Fabricants de lanternes depuis des lustres

À chaque Fête de la mi-automne (dite aussi Fête des enfants), le village de Bao Dap, province de Nam Dinh, confectionne des centaines de milliers de lanternes étoilées, un des jouets préférés des enfants à cette période de l’année.

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La Fête de la mi-automne arrive. À côté des banh nuong, banh deo (gâteaux de lune), des fruits, les dèn ông sao (lanternes étoilées) font partie des cadeaux traditionnels dont raffolent les enfants vietnamiens.

"Dèn ông sao" ou lanterne étoilée, un des jouets préférés des enfants.
Photo : Thanh Tùng/VNA/CVN

Deux semaines avant la Fête de la mi-automne (15e jour du 8e mois lunaire), les quelque 300 familles spécialisées dans la fabrication de dèn ông sao du village de Bao Dap, commune de Hông Quang, district de Nam Truc, province de Nam Dinh (Nord), ont écoulé presque tous leurs articles. Le petit nombre de produits qui reste est réservé aux marchés proches de Nam Dinh comme Hanoi, Hà Nam... Ces jours-ci, si vous faites un tour à Bao Dap, vous verrez un village en pleine effervescence.

Selon les personnes âgées du village, Nguyên Van Ruyên a peut-être été le premier à fabriquer des dèn ông sao. Dans les années 1935-1940, il a vendu ses premières dèn ông sao en papier et bambou à Hanoi, Nam Dinh et Hai Phong. Cet artisanat s’est maintenu par la lignée des Vu et bien d’autres familles du village.

Des revenus supérieurs à ceux de la riziculture

C’est après le Têt traditionnel (2e mois lunaire) que les villageois se remettent à l’ouvrage, et se préparent à une nouvelle saison de dèn ông sao. Chaque année, Bao Dap a besoin de 400 tonnes de bambou (armature des dèn ông sao) qui sont coupés puis immergés dans l’eau pendant deux mois afin d’être préservés des insectes.

À chaque Fête de la mi-automne, le village de Bao Dap, province de Nam Dinh (Nord), confectionne des centaines de milliers de dèn ông sao.

Selon Nguyên Van Xêp, 50 ans, du hameau 4, 2012 est une bonne année. Pour la prochaine Fête de la Mi-automne, sa famille a fabriqué près de 20.000 lanternes, précisant que «10.000 lanternes rapportent autant que quatre tonnes de riz. Grosso modo, cet artisanat rapporte 3 à 4 fois plus que la riziculture», informe M. Xêp.

La famille de Vu Van Khang, 63 ans, toujours du hameau 4, produit 70.000 pièces chaque année, ce qui en fait le plus grand fabriquant de dèn ông sao du coin. Ce foyer vient d’écouler un lot de 50.000 pièces et projette d’en faire 50.000 autres pour répondre aux commandes. Un bénéfice annuel de 130 à 150 millions de dôngs.

Dans sa maison, les lanternes sont entassées jusqu’au plafond. «Il y a trois tailles, grande, moyenne et petite, vendues respectivement 5.000, 4.000 et 3.000 dôngs» explique-t-il. Ses produits sont expédiés dans tous les coins du pays. Pourtant, l’offre est loin de satisfaire la demande. Un jour, un client venu de la montagne a passé une commande de 100 lanternes. «Un nombre modeste, mais j’ai été heureux en imaginant mes lanternes apportant de la joie aux enfants des régions reculées». L’artisan Vu Van Khang a même eu l’honneur de fabriquer une dèn ông sao géante lors de la foire de la Mi-automne de 2004, organisée au Centre des expositions de Vân Hô, Hanoi.

Selon les villageois de Bao Dap, pour confectionner 10.000 lanternes, il faut investir 20 millions de dôngs. Chaque jour, une personne peut en fabriquer 100. Ce métier apporte un revenu stable aux villageois, en plus d’être bien moins fatiguant que les travaux champêtres.

À l’ère du numérique et du tout électronique, il est réjouissant de voir que des jouets traditionnels comme la dèn ông sao continuent de faire rêver les enfants, et surtout de faire vivre des centaines de familles dépositaires d’un artisanat séculaire.

Diêu An/CVN

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