Glyphosate: le médiateur dément une offre de transaction par Bayer

Le médiateur mandaté par la justice américaine dans le cadre des procès du glyphosate a démenti vendredi 9 août les informations de presse selon lesquelles Bayer est prêt à solder par la négociation les 18.400 requêtes visant l'herbicide de sa filiale Monsanto aux États-Unis.

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Des bidons de Roundup sont proposés à la vente à San Rafael, dans l'Ouest des États-Unis.

"Bayer n'a pas proposé de verser 8 milliards de dollars à tous les Américains ayant engagé des poursuites liées au Roundup. C'est de la pure fiction", a déclaré Kenneth Feinberg au journal allemand Handelsblatt. "Le sujet des compensations n'a pas été abordé lors des discussions dans le cadre de la médiation, qui doit durer jusqu'en septembre", a-t-il précisé.

Vendredi matin 9 août, l'agence de presse Bloomberg avait affirmé que le groupe chimique et pharmaceutique allemand pourrait offrir jusqu'à 8 milliards de dollars aux requérants pour s'éviter de futurs procès liés au glyphosate, alors qu'il en a déjà perdu trois en Californie. L'action du groupe avait grimpé dans la matinée, prenant brièvement plus de 11% après deux séances boursières déjà fastes. Vers 13h50, il effaçait ses gains et évoluait en hausse de 1,87% à 64,15 euros.

Bayer a indiqué "ne pas commenter les rumeurs", et renvoie vers ses dernières déclarations sur le sujet le 30 juillet, à l'occasion de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre. Le groupe avait alors réaffirmé son intention de faire appel des trois premières condamnations, s'appuyant sur des centaines d'études favorables et l'aval des régulateurs du monde entier depuis la mise sur le marché de l'herbicide au glyphosate au milieu des années 1970.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une émanation de l'OMS, a, en revanche, considéré en 2015 que le glyphosate était "probablement cancérigène", un point central des procédures. Il s'agit néanmoins d'une évaluation de la dangerosité du produit dans l'absolu, et non du risque lié à une exposition aux doses courantes.

Fin juillet, Bayer avait également promis de "s'engager activement" dans la médiation décidée fin mai par un juge de San Francisco. Mais il "n'envisagera un règlement amiable que s'il est financièrement raisonnable", avait averti son patron, Werner Baumann.

En juin, et alors que le titre Bayer avait perdu 40% en Bourse depuis le rachat de Monsanto un an plus tôt, les analystes de la banque Berenberg misaient sur un chèque proche d'un million de dollars par requérant, ce qui portait alors la facture à une dizaine de milliards d'euros.

Cité par l'agence allemande DPA, Markus Mayer, de Baader Bank, penchait plutôt, il y a quelques semaines, pour un accord compris dans une fourchette de 15 à 20 milliards d'euros. D'autres analystes voient Bayer persister dans une longue et coûteuse bataille judiciaire jusqu'à la Cour Suprême.

Le groupe de Leverkusen a pris en juin 2018 le plus grand pari de son histoire en rachetant pour 63 milliards de dollars le spécialiste américain des semences et pesticides Monsanto, misant sur le recours croissant à la chimie pour nourrir la planète.


AFP/VNA/CVN

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