France : Sarkozy contre-attaque à la veille d'un 1er mai très politique

Nicolas Sarkozy a annoncé le 30 avril une contre-attaque judiciaire aux accusations de financement par Mouammar Kadhafi de sa campagne de 2007, à la veille d'un 1er mai très politique qui s'annonce comme un temps fort avant le second tour de la présidentielle française.

Le président candidat Nicolas Sarkozy (1er plan, gauche), lors de sa campagne présidentielle, le 30 avril à Avignon (France). Photo : AFP/VNA/CVN

La tension est encore montée d'un cran pendant le week-end entre le président sortant et son adversaire socialiste, le site d'information Médiapart affirmant que l'ex-dirigeant libyen avait donné son accord à un financement à hauteur de 50 millions d'euros de la campagne Sarkozy en 2007.

De l'autre côté, le camp du socialiste François Hollande s'est retrouvé gêné par les polémiques entourant le retour de Dominique Strauss-Kahn dans l'espace politique et médiatique.

À six jours du second tour, le 6 mai, le président sortant a déposé plainte contre Mediapart qui a appuyé ses accusations sur une note écrite qui émanerait de l'ancien régime libyen. Le Parquet a ouvert une enquête pour "faux et usage de faux" et "publication de fausses nouvelles".

"Ce document est un faux grossier", a affirmé Nicolas Sarkozy sur la chaîne France 2, "il y a une morale, ceux qui mentent, ceux qui font défaut doivent être condamnés par la justice".

Deux anciens dignitaires du régime Kadhafi, dont les noms sont cités par Médiapart, ont par ailleurs démenti toute implication.

Le président candidat veut aborder dans les meilleures conditions un grand rassemblement qu'il organise le 1er mai pour la fête du travail, et surtout le duel télévisé du 1er mai avec son adversaire, derniers moments forts avant le second tour, pour lequel les sondages prédisent une large victoire de François Hollande.

Nicolas Sarkozy doit réunir le 1er mai des dizaines de milliers de ses partisans pour fêter le travail, une première pour la droite. La démarche a été fort peu appréciée par les syndicats qui organisent au même moment leurs défilés traditionnels, avec le soutien des partis de gauche.

Au même moment, la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen, éliminée au 1er tour, doit prendre la parole lors d'un rassemblement également à Paris. Elle doit livrer son analyse du scrutin et, selon toutes les prédictions, ne devrait pas se prononcer pour l'un ou l'autre des candidats.

Marine Le Pen avait obtenu 17,9% des voix au 1er tour, le 22 avril, et ses électeurs ont été courtisés par les deux candidats. Nicolas Sarkozy, qui ne peut espérer gagner qu'avec leur soutien massif, a encore "droitisé" son discours depuis huit jours, développant les thèmes de la sécurité, de l'immigration, des frontières et des racines chrétiennes de la France.

Réapparition soudaine de

Dominique Strauss-Kahn

Pour reprendre l'ascendant, le camp de Nicolas Sarkozy espère aussi profiter de l'embarras à gauche suscité par la réapparition soudaine de Dominique Strauss-Kahn.

Dans des propos rapportés par un journaliste américain, DSK a affirmé le 28 avril que les accusations de viol portées contre lui il y a presque un an à New York avaient été exploitées par la droite française pour empêcher sa candidature à la présidentielle.

Mais surtout, son invitation le 29 avril à la soirée d'anniversaire d'un député socialiste, Julien Dray, a fait scandale. Car plusieurs des animateurs de la campagne de François Hollande s'y trouvaient également.

Nicolas Sarkozy a ainsi dénoncé "esquive, hypocrisie et mensonge" dans l'attitude du PS à l'égard de l'ex-directeur du FMI. "Ils ne se rendent pas compte", s'est-il indigné. DSK a bénéficié d'un non-lieu au pénal à New York mais l'affaire se poursuit au civil. En France, il a été inculpé (mis en examen) en mars pour "proxénétisme en bande organisée" dans le cadre d'une affaire de prostitution à Lille (Nord).

Sur les deux dossiers, le camp de François Hollande jouait la sérénité. Inviter DSK à cette soirée était "inconséquent" et de "très mauvais goût", a déclaré Ségolène Royal, ex-candidate socialiste en 2007 et ex-compagne de M. Hollande.

Sur les accusations de Médiapart, "c'est à la justice d'être saisie", a réagi le 30 avril le candidat socialiste. Si le document "est un faux eh bien le site sera condamné, si ce n'était pas un faux, à ce moment-là il y aurait des explications à fournir", a-t-il dit.

AFP/VNA/CVN

 

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