Incendies au Portugal : les pompiers restent en alerte

Le Portugal connaissait mercredi soir 21 juin une relative accalmie sur le front des incendies dans le centre du pays, dont le principal est considéré comme maîtrisé par les autorités, mais un millier de pompiers restaient mobilisés pour éviter une nouvelle tragédie.

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Un convoi de pompiers à Colmeal, près de Gois au Portugal, le 21 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'immense incendie autour de Pedrogao Grande, qui avait démarré samedi 17 juin et fait 64 morts et 204 blessés, "est sous contrôle", c'est-à-dire circonscrit mais non éteint, a annoncé le commandant régional de la protection civile Vitor Vaz Pinto.

Cependant, "il y a eu des reprises de feu fortes, attisées par l'intensification du vent" autour de la commune de Gois, plus au nord, où se concentrent désormais les foyers les plus importants, a expliqué le responsable local de la protection civile Carlos Tavares. Avions et hélicoptères continuaient de quadriller le ciel, larguant de l'eau sur les colonnes de fumée s'élevant des collines, tandis que 1.200 pompiers et 400 véhicules arpentaient le terrain. "Nous espérons venir à bout pendant la nuit des deux fronts persistants qui nous ont donné tant de travail", a-t-il ajouté en début de soirée, mettant en avant l'humidité de l'air qui facilite la tâche des pompiers.

Les habitants de trois hameaux ont pu retourner chez eux, sur les quelque 40 évacués la veille dans les environs de Gois.

Piste criminelle?

Le président de la Ligue des pompiers a relancé l'hypothèse d'une origine criminelle de l'incendie, alors que la police avait écarté dès dimanche 18 juin cette piste, au profit de celle d'un orage sec au cours duquel la foudre aurait embrasé la forêt.

Incendie meurtrier au Portugal.

"Je pense, jusqu'à preuve du contraire, (...) que l'incendie est d'origine criminelle", a déclaré aux médias locaux Jaime Marta Soares. Selon lui, "l'incendie avait déjà débuté depuis deux heures" samedi 17 juin, lorsque l'orage a éclaté.

"Le pays exige des réponses claires à des doutes légitimes" sur les origines du drame, a réagi le président du Parlement Eduardo Ferro Rodrigues durant une séance solennelle consacrée aux victimes de la tragédie, avant de s'exclamer "Comment tout cela a-t-il pu se passer?".

Sur le terrain, les autorités locales s'inquiétaient du refus de certaines personnes de quitter leurs maisons malgré les ordres d'évacuation.

Dans le village d'Alcafaz, près de Gois, six habitants rencontrés par l'AFP ont ainsi décidé de rester coûte que coûte, mouillant le sol et débroussaillant avec des outils agricoles, par crainte que les secours n'arrivent jamais.

À une soixantaine de km, dans le village de Candosa, Sergio, 33 ans, a "travaillé toute la journée et toute la nuit (contre le feu) sans que personne ne vienne".

Minute de silence

Des bombardiers d'eau dans le ciel de Carvalhal do Sapo, près de Gois au Portugal, le 21 juin.

La météo portugaise prévoyait des conditions "plus favorables" à la lutte contre l'incendie, avec des températures en baisse autour de 35°C et un air plus humide.

Une minute de silence a été observée dans le pays à 13h00 (12h00 GMT) le 17 juin. Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa a ensuite assisté en fin de journée aux funérailles d'un pompier dans le village de Castanheira de Pera, aux côtés d'autres responsables politiques et de centaines de personnes bouleversées. D'autres obsèques de victimes avaient eu lieu plus tôt dans l'après-midi le 17 juin.

Le travail d'identification des corps, très difficile en raison de leur état de carbonisation, se poursuivait. Seule la moitié des victimes ont été identifiées pour l'instant, selon les autorités.

Les circonstances du drame de la "route de la mort", la nationale 236, où 47 personnes sont mortes samedi 17 juin, continuaient de faire débat. Le Premier ministre Antonio Costa a réclamé des "éclaircissements rapides" à la gendarmerie, mise en cause.

AFP/VNA/CVN

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