Hollande en Nouvelle-Calédonie, porteur d'un message d'apaisement

Affirmer la neutralité de l'État français dans la perspective du référendum d'autodétermination qui doit se tenir d'ici à 2018 en Nouvelle-Calédonie tout en soulignant sa volonté d'en faire un "succès" : tel était lundi 17 novembre le message de François Hollande pour sa toute première visite sur le Caillou.

"Ce sont les Calédoniens qui auront le dernier mot", a-t-il martelé, se gardant de toute immixtion dans le vif débat qui oppose indépendantistes kanaks et loyalistes "caldoches".

Le président François Hollande se recueille devant les tombes de 10 Kanaks tués en 1984 à Tiendanite, en compagnie de la fille de l'un d'entre eux, le 17 novembre en Nouvelle-Calédonie

Dernière illustration en date de ces tensions: une manifestation a réuni lundi 17 novembre plusieurs milliers de partisans du maintien du territoire dans la République, à Nouméa, sous le slogan "Restons Français".

Au même moment, François Hollande entamait son périple d'une journée sur l'archipel par un hommage croisé aux signataires, en 1988, des accords de Matignon, le "caldoche" Jacques Lafleur, et l'indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, allant se recueillir sur leurs tombes, à Nouméa et dans la Province Nord.

Symbole des symboles de la réconciliation engagée par ces accords qui avaient ramené la paix civile après plusieurs années d'affrontements sanglants : Marie-Claude Tjibaou, veuve de Jean-Marie Tjibaou, et Isabelle Lafleur, fille de Jacques Lafleur, entouraient le chef de l'État.

Jacques Lafleur, décédé en 2010, et Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989, avaient "décidé de se serrer la main après les drames qu'ils avaient vécus et, aujourd'hui, ce sont nos coeurs qui se serrent", a déclaré M. Hollande, saluant la mémoire d'"hommes de coeur, de bien et de raison".

Drapeau tricolore et drapeau kanak

Fils de l'ancien leader indépendantiste, Emmanuel Tjibaou a souligné que sa tribu hissait "pour la première fois depuis 1917" le drapeau tricolore français au côté du drapeau kanak, y voyant "le signe que l'on se reconnaît" et le "signe du respect entre les hommes".

Au travers du référendum d'autodétermination, la France espère réussir pour la première fois de son histoire un processus de décolonisation par l'accompagnement plutôt que par la rupture.

François Hollande a inauguré dans la foulée l'usine de traitement du nickel KNS de Voh, toujours dans la province nord, l'occasion d'évoquer le second message de cette visite: le développement économique équilibré de l'archipel.

Equipement pharaonique, l'usine qui doit produire à terme 60.000 tonnes de nickel par an représente un investissement de quelque 7 milliards de dollars, l'un des plus importants réalisés ces dernières années en France.

AFP/VNA/CVN

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