France
Immigration: Castaner relance le débat sur des quotas

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a relancé dimanche 16 juin le débat sur l'épineux sujet des quotas d'immigration, juste après l'annonce par Édouard Philippe d'un débat annuel sur ce sujet, dont le premier est prévu en septembre.

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Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, le 12 juin.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le ministère de l'Intérieur prend soin de réfuter l'idée d'instaurer des quotas pour les demandeurs d'asile mais n'exclut pas que la question soit posée pour "d'autres modes d'immigration légale", dans une interview au Journal du Dimanche.

"En matière d'asile, les quotas sont contraires à nos engagements internationaux - et à mon éthique personnelle. Toute demande d'asile doit être examinée, ce qui ne veut pas dire acceptée", déclare Christophe Castaner.

"Mais la question des quotas pourra être posée dans le cadre du débat pour d'autres modes d'immigration légale", nuance-t-il ensuite, sans préciser quel type d'immigration pourrait être concerné (familiale, économique, étudiante...).

"Sur l'immigration économique, nous aurons ce débat" au parlement concernant les quotas, a abondé dimanche 16 juin sur France 3 le patron des députés du parti présidentiel LREM Gilles Le Gendre.

Des discussions qui s'inscriront dans le débat annuel au parlement sur la politique d'asile et d'immigration annoncé mercredi par le Premier ministre Édouard Philippe dans son discours de politique générale.

"Objectifs annuels"

En janvier, le chef de l'État, Emmanuel Macron, avait, dans sa Lettre aux Français, évoqué l'idée d'"objectifs annuels" migratoires qui pourraient être fixés par le Parlement. Sans toutefois évoquer le terme de quotas défendus par Les Républicains, une droite à laquelle la majorité multiplie les appels du pieds.

En revanche, le Rassemblement national, qui lorgne également les voix de LR après la débâcle de ce parti aux européennes, y est fermement opposé.

"C'est un moyen d'endormir les électeurs". "C'est le marronnier de la vie politique, les quotas. Je crois que Nicolas Sarkozy nous avait déjà fait ce coup-là pour essayer de faire passer la pilule d'une immigration légale de plus en plus importante", a ironisé la chef du RN, Marine Le Pen, à l'issue du Conseil national (Parlement) de son parti à La Rochelle.

"Notre problème en France est l'immigration illégale", a-t-elle estimé, affirmant que "le premier vecteur d'immigration illégale c'est le tourisme" permettant selon elle à des migrants d'entrer en France avec un visa de touriste pour ensuite y rester de façon illégale.

Signe que le sujet fait débat, le maire de Béziers dans l'Hérault, Robert Ménard, élu avec le soutien du Front national (devenu RN), a lui estimé qu'il s'agissait "d'une bonne idée".

"Est-ce que cela suffit à limiter l'immigration de masse, je n'en suis pas sûr mais tout ce qui la limite, j'y suis évidemment favorable", a-t-il déclaré sur BMFTV.

Dans son interview au JDD, M. Castaner rappelle qu'un rapport sur les quotas rédigé en 2009 par Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, avait "conduit à écarter cette idée".

La "commission Mazeaud sur les quotas d'immigration" en France, qui avait été initiée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Brice Hortefeux, avait jugé ces quotas "inefficaces", "irréalisables ou sans intérêts". Elle avait aussi estimé que ce mécanisme était synonyme de "fixation unilatérale et opportuniste de contingents d'entrée".

"Veillons aussi à ce que le débat sur l'immigration ne se focalise pas que sur le nombre d'immigrés: parlons aussi de la qualité de l'intégration, c'est prioritaire", insiste également Christophe Castaner dans le JDD.

Il n'estime cependant pas nécessaire une nouvelle loi sur l'immigration. "Il faut utiliser tous les outils dont nous disposons. Par exemple, notre objectif était d'instruire les demandes d'asile en six mois au maximum. Nous n'y sommes pas encore", dit-il.

"Il y a un autre sujet qui passe par des solutions très largement européennes", a ajouté M. Le Gendre, soulignant qu'il y avait "plutôt un ralentissement des entrées en Europe mais une accélération des entrées en France", y voyant "un problème de régulation avec nos partenaires européens".


AFP/VNA/CVN

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