Hôi An, pas seulement la ville des lanternes

Le vieux quartier de Hôi An est mondialement connu, mais c’est la première fois que nous nous y sommes rendus. Immédiatement, nous avons été fascinées par la beauté de cet endroit.

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Bùi Thi Câm Dung
20 ans
Province de Hà Tinh.

Nous avons l’impression d’être au paradis à la vue de la végétation exubérante des bougainvillées ainsi que des lanternes colorées suspendues qui ajoutent encore à la beauté des anciennes maisons en bois. Ces fleurs forment comme un rideau floral rendant ce coin de rue encore plus poétique et charmant. Mais, quand le soir tombe, le charme des bougainvillées s’estompe laissant place à la magie des lanternes qui s’illuminent. En s’y promenant, lorsque les lanternes sont allumées, entre lumière et obscurité, on se croit revenu dans le passé.

Quartier historique de Hôi An

Le matin, le vieux quartier se teinte de brun jaune - la couleur typique de Hôi An : couleur inchangée, mais s’estompant au fil du temps. Cette couleur unique fait penser aux temps anciens et rend quelque peu nostalgique. C’est dans ce vieux quartier que les gammes de couleurs sont les plus belles.

La combinaison entre la coloration solaire, le coloris mural et la palette riche des lanternes, crée un charme particulier.

Ce matin-là, nous nous sommes promenées sans fatigue en profitant du rythme tranquille. Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette ville chargée d’histoire, avec son patrimoine que sont ses vieilles maisons de style vietnamien, japonais et chinois. C’est ce mélange qui fait la singularité et la beauté de cette ville où tous ces styles cohabitent harmonieusement.

Le rideau floral sur les anciennes maisons.

Des habitants accueillants et honnêtes

Je vis et fais mes études à Hanoï, dans la capitale où il y a une constante effervescence : les klaxons, les gratte-ciel, la pression. En effet, la vie est tumultueuse dans les grandes villes où les gens sont empressés de rivaliser. Au seuil de la maturité, je grandis sceptique de tout le monde, même de moi-même. Je me demande toujours s’ils ont une idée derrière la tête, s’ils me trahissent et peu à peu je m’habitue et me complais dans cet état d’esprit. Mais à Hôi An, je retrouve un mode de vie simple grâce à ses habitants. Ils me paraissent vraiment sincères, amicaux et sympathiques.

Je me souviens de petites rencontres sans importance mais chaleureuses à Hôi An, toujours pleines de gentillesse de la part d’inconnus. Lorsque nous demandions notre chemin, tout le monde était plus qu’enthousiaste à nous montrer le chemin, même à nous guider. Je me souviens encore de cette vendeuse de rue adorable avec son rire joyeux. Nous nous sommes assises et avons commencé à manger quand la femme s’est levée.

À ce moment-là, elle nous a dit en souriant : "Je reviens. Continuez votre repas". Elle avait confiance en nous, des inconnues. Jamais une telle chose ne serait arrivée à Hanoï.

Je me souviens également de ce petit garçon qui aidait sa mère à tenir le magasin d’une boutique de souvenirs. Chaque fois que nous avons demandé le prix d’un article, il a gazouillé d’une voix aimable de la province de Quang Ngai : "Attendez-moi une minute, je vais demander à ma maman". Malgré les nombreuses fois où nous l’avions interpellé, le garçon était toujours joyeux et enthousiaste. La gentillesse des habitants de Hôi An est une des raisons pour lesquelles je suis tombée amoureuse de cet endroit.

Mon amie et la barreuse.

Les vieux bateliers de la rivière Thu Bôn

En marchant sur les berges de la rivière Thu Bôn, nous avons rencontré un couple de vieux bateliers. Ils étaient assis sur un petit sampan portant une pancarte écrite à la main en anglais et en vietnamien : "50.000 dôngs/personne". Ils étaient âgés aux cheveux gris, comme mes grands-parents. La batelière portait un ancien chapeau conique alors que son mari tenait les rames aux flancs du bateau. C’était une journée caniculaire, mais cela ne les ont pas empêchés d’interpeller les passants pour proposer leurs services. Malgré la profusion de bateaux et de barques à disposition, par bonté de cœur, nous avons décidé de grimper sur leur petit bateau.

Une fois à bord, nous avons échangé quelques mots. Nous n’avions aucune idée qu’ils étaient aussi âgés. Lui avait 79 ans et elle, 89 ans. Ils sont bateliers depuis cinq ans. Leur vie est assez précaire car ce n’est pas tous les jours qu’ils ont des clients. Le couple était un peu dur de l’oreille à cause de leur grand âge. Alors, malgré leur pancarte à prix, ils hochaient la tête avec un sourire optimiste et sincère pour n’importe quel prix.

Notre excursion sur la rivière de Thu Bôn.

"Est-ce que vous êtes fatiquée ?"

Assis dans le bateau, nous n’avons pas osé nous lever ou bouger car nous avions peur de le renverser. Les rames lourdes et la résistance de l’eau rendaient la navigation plus difficile. Mais, finalement, le capitaine a su manier les rames d’une façon rythmique. Plusieurs fois, j’ai demandé à la batelière : "Est-ce que vous êtes fatiguée?". Elle m’a seulement souri et a tapoté mon dos comme si j’étais sa petite-fille. Ils étaient les bateliers les plus âgés que j’ai rencontrés.

Je pense qu’à un tel âge, ils méritent d’avoir une vieillesse tranquille et confortable. Pourtant, ils font ce travail quotidiennement, sous un soleil de plomb et des températures montant parfois jusqu’à 38-40 degrés. Ils sont vraiment optimistes et courageux.

Le sourire de la batelière était toujours présent durant notre excursion. J’admire sa vigueur, sa vigilance à lui et son optimisme, sa bonhomie, à elle. Je suis également touchée par leur amour : ensemble, ils surmontent les difficultés pour une vie meilleure.

Si vous venez à Hôi An et les voyez près du pont sur la rivière Thu Bôn, faites donc une promenade en barque avec eux pour contempler le visage aimable du batelier et le sourire édenté resplendissant de la batelière et surtout, pour faire en sorte que leur journée soit un petit peu moins dure.

Texte et photos : Bùi Thi Câm Dung/CVN

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