Gastronomie, interférence des cultures

La gastronomie n’est plus simplement un art de préparation ou de dégustation. Grâce à la mondialisation, elle s’est hissée au rang de culture et reflète la vie d’un pays, d’une population, d’une région, voire d’une civilisation.

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Huynh Khanh Ly prépare le dîner pour les convives à l’occasion de l’événement «Goût de France 2017», organisé en mars dernier à l’ambassade de France à Hanoï.

Huynh Khanh Ly, la jeune Franco-vietnamienne lauréate de l’émission de téléréalité Masterchef France 2015, faisait partie de la liste des chefs invités pour préparer le banquet, donné le 21 mars à l’ambassade de France à Hanoï, à l’occasion de «Goût de France 2017», un événement dédié à la gastronomie française. «Je suis honorée de participer à cet événement incroyable. D’une part parce qu’il s’agit d’un événement récent et, d’autre part, parce qu’il s’agit d’un événement avec un bon esprit, de bonnes intentions. Surtout à l’ambassade de France au Vietnam, à Hanoï, la ville où ma mère est née. C’est vraiment une opportunité incroyable», a confié Huynh Khanh Ly.
Honorée donc d’être là dans le cadre de cette opération, Khanh Ly a invité les convives vietnamiens et d’autres nationalités à déguster des plats à la saveur typiquement française préparés pour l’occasion, avec des ingrédients souvent inconnus dans la cuisine vietnamienne. "Pour rappel, cette opération +Goût de France 2017+est une opération qui a pour ambition de célébrer la gastronomie française dans le monde entier. Nous avons voulu proposer à Khanh Ly de participer à l’événement", a déclaré l’ambassadeur de France au Vietnam, Bertrand Lortholary. Selon ses explications, Khanh Ly une jeune femme de grand talent. Elle a gagné Masterchef et puis parce qu’elle est Française mais sa famille est Vietnamienne. Elle est au fond un pont culturel entre la France et le Vietnam, entre la gastronomie française et la gastronomie vietnamienne.

Huynh Khanh Ly prépare un pain frit à la française lors d'une rencontre avec les étudiants francophones de l’Université des langues et des études internationales dans le cadre du programme d’échanges «Couleurs culturelles», le 18 mars à Hanoï.

Khanh Ly a participé avec un enthousiasme débordant aux diverses activités proposées pour son retour dans son pays d’origine. Sa victoire à la réputée émission culinaire Masterchef France en 2015 a donné un supplément de confiance aux étudiants et jeunes professionnels vietnamiens passionnés pour la cuisine et les métiers de la restauration en France. Cette fois-ci, au Vietnam, elle a non seulement participé à l’événement «Goût de France 2017» organisé à l’ambassade de France, mais a rencontré les étudiants francophones de l’Université des langues et des études internationales dans le cadre du programme d’échanges «Couleurs culturelles», organisé sous forme d’un atelier. Au menu : la préparation d’un pain frit à la française. «La cuisine est toujours difficile. C’est un métier qui demande du temps et de la persévérance. Ca nous fatigue le corps, mais aussi l’esprit. Il faut donc être solide mentalement et surtout ne pas avoir peur de l’échec. C’est un métier où plus on rate, plus on apprend», a partagé Huynh Khanh Ly.

Un chef cuisinier passionné pour les épices vietnamiennesSi, dans le cadre de ces opérations, Khanh Ly a voulu présenter la culture française aux Vietnamiens sous le prisme de la gastronomie, certains de ses compatriotes installés au Vietnam depuis longtemps et qui aiment plus que tout le pays, cherchent par tous les moyens à faire le processus inverse : présenter la gastronomie vietnamienne à leurs convives français. À l’instar de Didier Corlou. «Je suis arrivé à Hanoï en 1991. J’ai formé beaucoup de chefs. Je leur explique toujours qu’il ne faut pas qu’ils oublient les beaux produits du Vietnam. Je suis le premier à le leur rappeler parce que le +nuoc mam+, les épices, les herbes…, c’est important ! Il faut que les jeunes apprennent cela parce que ce sont eux qui porteront la cuisine vietnamienne dans cinq ans, vingt ans», a fait savoir Didier Corlou.

Le chef cuisinier français Didier Corlou présente les épices vietnamiennes lors d’une rencontre avec les convives à l’hôtel Sofitel Metropol Hanoi.

Possédant actuellement plusieurs restaurants à Hanoï, Didier Corlou voue une passion sans limite pour les épices vietnamiennes. Cannelle, badiane, citronnelle, épices extraites d’herbes et de fruits vietnamiens...autant d’épices vietnamiennes d’apparence ordinaire qui, sous ses mains, se retrouvent sublimées et donnent un goût unique à ses préparations, qu’elles soient orientées côté vietnamien, côté français ou combinent les deux. Il prête une attention particulière à ce que chaque épice et chaque herbe aromatique conserve sa propre odeur une fois incorporée. «Il faut montrer la culture vietnamienne. C’est très important. Voilà pourquoi il faut montrer aussi les produits, ce qu’il existe aussi au Vietnam», a poursuivi la grande toque.
En résumé, la gastronomie permet de créer une interférence entre les cultures, dans ce cas précis entre la culture française et vietnamienne. Si la trajectoire de Khanh Ly et de Didier Corlou semble, en un sens, diamétralement opposée, ils ont en commun le goût de l’effort, l’amour et la passion pour la gastronomie, ce qui fait d’eux d’excellents ambassadeurs culturels entre la France et le Vietnam.

Texte et photos : Phuong Mai/CVN

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