Immobilier : Tour des records à Dubaï pour conjurer la crise

Dubaï a inauguré avec faste le 4 janvier la plus haute tour du monde, culminant à 828 mètres, appelée à devenir le nouvel emblème de l'émirat, récemment ébranlé par une crise financière.

Le souverain de Dubaï, cheikh Mohammad ben Rached Al-Maktoum, a dévoilé une plaque et prononcé une allocution pendant laquelle il a rebaptisé Burj Dubai en "Burj Khalifa", du nom du chef de l'État de la fédération des Émirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, dont Dubaï fait partie.

Cheikh Khalifa est également le souverain de l'émirat d'Abou Dhabi venu au secours de Dubaï lors de la crise de sa dette lui avançant 10 milliards de dollars pour sauver Nakheel, une firme de son conglomérat Dubaï World.

"Les Émirats réalisent aujourd'hui le plus haut bâtiment jamais construit de la main de l'homme (...) et cette grande réalisation mérite de porter le nom d'un grand homme. J'inaugure aujourd'hui Burj Khalifa", a dit cheikh Mohammad.

La tour culmine à 828 mètres, a annoncé la télévision publique de Dubaï à la cérémonie d'inauguration qui coïncide avec le 4e anniversaire de l'accession au pouvoir de cheikh Mohammad.

Des parachutistes ont ensuite touché le sol en portant les couleurs des Émirats, rouge, vert, noir et blanc, tandis qu'un portrait géant de cheikh Khalifa se dessinait sur un mur d'enceinte.

Un spectacle pyrotechnique a ensuite suivi, illuminant la tour comme un sapin de Noël sous les vivats de milliers de personnes.

Pendant de longues minutes, la tour a craché des gerbes de lumières de toutes les couleurs illuminant le ciel de Dubaï.

La construction de la tour, entamée en 2004, "a coûté 1,5 milliard de dollars", a déclaré Mohammed Alabbar, Pdg du géant immobilier Emaar, son promoteur. Elle comptera 200 étages mais uniquement 160 d'entre eux seront occupés par des appartements ou des bureaux. "Nous avons vendu 90% du projet", a assuré M. Alabbar.

L'inauguration survient alors que Dubaï fait face à une dette publique de plus de 100 milliards de dollars, selon les estimations.

Burj Khalifa pourrait ainsi être, d'après des analystes, le dernier des projets pharaoniques ayant fait la réputation mondiale de l'émirat, dont une île artificielle sous forme de palmier construite par le géant immobilier Nakheel, en partie à l'origine des difficultés financières de Dubaï.

"Les cycles économiques vont et viennent, la crise a duré trop longtemps (...) nous touchons à sa fin", a dit M. Alabbar, se déclarant convaincu que l'ouverture de la tour se répercuterait positivement sur le secteur de l'immobilier à Dubaï, qui a chuté de 50% ces 12 derniers mois.

L'obélisque d'acier et de verre, qui a englouti 330.000 m3 de béton et 31.400 tonnes de barres de fer, se dresse entre désert et mer comme une icône architecturale visible à 95 km à la ronde.

La tour compte plus de mille appartements, des bureaux dans 49 étages et un luxueux hôtel Armani qui sera ouvert en mars prochain. Elle disposera en outre de 4 piscines, du restaurant le plus élevé de la planète, au 122e étage, et d'un parking de 3.000 places.

À terme, 12.000 personnes devraient y habiter ou travailler. Les premiers locataires pourront emménager en février.

Le modèle de la tour, surmontée d'une flèche en acier, s'est inspiré du lys du désert, qui pousse dans le Golfe, selon ses promoteurs.

La tour est l'élément central d'un projet de 20 milliards d'USD, le nouveau quartier "Downtown Burj Dubaï", incluant 30.000 appartements et le Dubaï Mall, l'un des plus grands centres commerciaux du monde.

L'architecte est l'Américain Adrian Smith, du bureau Skidmore, Owings and Merrill (SOM). Les travaux de construction ont été réalisés par le Sud-coréen Samsung Engineering & Construction, le Belge BESIX et la société locale Arabtec.

AFP/VNA/CVN

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