Geneviève de Fontenay, farouche gardienne de la tradition des Miss

Depuis 1954, Geneviève de Fontenay défend farouchement la tradition des reines de beauté "ambassadrices de l’élégance et de la morale", selon ses préceptes.

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Geneviève de Fontenay chez elle, le 27 octobre 2020 à Saint-Cloud, près de Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ses chapeaux, son style désuet et son franc-parler ont fait d’elle une icône française, connue par une bonne partie des Français.

À 88 ans, la "dame au chapeau", entre colère et dépit, a décidé de boycotter le centenaire des concours de beauté en France organisé par TF1. Geneviève de Fontenay rejette la date de 1920 - celle du premier concours de "la plus belle femme de France" - et retient celle de 1928, lorsqu’il est rebaptisé "Miss France".

Née le 30 août 1932 à Longwy (Meurthe-et-Moselle) dans une famille bourgeoise de dix enfants dont elle est l’aînée, Geneviève Mulmann s’est tôt fait remarquer par ses tenues, portant dès l’adolescence des tailleurs chics qu’elle confectionne elle-même. Devenue à 20 ans représentante de produits de beauté, elle rencontre en 1954 le président de la structure Miss France de l’époque, Louis Poirot, dit de Fontenay.

Ils ont deux fils, dont l’un est décédé à l’âge de 29 ans, et un conseil de mode jamais oublié : porter un panama pour équilibrer sa haute silhouette, reconnaissable entre toutes.

Élue "Miss Élégance" 1957, Geneviève de Fontenay a été un temps mannequin pour Balenciaga. Elle reprendra seule en 1981 la direction du Comité Miss France, après la disparition de Louis de Fontenay.

Au fil des ans, elle s’est imposée en gardienne du temple. "Une Miss est le contraire du laisser-aller, du débraillé, de la vulgarité qui me désolent tant, à l’image de ces publicités avec des paires de fesses et une ficelle dedans".

Le franc-parler de Geneviève de Fontenay, ses prises de positions paradoxales dans les débats de société et ses changements de caps politiques (d’Arlette Laguiller à Ségolène Royal en passant par Florian Philippot) ont forgé sa popularité, entretenue par un décalage savoureux entre sa gouaille et son look d’aristocrate faussement coincée. Elle n’avoue qu’un regret : ne pas avoir tenté une carrière politique.

"Conflit éthique"

Geneviève de Fontenay (1re à droite) lors d’un concours de Miss France.
Photo : AFP/VNA/CVN

Geneviève de Fontenay se considère comme la "mère" de toutes ses miss. La raison peut-être pour laquelle elle prend très mal toute "errance" de ses "filles", notamment celle d’Isabelle Turpeaut, Miss France 1983, la première destituée pour des photos de charme dans Paris Match.

En 2002, Endemol, géant européen de la téléréalité, rachète la Société Miss France pour un peu plus de 6 millions d’euros, et propose à TF1 l’exclusivité de la diffusion. Rapidement, la "dame au chapeau" et Endemol entrent "en conflit éthique", selon elle, sur l’organisation du concours et de la cérémonie.

Deux ans plus tard, la "Miss des Miss" fête sa 50e reine de beauté. Elle fait part de son émotion, à la veille d’un jubilé "qui couronne une aventure extraordinaire marquée par la formidable adhésion des Français".

Quelques années plus tard, Endemol transforme en "célébrité” une miss destituée pour des photos érotiques. En colère, Geneviève de Fontenay claque la porte et décide de créer un très bref concours dissident, Miss Prestige nationale, déclenchant une guerre judiciaire avec Endemol. En 2013, les poursuites judiciaires sont abandonnées de part et d’autre, dans le cadre d’un pacte de non-agression.

Depuis 2004, le double de cire de Geneviève de Fontenay trône au musée Grévin. "C’est une idée qui m’amuse de me retrouver au musée, commente-t-elle alors. On m’a proposé la Légion d’honneur. J’ai refusé car je ne la mérite sûrement pas ! Il faut respecter cette médaille au nom de tous ceux qui ont sauvé la France".

Après avoir régné pendant plus de 60 ans sur les concours de beauté, Geneviève de Fontenay a annoncé en 2015 "tourner la page des Miss", ne se sentant "plus trop en accord avec ce qui semble marcher aujourd’hui".


AFP/VNA/CVN

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