Femina, Médicis, Goncourt et Renaudot décernent leur prix cette semaine

Les jeux sont faits, rien ne va plus. Le cœur des finalistes des grands prix littéraires d'automne va cesser temporairement de battre cette semaine, à l'annonce du palmarès des prix Femina, Médicis, Goncourt et Renaudot.

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Bernard Pivot, président de l'Académie Goncourt, à Paris le 1er décembre 2015.
Photo: AFP/VNA/CVN

Les dames du Femina ouvriront le bal des prétendants à la gloire littéraire lundi 5 novembre, suivies le lendemain par le jury du Médicis, avant l'attribution du Goncourt et du Renaudot mercredi 7 novembre.

Quatre prétendants sont en lice pour le Goncourt, le plus convoité des prix littéraires du monde francophone: David Diop, 52 ans, pour Frère d'âme (Seuil), Paul Greveillac, 37 ans, pour Maîtres et esclaves (Gallimard), Nicolas Mathieu, 40 ans, pour Leurs enfants après eux (Actes Sud) et Thomas B. Reverdy, 44 ans, pour L'hiver du mécontentement (Flammarion).

David Diop favori des journalistes

Qui succèdera à Eric Vuillard, lauréat du Goncourt l'an dernier? Comme chaque année, le magazine professionnel Livres Hebdo a interrogé 17 journalistes littéraires, dont celui de l'AFP, pour recueillir leur pronostic.

Si les intuitions de ces journalistes sont correctes, David Diop, seul auteur à figurer quasiment dans toutes les sélections (il est également en lice pour le Femina, le Médicis et le Renaudot) devrait décrocher la timbale. Une majorité de journalistes (9 sur 17) le voit obtenir le prix.

Alors qu'on commémore le centenaire de la fin de la Grande guerre, Frère d'âme nous ramène dans l'enfer des tranchées. L'histoire est racontée par un tirailleur sénégalais qui sombre dans la folie après la mort d'un de ses compagnons d'arme.

Paul Greveillac a obtenu 3 voix, Nicolas Mathieu et Thomas B. Reverdy 1 voix, tandis que trois critiques ont refusé de se prononcer.

L'écrivain français David Diop, le 20 septembre
Photo: AFP/VNA/CVN

Le cas Philippe Lançon

Livres Hebdo ne se contente pas de demander aux journalistes spécialisés qui, selon eux, aura le Goncourt mais également qui aurait mérité de l'avoir.

À cette question, le nom de Philippe Lançon revient le plus souvent. Mais Le lambeau (Gallimard), le livre du rescapé de l'attentat de Charlie Hebdo, n'a pas été retenu par le jury du Goncourt.

"Ce roman n'est pas une œuvre d'imagination, c'est un témoignage (...) c'est un très bon livre, peut-être l'un des plus beaux de l'année mais ça ne correspond pas à ce qu'attend le Goncourt, c'est-à-dire couronner un roman d'imagination", s'est justifié Bernard Pivot, le président du Goncourt.

Pour beaucoup, cette décision est une erreur. Ne pas avoir retenu Lançon est "une boulette Goncourt grand cru, digne des +Loups+ de Guy Mazeline, l'emportant (en 1932) sur +Voyage au bout de la nuit+ de Céline", estime ainsi Baptiste Liger, directeur de la rédaction de Lire.

Lauréat en septembre du prix Roman News, Philippe Lançon a indirectement répondu à Bernard Pivot en expliquant que son œuvre était bien "une œuvre d'imagination comme tout acte de création".

"Je n’ai pas imaginé ce que j’ai vécu du 7 janvier au 13 novembre 2015. Je n’ai rien imaginé de ce que je raconte. Mais j’ai imaginé comment l’écrire et le composer", a-t-il souligné en recevant son prix.

Le jury du Femina et celui du Renaudot ont fait le choix inverse du Goncourt, en retenant Philippe Lançon parmi leurs finalistes.

Premier roman

Le Goncourt et le Renaudot seront proclamés mercredi 7 novembre peu avant 13h00 au restaurant Drouant, non loin de l'Opéra de Paris.

Didier Decoin, secrétaire général de l'académie Goncourt, prendra la parole en premier, suivi par Louis Gardel, qui préside cette année le jury du Renaudot. Le Femina sera proclamé lundi dans un salon du très chic Cercle de l'Union interallié, à deux pas de l’Élysée, tandis que le Médicis fera connaître son choix au restaurant La Méditerranée, place de l'Odéon.

Un Goncourt s'écoule en moyenne à plus de 400.000 exemplaires, le Renaudot à plus de 250.000, le Femina à 60.000 exemplaires et le Médicis à 45.000.

Alors que la rentrée littéraire d'automne a été marquée par une profusion de premiers romans (94 au total, du jamais vu depuis 2007), un seul premier roman est en lice pour un prix littéraire. C'est le Médicis qui a fait ce choix audacieux en retenant Ça raconte Sarah (Minuit) de Pauline Delabroy-Allard.


AFP/VNA/CVN

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