Fusion-acquisition : administration et restructuration, 2 éléments décisifs

L'administration et la restructuration sont considérées comme des éléments clefs qui décident du succès ou non d'une opération de fusion-acquisition d'entreprises (M & A).

Les entreprises s'intéressent de plus en plus aux opérations de fusion-acquisition (M & A), ce qui se traduit par une nette hausse du nombre de ces dernières. Nguyên Quang Bao, directeur général adjoint de la Compagnie boursière Ban Viêt (VCSC), cite en exemple une entreprise qui souhaitait vendre sa boutique de téléphones mobiles pour se tourner vers un autre secteur. "D'abord, cette entreprise comptait proposer 300 millions de dôngs pour la vente du magasin. Cependant, après ses études de marché, elle a lancé des offres de vente aux autres entreprises intervenant dans cette commercialisation. Avec comme résultat, une entreprise de téléphonie mobile a racheté cette boutique pour un milliard de dôngs", relate-t-il.

Il s'agit de l'un des exemples qui justifient l'intérêt croissant des entreprises pour les M & A. Selon M. Bao, grâce à la fusion, celui qui achète une entreprise hérite aussi du personnel, du contrat de location et les employés de l'entreprise achetée seront mieux payés car la nouvelle entreprise fonctionnera plus efficacement. "Ce qui est remarquable, c'est que les entreprises vietnamiennes jouent un rôle de plus en plus important dans les activités de M & A, en devenant des acheteurs", dit-il.

D'après Ðang Xuân Minh, directeur de la Compagnie de consultants Avalue Vietnam, en 2009, les transactions entre entreprises nationales ont occupé 40% du total des transactions sur le marché, tandis que les rachats par les entreprises vietnamiennes de sociétés étrangères ou d'une partie de celles-ci ont représenté 4,62%. "Ce phénomène s'explique surtout par le fait que le niveau de développement des entreprises au Vietnam a considérablement augmenté. De plus, en sachant profiter des opportunités sur le marché des valeurs, une série de grands groupes privés ont pu accumuler suffisamment de ressources financières pour ce genre d'opération", explique-t-il.

Les exemples ne manquent pas. La Banque d'investissement et de développement du Vietnam (BIDV) a créé la Compagnie d'investissement et de développement IDCC, à capital entièrement vietnamien (100 millions de dollars, provenant de la BIDV et de la compagnie Phuong Nam). Après, IDCC a racheté la banque privée cambodgienne PIB, d'où la fondation ensuite de la Banque d'investissement et de développement du Cambodge (BIDC).

Le Groupe des télécommunications de l'armée, Viettel, après être devenu partenaire stratégique de la Banque commerciale de l'armée (MB) en 2009, a acheté 35 millions d'actions de la Compagnie générale d'import-export et de construction Vinaconex (VCG). Ces transactions ont aidé la dernière à recevoir 701,9 milliards de dôngs (40,1 millions de dollars), l'équivalent de 18,9% de son capital. Et ces 2 unités ont ensuite fondé une compagnie financière.

Selon son plan, en 2010, Viettel participera au rachat partiel ou total d'opérateurs de téléphonie en Asie, Afrique et Amérique latine. Il est décidé à acheter 60% du capital de l'opérateur Teletalk (Bangladesh), pour un montant de quelque 300 millions de dollars, et 70% de celui de la Compagnie de télécommunications Teleco (Haïti), soit 59 millions de dollars.

L'administration, un facteur décisif

Divers éléments influencent le succès d'une opération de M & A comme informations, évaluations, négociations… Cependant, "à long terme, ce qui décide de la réussite ou non d'une affaire est l'administration", à savoir gestion de la compagnie, élaboration du plan de restructuration et préparation du personnel pour la période post-M & A, indique Ðang Xuân Minh.

Jusqu'à ce jour, les analystes apprécient toujours le rachat de Bao Minh CMG par Dai-ichi Life. Deux ans après cette opération, Dai-ichi Life a obtenu certains résultats en maintenant une croissance d'environ 28% en matière de recettes et le nombre de bureaux dans l'ensemble du pays (52), et surtout en relevant de 5.000 à 7.000 celui de ses agents et de 4,8% à 6% ses parts de marché. Pour obtenir ces résultats, selon Takashi Fujii, directeur général de Dai-ichi Life Vietnam, les efforts ont été concentrés dans l'administration et la restructuration de la compagnie. "Le rachat d'une société est comme celui d'une vieille maison : on doit la remettre en état. Mais il faut peser le pour et le contre : réparer quoi et quand ? Après 2 ans, nous avons restructuré plus de la moitié des bureaux pour qu'ils soient à la hauteur de la marque Dai-ichi Life… Le personnel a été aussi réorganisé selon de nouvelles normes d'administration. La compagnie a besoin de gens capables de répondre à cette demande", dit-il.

Selon Ðang Xuân Minh, à partir des expériences acquises à l'issue des opérations de fusion-acquisition, malgré leur échec ou leur succès, les entreprises vietnamiennes doivent être conscientes que la M & A est une activité d'investissement et pour qu'elle soit valable, il leur faut bien s'y préparer :

D'abord, l'entreprise doit élaborer un plan de restructuration de la compagnie dès qu'elle étudie l'opportunité de son rachat. De même avec le choix du partenaire stratégique. "Il faut concevoir les travaux et les solutions pour renouveler l'entreprise lors de la période post-M & A", insiste-t-il.

Ensuite, il s'agit d'édifier un contingent puissant pour exécuter ces plans avant chaque opération de M & A. "Certaines entreprises possèdent un bon plan, mais manquent de main-d'œuvre compétente afin de matérialiser leurs projets", remarque-t-il.

Enfin, "l'administration de la société doit être réellement bonne pour que cette dernière se développe bien", conclut le directeur de la compagnie Avalue Vietnam.

Avantages d'une fusion-acquisition

Décider d'un rapprochement d'entreprises ou d'un rachat d'actifs peut être lié à des facteurs différents, souvent multiples, entre autres :

Économie d'échelles. Regrouper la force de frappe de 2 entreprises permet d'acheter moins cher grâce à des remises sur les volumes. De même, la somme des 2 parties permet d'aligner les conditions tarifaires au moins cher. Enfin, des doublons d'outils de production, d'actifs immobiliers et de ressources humaines sont souvent identifiés.

Économie d'intégration verticale. Avoir une plus grande partie de la chaîne de production permet de mieux contrôler l'accès aux matières premières en amont ou au client final en aval et donc notamment contrôler les marges afférentes.

Synergies de recettes. Par exemple, une entreprise peut être en effet très bien établie sur certains marchés où elle possède un puissant réseau de distribution. Le rachat d'un concurrent lui permettra d'y vendre de nouveaux produits là où le concurrent ne disposait peut-être pas d'une force de vente suffisante (c'est typiquement le cas lors du rachat d'une partie des actifs de Seagram par Pernod-Ricard).

Raisons fiscales. Une entreprise disposant de crédit d'impôts importants est une cible intéressante pour une entreprise fortement bénéficiaire. En additionnant les 2 parties, l'acquéreur paiera un impôt moins lourd sur ces bénéfices.

Réduire la concurrence. Moins de concurrents entraîne moins de compétition sur les prix et donc promet un meilleur chiffre d'affaires, au moins à moyen terme.

Contrôler des ressources supplémentaires.

Utilisation de sa trésorerie. Lorsque des entreprises sont des marchés matures et rentables mais pour lesquels il existe peu d'occasions de développement et d'investissement, la trésorerie excédentaire peut être utilisée pour acheter de nouvelles activités plutôt que rendre cette trésorerie aux actionnaires par dividendes ou rachats d'actions.

Éliminer les inefficiences. Ceci en rapprochant les meilleures pratiques de chacune des parties.

(Source : Wikipédia)

Huy Quang/CVN

(17/07/2010)

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