COVID-19
Fronde à Marseille contre les restrictions, Castex assume

Élus et restaurateurs de Marseille ont lancé jeudi 24 septembre une fronde contre la fermeture des bars et des restaurants, une "mesure forte" que le Premier ministre Jean Castex a dit assumer face au COVID-19 et un nouveau record de plus 16.000 contaminations.

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De gauche à droite : Léa Salamé, Jean Castex et Thomas Sotto avant de participer à l'émission politique "Vous avez la parole" sur France 2, le 24 septembre.

La situation est "très préoccupante dans toute la France" mais "surtout grave dans les grandes agglomérations", a averti jeudi soir 24 septembre le chef du gouvernement Jean Castex, alors qu'un nouveau record de contaminations a été établi à 16.096 en 24 heures. À Marseille, c'est "une course contre la montre" et c'est pour cela que "nous avons décidé de prendre des mesures plus fortes", a justifié Jean Castex en participant sur France 2 à sa première grande émission politique depuis son arrivée à Matignon en juillet.

Dénonçant avec force une "punition collective" et une "catastrophe", les élus de Marseille et de sa région ont affirmé leur détermination à empêcher cette fermeture des bars et des restaurants à partir de samedi 26 septembre, y compris devant la justice. "J’invite le préfet à respecter scrupuleusement la loi car je déposerai dès demain, avec des restaurateurs et des cafetiers, un recours en référé liberté devant le tribunal administratif de Marseille contre tout acte restreignant l'exercice de la liberté d'entreprendre, d'industrie et du commerce de façon disproportionnée", a prévenu jeudi soir 24 septembre le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier.

"Montré du doigt"

"Une nouvelle fois, notre territoire est montré du doigt", a protesté le premier adjoint à la mairie de Marseille Benoît Payan, en s'exprimant au nom de la maire Michèle Rubirola, en convalescence après une opération. Fustigeant un "affront", il a réclamé un report de dix jours de la décision de fermer bars et restaurants. Un appel à un rassemblement de protestation vendredi, devant le tribunal de commerce de Marseille, a été lancé par des représentants du monde économique marseillais.

Carte montrant les zones d'alerte, d'alerte renforcée et d'alerte maximale présentée par Olivier Véran.

"La mesure c’est pour 15 jours, et nous espérons que nous pourrons rouvrir dans 15 jours", a déclaré Jean Castex en répondant à une restauratrice très inquiète. Il l'a assurée que l'État indemniserait la perte de son chiffre d'affaires car "il n’est pas question que vous subissiez les conséquences de ces conditions sanitaires". "Nous avons décidé d'exonérer vos charges sociales correspondant à la période où vous allez être fermée", a-t-il poursuivi. Selon Bercy, ces exonérations, réclamées par le patronat, seront accordées aux entreprises fermées administrativement et à celles ayant une restriction d'ouverture. Le dispositif de chômage partiel, pris en charge jusqu'à 100% jusqu'au Smic, sera également prolongé jusqu'à la levée des fermetures obligatoires, selon Bercy.

Roland Garros affecté

La région d'Aix-Marseille et la Guadeloupe sont désormais en "alerte maximale", dernier niveau avant l'état d'urgence sanitaire, selon le nouveau classement des autorités. Mais la grogne ne se limite pas à ces territoires. Les bars et les restaurants devront fermer à 22h00 à partir de lundi 28 septembre dans 11 métropoles, dont Paris, Lyon ou Nice, toutes en "zone d'alerte renforcée".

"Comment les gens vont manger ? Une entrée, un plat en 10 minutes ? ! C'est de la foutaise, le virus ne circule pas plus au restaurant que dans les transports!", s'est insurgé Noël Ajoury, président de l'Umih sur la Côte d'Azur. Dans les villes en "alerte renforcée", la jauge des rassemblements est aussi abaissée à 1.000 personnes (contre 5.000 auparavant), ce qui va concerner le tournoi de tennis de Roland Garros, qui débute dimanche 27 septembre.

Le tournoi du Grand chelem avait déjà été contraint d'abaisser sa jauge à deux reprises depuis début septembre, passant de 20.000 à 11.500 puis 5.000 spectateurs par jour. Dans l'après-midi, le directeur du tournoi Guy Forget avait assuré être capable d'accueillir 5.000 personnes "sur un stade de 12 ha". Mais Jean Castex a coupé court à ses espoirs en déclarant que "les mêmes règles qu'ailleurs" seraient appliquées à Roland-Garros.

Selon le dernier bilan national, 16.096 nouveaux cas de COVID-19 ont été enregistrés en 24 heures, un niveau jamais atteint depuis le lancement des tests à grande échelle dans le pays.  En outre, l'épidémie a encore fait 52 morts en 24 heures, soit un total de 31.511 depuis début mars. Sur France 2, Jean Castex a expliqué que l'objectif du gouvernement était "simple" : "éviter la saturation de nos établissements hospitaliers", en particulier les services de réanimation.

En Île-de-France, l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a prévenu qu'elle était contrainte de déprogrammer 20% des opérations chirurgicales dès ce week-end : "L'enjeu des 15 prochains jours sera de ne pas devoir passer à 50% d'opérations déprogrammées", a résumé son directeur adjoint François Crémieux. Interrogé sur un éventuel reconfinement des Ehpad, Jean Castex a répondu : "Non. On ne reconfine pas les Ehpad", "il faut tout faire pour éviter ça".


AFP/VNA/CVN

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