Grèce : Merkel reçoit Tsipras pour désamorcer les tensions

Angela Merkel reçoit lundi 23 mars Alexis Tsipras à Berlin pour tenter de désamorcer les vives tensions entre une Grèce surendettée, qui veut en finir avec l'austérité, et une Allemagne tenante d'une ligne dure parmi les créanciers européens.

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La chancelière, qui a déjà rencontré son homologue en fin de semaine lors d'un mini-sommet à Bruxelles, a affirmé "se réjouir de sa visite" et dit souhaiter poursuivre leurs échanges "avec l'idée que les divergences d'opinion peuvent se muer en convergence".
De son côté, Alexis Tsipras se dit heureux d'une "rencontre qui ne se fera pas sous la pression d'une quelconque négociation".
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras entre le Premier ministre italien Matteo Renzi et la chancelière allemande Angela Merkel, le 19 mars à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est important car nous pourrons ainsi discuter de sujets qui mettent à mal l'Europe, ainsi que de l'amélioration des relations entre nos deux pays", a-t-il affirmé dimanche 22 mars au quotidien grec Kathimerini.
Cette première rencontre en tête à tête lundi à 17h00 (16h00 GMT) doit contribuer à en finir avec le climat délétère qui s'est installé entre Athènes et Berlin depuis l'élection d'un gouvernement de gauche radicale fin janvier dans une Grèce économiquement asphyxiée.
Ce climat s'avère particulièrement nuisible au moment où se joue, selon certains, le sauvetage du pays ou bien son expulsion de la zone euro.
Pour Hajo Funke, politologue à l'Université libre de Berlin, ces tensions sont l'illustration de "la confrontation de deux mondes".
D'un côté, "un gouvernement grec de gauche, engagé socialement, est confronté à un effondrement de la société, comme aucun pays de l'Ouest de l'Europe n'en a connu depuis 1945", décrit M. Funke. Et en face, l'Allemagne, pays "satisfait, vu comme économiquement heureux et puissance dominante en Europe, se préoccupe de préserver cette relative bonne santé économique".
Vendredi 20 mars, Alexis Tsipras s'est engagé à Bruxelles à concrétiser plus rapidement les promesses de réforme chères à Berlin tandis que la Commission a annoncé mettre à la disposition d'Athènes "deux milliards d'euros pour l'année 2015", provenant de fonds structurels non utilisés.
Le déblocage de l'aide financière nécessaire à l'État grec pour rester à flot (soit 7,2 milliards d'euros) demeure sur la table des ministres des Finances de la zone euro.
Le ministre espagnol de l'Économie, Luis de Guindos, a déclaré dans un entretien publié dimanche par le Financial Times que la zone euro ne débloquera pas les fonds promis à la Grèce tant que le pays n'aura pas lancé toutes les réformes annoncées.
"Nous verrons si la liste de réformes est assez complète ou pas. [Mais] il n'y aura aucun versement avant qu'il y ait eu un vrai test montrant que les réformes ont été approuvées et lancées", a déclaré Luis de Guindos au journal britannique.
Cette déclaration contredit le Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui a affirmé que les fonds européens commenceraient à être déboursés une fois que la Grèce aura présenté une nouvelle liste de réformes à ses créanciers.
"Le temps est compté pour la Grèce", a prévenu de son côté Wolfgang Schäuble, ministre des Finances d'Angela Merkel qui ne cache pas sa lassitude à l'égard d'Athènes. "Jusqu'à présent, personne n'a compris ce que voulait le gouvernement grec", a-t-il maugréé en début de semaine.

AFP/VNA/CVN

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