France
François Fillon poursuit sa contre-attaque avant une semaine décisive

Entre pressions externes et tractations en coulisses autour d'un délicat "plan B", François Fillon poursuit sa contre-attaque pour tenter de survivre au scandale d'emplois présumés fictifs de son épouse voire de deux de ses enfants, avant une semaine qui s'annonce décisive.

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François Fillon, candidat du parti Les Républicains pour la présidentielle 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je resterai inébranlable", "je tiendrai bon" : dans un message vidéo publié dans la soirée du 3 février sur Facebook, le candidat Les Républicains à la présidentielle a cherché à rassurer le cœur de son électorat. Un tract titré "Stop à la chasse à l'homme", qui dénonce "une machination" devait être diffusé massivement ce week-end.

"Est-ce que ces faits valent l'idée de renvoyer tout d'un coup le candidat en disant +on va faire autrement et laisser la gauche continuer à diriger à la France+ ?", a demandé Eric Woerth, conseiller politique de François Fillon, au micro de BFMTV sur un marché de sa ville de Chantilly (Oise). La "déception ne vaut pas renvoi".

La crise à droite ravive de facto les espoirs des autres principaux candidats, très actifs ce week-end. Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon tiennent tous meeting à Lyon. Benoît Hamon, vainqueur de la primaire socialiste élargie, sera officiellement investi le 5 février candidat d'un PS qui se reprend à rêver. Selon un sondage BVA-Salesforce diffusé le 4 février, François Fillon, qui caracolait dans les enquêtes d'opinion après son triomphe à la primaire de la droite, serait éliminé si l'élection avait lieu aujourd'hui.

Au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen (25%, stable) et Emmanuel Macron (21-22%, en hausse) devanceraient désormais François Fillon (18-20%), qui a perdu en un mois quatre à six points. François Fillon, "laisse béton", titrait Libération du 4 février. Plus qu'un appel d'un quotidien marqué à gauche, c'est dans son propre camp que se joue son sort à moins de 80 jours de la présidentielle.

L'éventuel "plan B" est dans toutes les têtes, et beaucoup privilégieraient l'hypothèse Alain Juppé, rival défait de François Fillon au second tour de la primaire de novembre, qui a pourtant par deux fois refusé d'être une alternative.

Juppé, "plus petit dénominateur commun" ?

François Baroin, patron de l'Association des maires de France, est bien vu parmi une partie des parlementaires mais pourrait semer la zizanie parmi quadras et quinquas aux grandes ambitions: Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse, etc.

Alain Juppé (gauche) et François Fillon le 25 janvier à Bordeaux.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le plan B, s’il y en a un, il ne peut pas avoir le visage d’un quadra/quinquagénaire", jugeait un ténor LR . "Chez les +quinquas+, c’est tout sauf l’autre. Ils sont en train de se battre comme des chiffonniers. Donc le plus petit dénominateur commun, c’est Juppé". Position également poussée par l'UDI, selon des sources LR. Le 4 février, le député centriste Thierry Benoît a souhaité que François Fillon renonce, jugeant désormais ses messages "brouillés, parasités".

"Je comprends la colère des électeurs, l'inquiétude, le doute, le scepticisme", a assuré Jean-Louis Debré, fidèle de Jacques Chirac qui soutenait Alain Juppé pour la primaire, disant craindre que les mouvements "anti-républicains" n'en profitent. Face aux doutes, François Fillon entend "accélérer sa campagne" la semaine prochaine, a souligné M. Woerth.

Une semaine après avoir demandé à son camp de tenir "15 jours", le candidat viendra devant les députés LR le 7 février, de source proche du groupe. Selon son agenda "provisoire" diffusé par son équipe, il se rendra le même jour dans l'Aube, fief de M. Baroin, le 8 février dans l'Essonne, le 9 février dans la Vienne pour un meeting avec le juppéiste Jean-Pierre Raffarin.

Le 4 février, au congrès des radicaux valoisiens en présence notamment du filloniste Gérard Larcher, Jean-Pierre Raffarin a jugé "stupide de se diviser" dans la "tempête" et appelé à rester "rassemblés" sans se faire "les uns les autres des procureurs".

Les sympathisants de la Manif pour tous continuent, eux, de soutenir le candidat, "présumé innocent" et "incarnation" des changements sociétaux auxquels ils croient, a déclaré Ludovine de la Rochère. L'ancienne porte-parole Frigide Barjot a lancé une pétition pour le soutenir, "Fillon, tiens bon !"

AFP/VNA/CVN

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