Hôpitaux publics et privés, une santé à deux vitesses 

Alors que les hôpitaux de ressort central du secteur public demeurent surchargés, leurs homologues du secteur privé ne fonctionnent pas à leur pleine capacité. Un paradoxe à régler en urgence.

La polyclinique privée Hông Hà, à Hanoi. Photo : Net/CVN

Ces dix dernières années, le nombre d’hôpitaux privés a quadruplé au Vietnam, passant de 40 à 170 établissements pour représenter 14 % des établissements du pays. Même s’ils n’ont que seulement 8.627 lits, ils ne fonctionnent pas à pleine capacité puisque leur taux d’occupation va de 40 à 60 %, seuls 20 % d’entre eux ayant un taux d’occupation de plus de 60 %.

Compte tenu de la surcharge des hôpitaux publics de ressort central, le développement du secteur privé s’impose. C’est d’ailleurs une tendance générale dans le monde. Aujourd’hui, aux États-Unis, le nombre d’établissements privés représente 85 % du parc d’hôpitaux, au Japon, 55 %, et en Allemagne ,50 %...

La disparité entre le public et le privé conduit le secteur de la santé publique à prendre des politiques adéquates afin de soutenir le développement du second.

Soutenir le secteur privé, un impératif

«Le secteur privé occupe une place mineure dans la vie sociale. Restructurer le réseau hospitalier public pour un meilleur environnement et pour soutenir le secteur privé est nécessaire aujourd’hui», a souligné le président de l’Association de santé du secteur privé de la province de Thanh Hoa (Nord), Nguyên Van Dê.

«Il faut d’abord réaménager et réévaluer les activités des établissements publics de ressort central, afin que le ministère de la Santé puisse établir une liste des hôpitaux prioritaires en matière d’investissement et d’actionnarisation», a ajouté M. Dê.

Afin d’améliorer les capacités du système de santé, les spécialistes ont proposé d’instituer une coopération entre les hôpitaux du public et du privé.

Il est nécessaire de restructurer le réseau hospitalier public pour un meilleur environnement et pour soutenir le secteur privé.
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN 

«Pour un développement durable d’un réseau privé, il faut élaborer des politiques stables pour les investisseurs. Mais, l’intérêt réel est d’inciter à une collaboration entre les deux secteurs pour investir dans des projets communs, ce qui promouvra le développement du secteur de la santé grâce au partage des risques. Les hôpitaux publics auront là un rôle principal dans une telle coopération», a proposé le directeur de l’hôpital Bach Mai, Nguyên Quôc Anh.

Une coopération gagnant-gagnant

Un représentant du Service de la santé de Hanoi a indiqué que ces derniers temps, plusieurs hôpitaux privés et publics ont commencé à coopérer pour mettre en œuvre des projets communs.

On peut citer pour exemple l’hôpital Thang long et celui public de Bach Mai dans les premiers soins aux blessés, l’hôpital Hông Hà et celui Thanh Nhàn en oncologie, l’hôpital Hông Ngoc et ceux de Bach Mai et K en chirurgie...

«La coopération entre établissements des deux secteurs a déjà abouti à d’encourageants résultats, notamment en termes de transfert de patients vers les hôpitaux privés», a estimé Luu Thi Liên, directrice du Service de la santé de Hanoi.

«Toutefois, pour que cette coopération soit efficace, le ministère de la Santé doit prendre des politiques réellement efficientes. Un classement des établissements privés doit être effectué régulièrement pour que le secteur de la santé publique puisse évaluer leurs capacités propres et définissent des programmes pour l’application du régime d'assurance-maladie», a proposé M. Liên.

Duy Minh/CVN

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