France : masques et pass sanitaires restent dans les poches

Voir le visage de ses collègues ou de sa maitresse en entier, ne plus sortir son pass pour prendre un café au bar... l'essentiel des restrictions anti-COVID sont levées lundi 14 mars sur fond d'appel à la prudence face au "rebond" de l'épidémie.

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Restaurateur vérifiant le pass sanitaire d'une cliente en Corse, le 23 juillet 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Toute personne qui le désire peut maintenant accéder aux cinémas, théâtres, restaurants, foires... sans justifier d'un pass vaccinal. Ou encore arpenter visage découvert les couloirs des écoles et les rayons des commerces.

Il n'est pas pour autant question de la fin du masque, qui reste obligatoire dans les transports et dans les établissements de santé. Les entreprises peuvent toujours décider de l'imposer à leurs employés et le ministère de l'Éducation le recommande "fortement" aux cas contacts "en intérieur pendant sept jours après la survenue du cas confirmé".

De son côté, le pass "sanitaire", qui fonctionne aussi avec un test négatif au virus, est quand à lui maintenu dans les établissements de santé et les Ehpad.

Si début mars, quand ces mesures d'allègement ont été annoncées par le gouvernement, la forte et longue cinquième vague de l'épidémie redescendait clairement, ce n'est maintenant plus le cas. Ces derniers jours, le nombre de nouveaux cas positifs est même reparti à la hausse. La moyenne des sept derniers jours était dimanche 13 mars de plus de 65.250, contre 50.646 une semaine auparavant.

Cette inversion de tendance reste pour l'heure sans effet dans les services de soins critiques, même si une hausse du nombre d'hospitalisations a été enregistrée dimanche.

"Il faut encore attendre un petit peu pour voir si cette tendance se confirme mais effectivement au niveau de l'Europe, on voit la même chose", a indiqué dimanche 13 mars sur France Inter Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat à Paris. Ce membre du Conseil scientifique y voit "trois raisons": la présence du sous-variant BA2, "un peu plus transmissible", la "réouverture des écoles" après les vacances et "probablement un relâchement de la population, qui est assez normal".

"Rester vigilants"

Masques et pass sanitaire sur un téléphone, le 27 janvier à Montpellier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Concédant qu'il y avait actuellement une "reprise des cas", Jean Castex a cependant exclu, samedi 12 mars, de "changer de stratégie".

"Depuis deux ans, il y a toujours des risques et des bénéfices à ce que l'on fait. On n'est pas dans un situation de certitude totale", a expliqué Yazdan Yazdanpanah, rappelant que cette fois "80% des gens" sont vaccinés et qu'"une proportion non négligeable de la population avait déjà été touchée par l'infection". "Cette immunité, probablement, nous protège. En tout cas en termes d'hospitalisations".

De fait, dans ses scénarios les plus pessimistes, l'Institut Pasteur estime que le pic des contaminations "pourrait dépasser 100.000 cas quotidiens en mars", un chiffre élevé mais "très inférieur au pic de janvier", selon de nouvelles modélisations publiées jeudi 10 mars.

Si après deux années de pandémie, la fin des restrictions promet d'être accueillie avec soulagement par bien des Français, les scientifiques appellent chacun à garder des précautions, vis-à-vis par exemple des immunodéprimés.

"Il est trop tôt pour tourner la page COVID même si on en a très envie! Nous devons rester vigilants", a exhorté mardi sur Twitter Rémi Salomon, président de la Commission d'établissement de l'AP-HP (Hôpitaux de Paris).

Le gouvernement a également décidé d'ouvrir "dès à présent la quatrième dose aux plus de 80 ans" et recommande "fortement aux personnes fragiles du fait de leur âge ou de leurs pathologies de maintenir le port du masque dans les lieux clos et dans les grands rassemblements".

Dans le monde politique, le retour à la normale fait largement consensus. Aucun adversaire de M. Macron, à gauche comme à droite, n'a jugé trop rapide l'allègement des mesures, dans un contexte surtout dominé par le conflit en Ukraine et ses conséquences économiques et sociales.

AFP/VNA/CVN

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