 29 juin.


AFP/VNA/CVN

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