Giang Van Thân, un luthier de renommée internationale

À l’étranger, il n’est pas rare de tomber sur une guitare de Giang Van Thân. Un instrument hors de prix que convoitent nombre de guitaristes. Rencontre avec ce luthier, l’un des meilleurs du pays.

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Giang Van Thân en plein travail dans son atelier à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : CTV/CVN

Giang Van Thân est un des rares luthiers vietnamiens connus à l’international. Ses guitares classiques ont conquis nombre de guitaristes, même les plus exigeants. Selon un instrumentiste, «parmi les guitaristes, nombreux sont ceux qui souhaitent acquérir une guitare de Giang Van Thân. Mais, il est rare d’en trouver une sur le marché, car le luthier les fabrique au compte-goutte». Alors que faire pour en posséder une ? Pas d’autre solution que d’aller à la rencontre du luthier pour lui passer directement commande. «Cela vaut la peine, car la guitare qu’il vous fabriquera s’accordera avec votre caractère et votre style», assure-t-il.

Une guitare à 10.000 dollars

À Dà Lat, célèbre bourgade d’altitude de la province de Lâm Dông, sur les hauts plateaux du Centre, le luthier Giang Van Thân est connu de tous. Son modeste atelier n’arrive pas toujours à satisfaire les commandes, qui viennent de Vietnamiens mais aussi de l’étranger.

La guitare Giang Van Thân est en effet présente aux États-Unis, en Australie, au Japon, en Allemagne, en Italie, en Suisse, à Singapour ou en France. Une réalité dont le luthier n’est pas peu fière.

À l’étranger, sa guitare peut se vendre entre 5.000 et 10.000 dollars. «Un prix exorbitant, incroyable !», s’exclame le luthier. Et d’avouer : «Je suis fier qu’elle porte mon nom».

En quête de la perfection

La guitare «made by Giang Van Thân luthier» est caractérisée par la présence d’une flèche stylisée au bout du manche.

Giang Van Thân a comme devise : «produire le mieux possible des guitares classiques standards». Selon lui, plusieurs facteurs interviennent dans la fabrication d’une bonne guitare : le bois, les matériaux, les accessoires et le savoir-faire du luthier. La caisse de résonance est le plus souvent en bois de conifères. «Il doit venir de vieilles futaies. Seul ce bois permet de créer des sons purs, affirme-t-il. On doit souvent l’importer d’Europe du Nord ou d’Amérique du Nord, et c’est parfois compliqué». Pour les autres parties de la guitare, on peut utiliser du bois de rose (câm lai en vietnamien), une essence recherchée qui pousse sur les Hauts plateaux du Centre.

Une fois la guitare quasi achevée, le luthier procède à des rajustements du son pour qu’il s’accorde le mieux possible à la personnalité de son futur propriétaire. Comment pouvez-vous sonder la personnalité de votre client ? À cette question, Giang Van Thân répond : «Avant d’accepter la commande d’un client, je le fais jouer quelques morceaux. Et, c’est à travers la sonorité et la mélodie que je cerne son état d’âme». Ce passionné de guitare classique fait en sorte que l’instrument s’adapte au mieux au style du propriétaire, et ces rajustements ont lieu parfois longtemps après l’achat. Pas étonnant donc qu’une telle guitare soit si chère.

Un rêve de guitare flamenca

Ces dernières années, le luthier est venu s’établir à Hô Chi Minh-Ville où, comme à Dà Lat, il a ouvert un atelier. «Je veux consacrer toute ma vie à ce métier que j’adore, que je pratique depuis les années 1984-1985, malgré les difficultés que j’ai rencontrées pour en vivre», confie-t-il.

Avec fierté, il révèle que lors de leur visite à l’atelier, nombre d’étrangers et de Viêt kiêu (Vietnamiens de la diaspora) ont exprimé leur surprise et leur admiration à la vue de ses guitares qu’ils jugeaient «de superbe qualité».

Questionné sur ses projets d’avenir, Giang Van Thân répond sans hésitation : «Je nourris depuis longtemps le rêve de fabriquer la parfaite guitare flamenca».

De même forme qu’une guitare classique, la guitare flamenca est plus fine et plus légère et rend un son vif, métallique et brillant. Un instrument qui a beaucoup de caractère et se montre très expressif. Et de rappeler le temps où il vivait à Dà Lat, où il réussit à transformer un violoncelle en une guitare flamenca. «Peu de temps après, ajoute-t-il, lors d’un concert organisé à Dà Lat par un groupe d’instrumentistes venus de Hô Chi Minh-Ville, à la surprise de mes confrères, je suis monté sur scène avec ma fantastique guitare. Tout le monde a applaudi et a acclamé la mélodie de +Flamenco Losisto+».

Nghia Dàn/CVN

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