France
Hommage aux victimes d'un attentat jihadiste

Une messe était prévue dimanche 25 mars pour les victimes des attaques d'un jihadiste dans le Sud de la France, avant un hommage national au gendarme tué après s'être livré à l'assaillant pour sauver une otage.

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Prise d'otages à Trèbes : hommage dimanche 25 mars aux victimes d'un attentat jihadiste. Photo : AFP/VNA/CVN

Cet hommage national pour l'officier de gendarmerie Arnaud Beltrame, "tombé en héros" selon le président Emmanuel Macron et dont la mort a provoqué une vive émotion en France, a été annoncé samedi 24 mars à l'issue d'un conseil restreint de défense au palais présidentiel de l'Élysée. La date n'a pas été précisée.

Emmanuel Macron a également "demandé la convocation cette semaine par les préfets" des responsables des services (renseignement, police, gendarmerie, parquet, administration pénitentiaire) impliqués dans le suivi des personnes radicalisées. Selon le ministère de l'Intérieur, ce type de réunion a "pour objet de rappeler les consignes de vigilance après un tel acte".

En attendant, une messe devait se tenir dimanche à 10h30 (08h30 GMT) dans la petite ville de Trèbes, prés de la cité fortifiée de Carcassone (Sud), où le jihadiste a mené l'une de ses attaques vendredi 23 mars dans un supermarché. Elle devait être présidée par l'évêque de Carcassonne et Narbonne en l'église Saint-Etienne de Trèbes, en hommage aux quatre tués et aux trois blessés de l'attentat revendiqué par le groupe État islamique.

Radouane Lakdim, un Français d'origine marocaine de 25 ans, s'était présenté vendredi comme "un soldat" de l'EI. S'il avait été repéré et suivi par les services de renseignement, "nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. 

À son domicile de Carcassonne (Sud), les enquêteurs ont découvert des "notes faisant allusion à l'État islamique" et s'apparentant à un testament, selon des sources concordantes. Parallèlement, deux personnes ont été placées en garde à vue: un jeune de 17 ans, présenté comme un ami de Radouane Lakdim, et sa compagne. 

Le tueur, qui était armé d'une arme de poing, d'un couteau de chasse et de trois engins explosifs artisanaux selon une source judiciaire, a été abattu par les forces de l'ordre à l'issue d'une prise d'otages dans un supermarché Super U de Trèbes. Il avait auparavant volé une voiture dont il a tué le passager et blessé grièvement le conducteur, et tiré sur des policiers dont un a été blessé.

Lors de la prise d'otages qui avait déjà fait deux morts, un lieutenant-colonel de la gendarmerie âgé de 44 ans s'est proposé de prendre laplace d'une femme que l'assaillant avait prise comme "bouclier", selon une source proche du dossier. Grièvement blessé par balle et au couteau par l'assaillant, selon une source proche de l'enquête, Arnaud Beltrame a succombé samedi 24 mars à ses blessures.

La grande mosquée de Paris, à l'unisson des représentants musulmans, a salué son "courage" et "son engagement". "Il est parti en héros", il "savait certainement qu'il n'avait pratiquement aucune chance" et "il n'a pas hésité une seconde", a souligné son frère Cédric Beltrame sur RTL. Marié sans enfants, Arnaud Beltrame devait se marier religieusement cette année.

 

Les forces de l'ordre ont mené l'assaut dans le supermarché Super U de Trèbes après une prise d'otages le 23 mars 2018.
Les forces de l'ordre ont mené l'assaut dans le supermarché Super U de Trèbes après une prise d'otages le 23 mars 2018.

"Horrible attaque", déclare Trump 

Trois personnes ont aussi été blessées par Lakdim, dont l'une était samedi 24 mars entre la vie et la mort.

Des habitants ont afflué samedi 24 mars pour déposer de fleurs devant le Super U, fermé, et la caserne de gendarmerie de Carcassonne.

Arrivée avec un bouquet de roses blanches portant l'inscription "Merci", une habitante, Marie-Claire Castel, a confié ne pas avoir "dormi de la nuit" et "beaucoup prié en pensant qu'il y aurait un miracle, qu'on le sauverait". 

La population restait sous le choc : "On se disait qu'on n'avait rien à craindre, on se disait que ça n'arrive que dans les grandes villes", résumait Khadija, 52 ans. 

La France, visée pour sa participation à la coalition militaire internationale contre l'EI en Irak et en Syrie, vit sous la menace terroriste depuis une vague d'attentats jihadistes qui, à ce jour, ont fait 245 morts depuis janvier 2015.

Cette dernière attaque, que le président américain Donald Trump a qualifiée d'"horrible", est la plus grave depuis le début du mandat d'Emmanuel Macron en mai 2017. Le président français a remercié son homologue américain pour sa "solidarité", soulignant dans un tweet en anglais diffusé samedi soir que "nous nous dressons ensemble avec nos alliés contre le terrorisme".

Plusieurs centaines d'enquêteurs sont mobilisés pour comprendre les raisons du passage à l'acte de Radouane Lakdim et "les étapes de son arcours de radicalisation". 

Contacts islamistes 

Né au Maroc le 11 avril 1992, cet homme avait été naturalisé en 2004 car son père était devenu français, selon une source proche de l'enquête.

À partir de 2014, ce petit délinquant a été suivi par les services de renseignement et fiché "S" (pour sûreté de l'État) "car il était en contact avec des islamistes considérés comme appartenant au haut du spectre de la radicalisation", sans toutefois faire montre lui-même d'une volonté de commettre une action violente, a indiqué une source proche de l'enquête. 

En 2016 et 2017, il a de nouveau été suivi par les services de renseignement, qui n'ont décelé aucun "signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste", selon M. Molins. Il ne s'est jamais rendu en Syrie, mais une velléité de départ avait été détectée en 2014.

Lors de ses attaques, il a notamment demandé "la libération de frères" dont, selon une source proche du dossier, celle de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie du commando des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), emprisonné près de Paris.

AFP/VNA/CVN

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