Grand oral au Parlement européen pour Ursula von der Leyen

L'Allemande Ursula von der Leyen, candidate à la présidence de la Commission européenne, passait mercredi 10 juillet son grand oral au Parlement européen, un examen crucial à l'issue incertaine qui l'a vu promettre autant de femmes que d'hommes aux manettes de l'Europe.

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La ministre allemande Ursula von der Leyen, candidate à la présidence de la Commission, rencontrant le Président du Conseil européen Donald Tusk, le 4 juillet à Bruxelles. 

Pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker le 1er novembre, cette  proche de la chancelière Angela Merkel, membre comme elle des conservateurs CDU, doit absolument convaincre les élus européens, plutôt frustrés par la façon dont elle a été désignée.

Il lui faut obtenir la majorité absolue au Parlement, qui est d'au moins 374 voix (et non plus 376, compte tenu de l'absence de trois élus catalans). Or ce résultat n'a rien d'acquis à l'heure actuelle, les dirigeants de l'UE l'ayant désignée le 2 juillet lors d'un sommet européen d'une durée exceptionnelle de trois jours, créant la surprise et faisant fi des candidats présentés par les eurodéputés.

Pour être confirmée, L'Allemande Ursula von der Leyen, 60 ans, actuellement ministre allemande de la Défense, va devoir rallier les suffrages des trois grands groupes: PPE (le sien, 182 élus), socialiste (154 élus) et libéro-centriste de Renew Europe (108 élus).

Mercredi matin 10 juillet, elle a commencé sa tournée par un huis clos avec les sociaux-démocrates, qui ont annoncé à l'issue de son audition une décision la semaine prochaine concernant leur soutien.

La porte de l'Europe doit rester ouverte

Malgré les fortes réserves à son égard de ses compatriotes du parti SPD (16 élus au total dans le groupe des sociax-démocrates), partenaires de coalition dans le gouvernement Merkel qui sont en pleine déconfiture dans les sondages, plusieurs participants partaient du principe que la majeure partie de ce groupe voterait pour elle. "Elle était vague et ne voulait pas s'engager", a dit un participant, tablant cependant sur "60% de votes en sa faveur et 40% contre".

Mme von der Leyen a ensuite répondu aux questions des libéro-centristes de Renew Europe, qui comprend les élus français macronistes, une audition cette fois diffusée intégralement sur internet, comme comptaient le faire les Verts (74 élus) ensuite.

S'exprimant la plupart du temps dans un excellent anglais, mais aussi parfois en allemand et français, Mme von der Leyen a insisté sur sa volonté de mettre en place la première Commission européenne de l'histoire totalement paritaire, avec autant d'hommes que de femmes. Ceci ne dépend toutefois pas totalement d'elle puisque ce sont les États membres qui désignent eux-mêmes leur commissaire.

Devant un auditoire plutôt bien disposé à son égard, elle a promis aux élus centristes libéraux que la Danoise Margrethe Vestager, qui avait été leur candidate pour la Commission européenne, serait l'une des vice-présidentes. Toutefois, ce sera le Néerlandais social-démocrate Frans Timmermans qui occupera la première vice-présidence, en vertu de l'accord conclu entre les dirigeants européens. Pour amadouer les libéraux, Mme von der Leyen a déclaré que la Danoise aurait "un rang équivalent".

Sur le dossier ultrasensible de l'immigration, elle a plaidé pour renforcer plus rapidement l'agence européenne de garde-frontières et garde-côtes Frontex. "Je pense qu'avoir 10.000 personnes travaillant pour Frontex en 2027, c'est bien trop tard. Il faut que cela soit bien plus tôt", a-t-elle dit.

Sur l'autre grand sujet de la campagne des européennes, le climat, elle a souhaité que l'Europe soit "le premier continent neutre" en carbone en 2050.

Concernant l'élargissement de l'UE à l'Est, Mme von der Leyen a affirmé que la "porte de l'Europe devait rester ouverte", mettant en garde contre la Chine, la Russie et l'Arabie saoudite, prêts à accroître leur influence dans cette région.

Ella a défendu l'accord de divorce conclu entre les 27 de l'UE et Theresa May mais rejeté par le Parlement britannique, et souligné que le Brexit n'était pas "la fin mais le début" d'une relation future.

Pour l'instant, le vote au Parlement européen à Strasbourg sur sa candidature est prévu la semaine prochaine, le 15 ou 16 juillet. Il n'est toutefois pas exclu que Mme von der Leyen préfère reporter cette élection à septembre, si elle estime avoir besoin de davantage de temps pour convaincre.

AFP/VNA/CVN

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