Hanoi : les bâtiments vétustes en ligne de mire

La reconstruction des anciens bâtiments est une option importante, qui influe sur une partie de la population hanoienne. La municipalité a approuvé pour sa part un plan permettant de réduire la population du centre-ville.

Selon les statistiques du Service de la construction de Hanoi, la ville totalise actuellement 77 vieux immeubles construits depuis plus de 40 ans. Parmi eux, plusieurs sont en piteux état comme les bâtiments B6 et C7 Giang Vo, ou à Van Chuong, Nguyên Công Tru, Thanh Công, etc.

Depuis 2004, le Conseil populaire municipal a publié une résolution concernant la reconstruction des immeubles de ce genre, visant à embellir la ville ainsi qu'à assurer la sécurité des citoyens. Après 6 ans, peu de projets ont été mis en route. La lenteur venant du dédommagement et de la libération des terrains.

Selon le statut sur la rénovation des bâtiments de la mairie municipale, la superficie d'un appartement pourrait être supérieure de 1,4 à 1,7 fois à celle dans le passé. Cependant, la plupart des familles ont demandé un dédommagement de superficie de 2 voire 3 fois supérieure à leur précédente. En outre, les habitants bénéficieront des assistances concernant le déménagement et le logement pendant la période de reconstruction.

Nguyên Quôc Tuân, directeur adjoint du Service municipal de la construction, fait savoir qu'à ce jour, certains immeubles dont I1, I2, I3, C1 Thành Công, C7 et B6 Giang Vo ont été rebâtis. Avant, les bâtiments B7 et B14 Kim Liên ont été reconstruits. Pour leurs parts, les immeubles situés au 187 rue Tây Son et dans la rue Nguyên Công Tru ont été détruits.

Le maire de Hanoi, Nguyên Thê Thao, indique "la reconstruction des anciens immeubles de la ville rencontre de nombreuses difficultés". D'après le directeur adjoint dudit service, le rythme des projets reste lent. "Les gestionnaires sont prudents pour satisfaire les habitants concernés ainsi que les entreprises. Répondre à tous les besoins de ces derniers créera des conséquences, suite à la pression de la densité de population, sur l'infrastructure du centre-ville", explique-t-il.

Pour les projets de reconstruction des anciens immeubles, la garantie d'une vie plus civilisée et moderne de la population est une question prioritaire. Cependant, les intérêts des maîtres d'ouvrage doivent être pris en compte.

Difficultés des entreprises

Pour que les investisseurs puissent mettre en route leurs projets, ils doivent recevoir l'acception de deux tiers du total des familles. Il s'agit d'une question épineuse pour les investisseurs. La plupart des habitants concernés veulent retourner dans leurs anciens logements et augmenter leur superficie après la reconstruction. Afin d'y remédier, les maîtres d'oeuvre ont dû hausser le nombre d'étages par rapport aux anciens ouvrages. "Ce qui pourrait influer sur le paysage architectural de la ville. Afin d'assurer les critères d'urbanisme, la réduction de la densité de population et de hauteur des ouvrages est nécessaire", dit Pham Thi Loan, membre du Conseil populaire municipal.

D'après Nguyên Thê Long, directeur adjoint de la Compagnie de bâtiment N°7 de Hanoi, le quartier urbain Nguyên Công Tru totalise environ 10.000 habitants, contre 5.000 au début. "Afin de recueillir la totalité de ces habitants dans de nouveaux immeubles, le nombre d'étages devrait être le double de celui actuel", explique-t-il. Le maire de Hanoi, Nguyên Thê Thao, dit que les entreprises ou la municipalité devraient payer en compensation les pertes si on n'augmente pas le nombre d'étages des immeubles. Selon le projet approuvé par la municipalité, le quartier urbain Nguyên Công Tru comprend des immeubles d'une vingtaine d'étages.

Selon les projets approuvés, l'immeuble C7 de Giang Vo comprendra 17 étages, sans compter un sous-sol et ceux A1 et A2 de Nguyên Công Tru, 19 étages et 3 sous-sols. Les autres projets seront dotés de plus de 10 étages. Selon le plan d'urbanisme de Hanoi à l'horizon 2030, les ouvrages situés hors du périphérique 4 ne seront pas limités en hauteur.

Afin de réduire la densité de la population en centre-ville, le Service municipal de la construction a proposé un plan concernant le déplacement de bon nombre d'habitants en secteurs suburbains. "Dans l'immédiat, les habitants de 3 ou 4 vieux quartiers urbains devraient être déplacés vers les nouvelles cités, situées en banlieue", affirme Nguyên Quôc Tuân, directeur adjoint dudit service.

La plupart des vieux immeubles sont situés au centre-ville. C'est pourquoi le prix d'un appartement est assez cher. Par exemple, un appartement au 5e étage à Giang Vo coûte plus de 700 millions de dôngs. Selon Pham Ngoc Bich, habitant de l'immeuble C4 à Giang Vo, les habitants sont d'accord avec l'option de l'État concernant la reconstruction des anciens immeubles. "Cependant, nous ne sommes pas d'accord avec certains plans des investisseurs", connaît-il.

Le projet de rénovation de l'immeuble C1 de Thành Công est un autre exemple. Suite à une inondation en 2008 à Hanoi, la totalité des habitants de ce bâtiment a dû déménager à la cité urbaine Dich Vong. Selon l'un d'eux, à ce jour, la Compagnie générale de construction des ouvrages de communication N°1, maître d'oeuvre dudit projet, n'a rencontré personne de cet immeuble pour discuter de ce projet.

Transparence nécessaire

Certaines compagnies de constructions expliquent que la lenteur des projets vient de la population. En réalité, cette raison est fausse. Le projet de rénovation du bâtiment B6 de Giang Vo en est un exemple. Fin 2007, la Compagnie commerciale d'investissement de construction 36 (relevant du ministère de la Défense), maître d'oeuvre du projet, a reçu l'acceptation de la part des habitants. Cette entreprise n'a pas été acceptée par l'autorité locale parce que cette dernière avait présenté fin 2004 une autre société. Cependant, le plan de cette autre société n'a pas été accepté par les habitants du bâtiment B6 de Giang Vo. En avril 2009, la municipalité a autorisé la compagnie 36 à mettre en oeuvre la rénovation de l'immeuble B6. Selon Nguyên Dang Giap, directeur de la compagnie 36, la question fondamentale de ce projet est que les habitants participent à son élaboration ainsi que sa transparence.

La mairie municipale a approuvé à ce jour les plans de certains immeubles à Giang Vo, Vinh Hô, Nghia Tân et Thành Công. Les investisseurs ont présenté pour leur part des plans détaillés pour collecter les opinions des habitants concernés.

Ces derniers temps, la municipalité a demandé de déplacer les personnes vivant dans les immeubles insalubres. En outre, elle a proposé aux services concernés de réviser ces immeubles ainsi que de contrôler la qualité des bâtiments. Le Service municipal de la construction a demandé pour sa part à la municipalité de contrôler la qualité de 80 ouvrages de ce genre. Le crédit est estimé à 12 milliards de dôngs. À ce jour, certains arrondissements dans l'intra-muros ont achevé ces travaux.

De plus, ledit service a demandé au ministère de la Construction de publier prochainement des documents concernant la réglementation du déclassement et la qualité des ouvrages à rénover.

La rénovation des vieux immeubles devrait satisfaire les intérêts du peuple (reloger dans des appartements plus confortables), ceux de l'État (embellir la ville par de nouveaux bâtiments) et les intérêts des entreprises (profits).

D'après la direction du gouvernement, la rénovation des vieux bâtiments devrait respecter rigoureusement les normes d'urbanisme comme la densité d'ouvrages, la superficie de l'espace vert, celle destinée aux communications, etc.

Hoàng Phuong/CVN

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