Exposition : "Tisser Matisse" ou comment Matisse, fils de tisserands, s'essaya à la tapisserie

Descendant d'une longue lignée de tisserands, Matisse fit du métier à tisser le thème de son premier tableau, écho d'une influence qui le marquera pour la vie et que le musée du Cateau-Cambrésis analyse dans son exposition "Tisser Matisse".


L'exposition rassemble pour la première fois toutes les tapisseries de Matisse (sauf une, perdue). Son travail dans le domaine est minutieusement exploré à travers de nombreux dessins inédits qui mettent en exergue la relation entre le décoratif et le travail peint, mais aussi aux différentes compositions qu'il a faites, qu'elles aient été réalisées ou pas.

Une vue de l'esposition "Tisser Matisse" prise le 14 novembre, au musée du Cateau-Cambrésis (France).


Très analytique dans sa démarche, le musée du Cateau-Cambrésis (Nord), ville natale de Matisse (1869-1954), commence par montrer les tissus dont les couleurs et les motifs ont bercé la vie de l'artiste, à la recherche de ses aspirations.
Il y a les châles à franges qui ont fait la renommée de la région tournée vers le textile mais aussi les tissus coptes, les velours kuba d'Afrique, ou encore les moucharabiehs que Matisse pendait à ses fenêtres.
Il y a surtout les tapas polynésiens que Matisse ramena de Tahiti et qui eurent sur lui une influence durable, comme son voyage aux antipodes en général auquel une partie de l'exposition est consacrée.
De ces textiles, Matisse retint les couleurs, les motifs, l'existence d'une bordure délimitant ce "petit coin de paradis" mais aussi la façon d'agencer les plans et les sujets de son œuvre.
"Il peint comme on fabrique un tapis", explique Patrice Deparpe, directeur du musée et commissaire de l'exposition.
La rencontre avec Marie Cuttoli, patronne de la tapisserie moderne, en 1935, pousse Matisse à s'intéresser de près à cet art.
Deux grands tableaux attirent l'oeil à mi-parcours de l'exposition : Fenêtre à Tahiti I et II, conçu comme des cartons à tapisserie. Le premier sera concrétisé par une tapisserie que Matisse ne verra jamais avant qu'elle ne se perde aux États-Unis. Echaudé, Matisse ne lança jamais la confection du deuxième tableau.
Son travail sur les papiers découpés donna naissance à deux grandes tentures (Océanie) et deux grandes oeuvres (Polynésie, prêtées par le centre Beaubourg pour l'occasion) qui servirent de modèles à des tapisseries, également exposées.
La dernière salle fait la part belle à la tapisserie "classique", que Matisse voulait "faire sortir du XVIIIe siècle" avec deux versions de La femme au luth, réalisées par les Gobelins, un travail que Matisse ne jugea pas à la hauteur de ses attentes.
"Matisse se rend compte que confier à une tierce personne la réalisation de ce qu'il a fait est un problème. La tapisserie est un problème", note Patrice Deparpe.
L'exposition s'ouvre samedi 15 novembre 2014 jusqu'au 8 mars 2015.

AFP/VNA/CVN

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