Ministérielle OMC
Incertitude sur la pêche, les Britanniques rejoignent le consensus sur les vaccins COVID

Ministres et négociateurs des 164 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'apprêtaient à passer une nouvelle nuit blanche jeudi 16 juin à Genève, pour tenter d'arracher des accords sur les vaccins anti-COVID-19, la pêche ou la sécurité alimentaire.

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La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, lors de la cérémonie d'ouverture de la 12e Conférence ministérielle, le 12 juin à Genève.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'objectif est de supprimer des subventions qui facilitent la surpêche et vident les océans, de lever temporairement les brevets qui protègent les vaccins anti-COVID, d'assurer la sécurité alimentaire ou encore de réformer l'Organisation mondiale du commerce elle-même.

Le succès de cette conférence se mesurera notamment à la conclusion d'accords sur la santé et le commerce. Un premier texte porte sur la facilitation du commerce des biens médicaux nécessaires à la lutte contre les pandémies, tandis qu'un autre porte sur les brevets des vaccins anti-COVID.

L'OMC est sous pression de pays en voie de développement et d'ONG depuis octobre 2020 pour accepter une levée des droits de propriété intellectuelle sur les moyens médicaux de lutte contre le COVID. Mais face à l'opposition de certains pays riches, où le secteur pharmaceutique pèse lourd dans l'économie, le texte sur la table ne prévoit plus qu'une levée temporaire des brevets sur les vaccins pour les pays en développement.

Le Royaume-Uni avait malgré tout fait part de ses réticences. Mais l'ambassadeur britannique Simon Manley a annoncé tard jeudi soir 16 juin à la directrice générale de l'OMC Ngozi Okonjo-Iweala que son pays était désormais "prêt à rejoindre le consensus".

Cette décision "témoigne de notre engagement à obtenir un résultat positif à cette conférence ministérielle", a-t-il dit, avant d'être applaudi par les autres négociateurs.

"Bâtisseur de consensus"

Les représentants des États membres de l'OMC, réunis depuis dimanche 12 juin à Genève, ont entamé depuis mercredi 14 juin un marathon de tractations, faisant fi des différentes heures butoirs fixées par la directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala.

Le vice-président de la Commission européenne en charge du Commerce, Valdis Dombrovskis, a souligné que "les points de vue des différents groupes de travail sont assez divergents entre les membres".

Un peu plus tôt, le ministre indien du Commerce, Piyush Goyal, présenté comme l'empêcheur de tourner en rond par de nombreuses délégations, a été plus positif.

"L'Inde est convaincue que cette réunion ministérielle sera l'une des plus réussies que l'OMC ait connues depuis longtemps", a-t-il déclaré aux journalistes massés autour de lui.

Plus tard dans la soirée, il a également soutenu que son pays "ne fait pas obstacle à quoi que ce soit" mais est un "bâtisseur de consensus".

Pour faire avancer les choses sur les dossiers les plus difficiles, seuls quelques hauts responsables de l'OMC et des pays clés participent à des réunions : un format dit "green room".

Selon des sources proches des discussions, les négociateurs marchandent autour d'un paquet global, rassemblant tous les sujets. Ce paquet doit ensuite être présenté à l'ensemble des États membres, car à l'OMC les décisions sont prises par consensus.

Inde à amadouer

Les cinq jours de négociations ont été marqués par l'intransigeance indienne sur plusieurs dossiers. Plusieurs sources proches des discussions assurent que des pays en développement continuent d'avoir des réticences sur le projet d'accord sur la pêche, quand bien même ce dernier a été sévèrement édulcoré au cours des dernières 24 heures.

De nombreux diplomates ont déploré ces derniers jours les vives réticences de l'Inde sur plusieurs textes, y compris sur les subventions qui contribuent à la surpêche et à la prolongation du moratoire sur les droits de douane pour les transmissions électroniques.

Ngozi Okonjo-Iweal s'exprime lors de la cérémonie d'ouverture de la 12e Conférence ministérielle, le 12 juin à Genève.
Photo : AFP/VNA/CVN

La pression pour que les ministres aboutissent à des accords est forte, d'autant que l'OMC n'est parvenue à aucun accord majeur depuis celui conclu en 2013 à Bali sur la facilitation des échanges, élargi deux ans plus tard aux technologies de l'information.

La grave crise alimentaire mondiale provoquée par le conflit en Ukraine, qui fait partie des greniers à céréales du monde, est aussi au cœur des préoccupations. Une déclaration est en discussion pour les restrictions aux exportations.

Un autre projet d'accord vise à interdire les restrictions à l'exportation pour les achats du Programme alimentaire mondial, une des principales agences humanitaires de l'ONU.

AFP/VNA/CVN

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