Grave pénurie de travailleurs en tourisme à Phu Quôc

Avec plus de 2.000 entreprises spécialisées dans le tourisme et autres domaines relatifs, l’île de Phu Quôc de la province méridionale de Kiên Giang ne compte que 11.000 employés travaillant dans le secteur, soit moins de la moitié de la demande réelle.

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Savoir parler une ou plusieurs langues étrangères (particulièrement l’anglais) est une des qualités indispensables pour travailler dans le tourisme.
Photo : CTV/CVN

Depuis la mise en service de l’aéroport international de Phu Quôc en 2012 et de la connexion au réseau électrique national en 2014, le tourisme local de "l’île d’émeraude" s’est développé de manière vertigineuse, a reconnu Pham Van Nghiêp, vice-président du Comité populaire du district de Phu Quôc.

Une multiplication excessive d’hôtels

Autrefois destination où les établissements hôteliers n’étaient qu’une centaine, l’île de Phu Quôc connaît actuellement un revirement de situation à 180 degrés : une croissance colossale du tourisme et des services relatifs.

En abordant la question de la multiplication des établissements d’hébergement à Phu Quôc, un chef de service d’hôtellerie d’un voyagiste de Hô Chi Minh-Ville fait part que bien qu’il soit en contact avec des hôtels de l’île presque tous les jours, il n’arrive cependant jamais à en retenir les noms car "de nouveaux hôtels et établissements ouvrent tous les jours, continuellement".

L’ouverture de nombreux hôtels et stations de villégiature haut de gamme de grands groupes, tels que Vingroup, Sun Group, CEO et BIM, entre autres, a considérablement stimulé la demande en employés dans le secteur de tourisme. À savoir que chaque établissement totalise plusieurs milliers de chambres. Et ce, sans parler du fait que récemment, plusieurs centaines d’hôtels milieu de gamme et bon marché se sont mis à pousser comme des champignons après la pluie, aggravant ainsi le manque de main-d’œuvre hôtelière et touristique.

Cette effervescence est en partie due à un recrutement d’employés venant majoritairement d’autres localités. La pénurie de main-d’œuvre se fait ressentir à tous les postes. Nombreux sont les dirigeants d’hôtels, y compris ceux fraîchement inaugurés, avouant que le recrutement d’employés est très fastidieux, sans parler de la formation qui s’ensuit.

Parmi les employés formés, seuls 70% sont en mesure d’assumer leurs tâches. Beaucoup d’entreprises se doivent donc d’embaucher des employés ne répondant pas de manière optimale à leurs critères ou doivent faire appel à des employés étrangers qui cependant, demandent une rémunération plus élevée que les Vietnamiens.

Formation au sein de l’entreprise

 

Selon les voyagistes, il existe une grave insuffisance d’employés dans tous les postes, de réceptionniste à manager, en passant par guide touristique. Cela empêche la création de circuits de luxe bien que Phu Quôc soit considéré comme un paradis pour le repos. "À cause du manque d’employés, notamment qualifiés, les voyagistes doivent réfléchir beaucoup avant de proposer des circuits de luxe car la clientèle ciblée pour ce type de circuit est très exigeante", confie Nguyên Minh Bao, directeur exécutif de Tugo, un tour-opérateur basé à Hô Chi Minh-Ville.

Pour se doter d’une main-d’œuvre qualifiée, la station de villégiature Sài Gon - Phu Quôc Resort & Spa donne annuellement des cours de formation technique à destination de centaines de ses employés depuis 2014, selon Pham Xuân Hai, directeur exécutif adjoint de l’établissement.

Pour Pham Van Nghiêp, vice-président du Comité populaire du district de Phu Quôc, le retour ces dernières années au modèle de formation au sein de l’entreprise a vu des résultats prometteurs. "Ainsi, il suffit que les formations proposées par les écoles professionnelles permettent aux apprenants d’atteindre un certain niveau général, puis de +passer le flambeau+ aux entreprises afin qu’elles peaufinent la formation avec des techniques et connaissances plus élevées", affirme-t-il.

Les entreprises d’envergure sur l’île de Phu Quôc, telles que Vinpearl Phu Quôc et JW Mariott notamment, recourent d’ores et déjà à cette méthode.


Mai Quynh/CVN
 

Une pénurie d’envergure nationale

Selon l’Administration nationale du tourisme, chaque année, environ 15.000 personnes sont diplômées de formations relatives au tourisme. Il s’agit d’un chiffre infinitésimal au regard de la demande actuelle du marché. De plus, selon les constatations de la plupart des recruteurs, seuls 65-75% des diplômés répondent vraiment à la demande des entreprises en termes de qualification. Sans oublier de mentionner qu’une partie de ces diplômés ne travaille pas dans le secteur touristique.
Nguyên Huu Tho, président de l’Association du tourisme du Vietnam, admet que l’offre de travailleurs dans ce secteur n’arrive pas à rattraper la croissance très rapide de l’hôtellerie et que les établissements de formation ne répondent pas à la demande des entreprises, à l’heure actuelle ainsi que dans les années à venir. Un véritable casse-tête qui est toujours à la recherche de réponses.

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