France : premier week-end reconfiné, entre résignation et exaspération

Les Français ont renoué avec des restrictions de sorties pour ce premier week-end de nouveau confinement, mais la fermeture des magasins dits "non essentiels" exaspère les petits commerçants, soutenus par des élus, car les grandes surfaces restent ouvertes.

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Un policier patrouille sur une plage quasi déserte de Marseille, le 31 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les mesures de ce confinement allégé, entré en vigueur vendredi 30 octobre octobre, sont claires : comme au printemps, on ne peut "prendre l'air" que pendant une heure maximum et dans un rayon d'un kilomètre autour de son domicile. Les dérogations permettent aussi d'aller faire ses courses ou d'aller chez le médecin.

Mais tous les restaurants, bars et commerces jugés "non essentiels" doivent garder le rideau baissé. Même si certains font de la résistance.

Des maires de villes petites et moyennes (Perpignan, Brive, Beaune, Valence, Chalon-sur-Saône, Colmar etc.) ont pris des arrêtés autorisant l'ouverture des commerces non alimentaires sur leur commune, dénonçant l'"inégalité" de traitement face à la grande distribution et à la vente en ligne.

Plusieurs préfectures ont demandé le retrait de ces arrêtés "illégaux".

"Tu vends, je vends"

Le marché des Capucins à Bordeaux, traditionnelle ruche commerçante et gastronomique le weekend, était animé samedi 31 octobre, mais loin de l’effervescence habituelle. "Les gens sont venus plus tard que d’habitude", indique un commerçant.

Du côté des instances professionnelles, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) assure que "le commerce de proximité, déjà fragilisé par le commerce en ligne, est aujourd’hui en danger de mort".

Une commerçante pose devant son magasin de vêtements à Blotzheim (Est de la France), le 31 octobre.

À Lille, la librairie indépendante "Place Ronde" accueillait les clients : porte grande ouverte pour aérer la pièce, gel hydroalcoolique à disposition et peu de monde. Pour sa gérante, Fabienne van Hulle, la fermeture des rayons livres à la Fnac ne résout pas le problème. "Mon slogan c'est  +tu vends, je vends+, déclare-t-elle.

"Je me bats tous les jours pour apporter des solutions concrètes aux commerçants", a répondu samedi 31 octobre le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

Et Noël ?

"Il est illusoire de penser qu'un confinement de quatre semaines nous permettra de passer Noël comme si de rien n'était", a mis en garde Vittoria Colizza, directrice de recherche à l'Inserm. "La durée du confinement va dépendre de son efficacité, mais il faudra dans tous les cas opter pour un déconfinement prudent : fermeture de certains commerces, mise en place éventuelle d'un couvre-feu, etc.".

Comme lors du premier confinement, les Français qui veulent prendre l'air ou aller au marché ce samedi 31 octobre doivent se munir d'une attestation temporaire, sous peine d'une amende de 135 euros.

Il y a en revanche trois changements majeurs par rapport au printemps : écoles, collèges et lycées rouvriront lundi après les vacances de la Toussaint, on pourra rendre visite aux résidents des Ehpad et le travail sur site pourra continuer, même si le recours au télétravail devient la règle.

Les autorités feront le point tous les 15 jours sur l'évolution de l'épidémie qui a fait plus de 36.500 morts, pour voir si les mesures doivent être renforcées ou allégées.


AFP/VNA/CVN

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