Hollande à Canberra : l'Australie et la France unies dans le souvenir et l'antiterrorisme

Un siècle après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, la France et l'Australie ont célébré mercredi 19 novembre à Canberra leur unité dans le souvenir mais aussi dans la lutte contre le terrorisme, au dernier jour d'une visite officielle du président français François Hollande.

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"Thank you Australia, France will not forget, never !" ("Merci l'Australie, la France n'oubliera pas, n'oubliera jamais !"), a lancé le président français en conclusion d'un hommage solennel rendu sur le site du War Memorial de Canberra au sacrifice de plus de 46.000 soldats australiens tombés sur le sol français lors de la Grande Guerre.

Le président français François Hollande (gauche) et le Premier ministre australien Tony Abbott, au parlement à Canberra, le 19 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au côté du Premier ministre australien Tony Abbott, François Hollande a planté aux abords du mémorial un arbre du souvenir emporté dans ses bagages avec de la terre de Villers-Bretonneux (Somme). La commune, libérée par le corps expéditionnaire australien qui avait repoussé une percée allemande au prix de très lourdes pertes en avril 1918, voue toujours un culte à ses libérateurs.

Cette terre et ce chêne, a souligné le chef du gouvernement australien, "nous rappellent que plus de sang australien a été versé sur le sol français que dans tout autre pays".

François Hollande s'est également incliné sur la tombe du soldat inconnu, "fils de la France parce qu'il est mort en France, fils de l'Australie parce qu'il est né en Australie". Il n'avait pas manqué de le rappeler dès le premier jour de sa visite, mardi 18 novembre à Sydney, dans un pays dont l'identité nationale s'est forgée autour du souvenir de la Première Guerre mondiale : un "lien du sang" unit la France et l'Australie.

Mais le chef de l'État français et le Premier ministre australien ne se sont pas contentés d'entretenir la flamme de la mémoire des vaillants "diggers", les "poilus" australiens. "Aujourd'hui, c'est leur souvenir qui nous oblige dans d'autres combats, contre le terrorisme, le fanatisme, la misère, la pauvreté et pour préserver la planète", a souligné François Hollande.

L'écho d'actions terroristes

"Alliés dans la lutte contre le terrorisme", Paris et Canberra coopèrent aussi en matière de renseignement, a-t-il ajouté, annonçant que des soldats australiens défileront sur les Champs-Élysée en 2016.

Engagées sous la même bannière en Afghanistan jusqu'à l'an dernier, les armées françaises et australiennes le sont de nouveau aujourd'hui au sein de la coalition réunie par Washington pour tenter d'éradiquer le groupe État islamique (EI) qui sème la terreur en Irak et en Syrie.

"Nous travaillons l'un et l'autre énormément en Irak", a martelé Tony Abbott, relevant que ce sont des avions ravitailleurs australiens qui avaient permis aux Rafale français de conduire certaines de leurs missions dans le ciel irakien.

Mais jusqu'au bout, le déplacement du chef de l'État français en Australie aura été assombri par l'écho d'actions terroristes.

Il y eut l'attaque "à la hache, au couteau et au pistolet", selon la police israélienne, qui a coûté la vie à cinq Israéliens dans une synagogue de Jérusalem, la vidéo d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans laquelle apparaissent deux otages, dont le Français Serge Lazarevic, et celle de la décapitation de 18 Syriens et d'un Américain par l'EI.

Quelques heures avant de quitter le sol australien, François Hollande est encore intervenu pour préciser que si un premier jihadiste français avait déjà été identifié sur cette vidéo du groupe EI, un second était "en voie" de l'être.

Le président François Hollande visite une classe de l'école franco-asutralienne "Telopea" à Canberra, le 19 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président français achevait à Canberra le plus long déplacement de la première moitié de son quinquennat. Ce périple l'avait déjà conduit en Australie le week-end dernier pour le G20 de Brisbane avant une visite de 36 heures en Nouvelle-Calédonie et son retour à Sydney mardi 18 novembre.

Il aura consacré un spectaculaire réchauffement des relations diplomatiques et économiques entre la France et l'Australie où, bizarrerie historique, aucun président français n'avait encore été reçu en visite officielle.

AFP/VNA/CVN

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