Inde : à bout de souffle, des malades du COVID-19 secourus par une ONG locale

Himanshu Verma soupire de soulagement quand un masque à oxygène est enfin posé sur le visage de sa mère, malade du COVID-19 et qui peinait à respirer, assise au bord d'une route très passante dans la banlieue de New Delhi.

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Des bénévoles d'un temple sikh fournissent de l'oxygène à des malades du COVID, à Ghaziabad, près de New Delhi, le 26 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les pénuries d'oxygène dans les hôpitaux saturés poussent des malades à bout de souffle à chercher secours auprès de Khalsa Help International, l'ONG créée par un gurdwara - un temple sikh - à Ghaziabad. Une tente a été installée sur le parking du gurdwara où les malades affluent, en tuk-tuk et même en ambulance.

"Nous avions besoin de soins mais nous n'avons pas trouvé de place dans les hôpitaux de Delhi", explique Himanshu Verma alors que sa mère, Poonam, âgée de 58 ans, est reliée à un concentrateur d'oxygène. "Nous resterons ici toute la nuit s'il le faut. Nous n'avons pas d'autres options", ajoute le jeune homme de 32 ans. Autour de lui, d'autres malades, allongés sur des bancs ou à l'arrière de rickshaws, s'efforcent de trouver de l'air, sous la chaleur accablante, grimpant à 38°C. Leurs proches rongés d'angoisse les éventent avec des bouts de carton.

"Nous accueillons de plus en plus de malades chaque jour", déclare Ishant Bindra, 28 ans, bénévole de Khalsa Help International. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) une personne environ sur cinq atteintes de COVID-19 souffre de détresse respiratoire et a besoin d'une oxygénothérapie.

La mort aux portes des hôpitaux

L'Inde a enregistré un total de 18 millions de contaminations, avec 360.000 nouveaux cas recensés ces dernières 24 heures. Près de six millions de nouveaux cas se sont ajoutés sur ce seul mois d'avril.

Un malade du COVID-19 respire à l'aide d'oxygène fourni par les bénévoles d'un temple sikh, à Ghaziabad, près de New Delhi, le 26 avril
Photo : AFP/VNA/CVN

À Delhi, la ville la plus touchée du pays, de 20.000 à 25.000 cas sont déclarés chaque jour. Des malades sont morts aux portes des hôpitaux, en attente d'une admission. On meurt aussi à l'intérieur, faute d'oxygène.

Priyanka Mandal, 30 ans, raconte n'avoir pu faire admettre sa mère Pushpa, âgée de 55 ans et atteinte en outre de diabète, dans un hôpital après que son état se soit détérioré. Elle a fini par trouver quelqu'un prêt à lui vendre une bouteille et six kilogrammes d'oxygène pour 30.000 roupies (332 euros), un prix bien supérieur à celui du marché. "Elle a une fièvre constante et à présent elle ne peut plus respirer", tandis que ses réserves d'oxygène s'amenuisent explique la jeune femme.

Le gurdwara peine aussi à se réapprovisionner en oxygène, en raison de la grave pénurie qui accable Delhi même si l'aide internationale commence à arriver. Les bénévoles se rendent dans d'autres villes pour tenter d'en trouver, parfois à plusieurs heures de route. Le site disposait de plusieurs bouteilles pleines lundi 26 avril mais mardi 27 avril, à la tombée de la nuit, essayait de les remplir à nouveau et fournissait, en attendant, de l'oxygène aux malades grâce un concentrateur qui l'extrait de l'air ambiant, dit Supreet Singh, un bénévole.

En attendant l'arrivée de bouteilles pleines du précieux gaz, des bénévoles en combinaison de protection désinfectent manomètres et tuyaux. "Peu importe le temps que cela prendra, je dois attendre ici", souffle Priyanka Mandal. "Je n'ai plus que ma mère (...) Alors je dois l'aider à survivre."


AFP/VNA/CVN

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