Euro-2020 : l'avion, incontournable mode de transport des footballeurs

Quand le foot ne touche plus terre : l'avion, plus pratique que le train, plus rapide que le bus, s'est fondu dans le paysage du ballon rond, devenant incontournable pour les équipes, qui tentent néanmoins d'intégrer ses contraintes environnementales en vue de l'Euro-2020.

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L'équipe de France à son retour de la Coupe du monde en Russie, à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le 16 juillet 2018.
Photo : AFP/VNA/CVN

C'est devenu un classique des réseaux sociaux: la photo collective dans la cabine avant le décollage, comme l'ont fait les Bleus lors du Mondial-2018. Et l'Euro programmé l'été prochain donnera aux joueurs de nouvelles occasions de s'y prêter.

Déjà sollicités par des calendriers de plus en plus chargés, parfois engagés dans des tournées à l'autre bout de la planète, ils risquent de battre de nouveaux records de kilomètres lors du Championnat d'Europe "new look" organisé dans douze pays (12 juin-12 juillet).

Ce format inédit laisse entrevoir la perspective de longs déplacements pour les sélections qui ne jouent pas de rencontres à domicile.

Une contrainte incompressible : "La technologie, pour le moment, n'est pas suffisante pour proposer des alternatives", explique Andrew Welfe, chercheur spécialisé sur les questions de changement climatique à l'Université de Manchester.

Culpabilité

L'équipe de Belgique avant son départ pour Moscou lors de la Coupe du monde, à l'aéroport Zaventem à Bruxelles, le 13 juin 2018.
Photo : AFP/VNA/CVN

À l'heure du "flygskam" - un mouvement né en Suède qui traduit le sentiment de culpabilité face à la contribution du transport aérien au réchauffement climatique, des équipes ont bien essayé de remplacer l'avion par le train, comme Lille ou l'Ajax Amsterdam cette saison.

Le club français s'est par exemple rendu à Londres en train (1h30 de trajet) à l'occasion de sa rencontre de Ligue des champions contre Chelsea, pour un coût divisé par deux par rapport à l'avion : 25.000 euros, selon une source proche du Losc.

"Il faut trouver le bon équilibre entre le coût, la facilité d'organisation et l'aspect écoresponsable, sans prendre de risque sur notre compétitivité sportive, qui reste notre métier", fait-on savoir du côté des Dogues. "Les joueurs n'ont été ni surpris, car on l'a déjà fait, ni embêtés du tout."

En Italie, des clubs ont aussi pris l'habitude d'emprunter régulièrement la "Frecciarossa", le TGV local, qui se révèle avantageux dans la géographie particulière de la Botte.

Le train représente "des coûts moins élevés et un impact plus faible sur l'environnement. Bien sûr, ça dépend aussi de l'horaire des matches. Si nous sortons du stade à minuit, nous ne pouvons pas prendre un train juste après", indique l'AS Rome, qui choisit le rail pour se rendre à Milan, Naples ou Florence.

Mais les impératifs d'efficacité favorisent l'avion, au détriment du critère écologique : il faut trouver l'option la plus rapide, qui évite de fatiguer les joueurs.

"Vous voyagez comment ? À cheval ?"

L'équipe d'Allemagne à son arrivée à l'aéroport de Vnukovo, à Moscou, lors de la Coupe du monde en Russie, le 12 juin 2018.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Ce sont pour l'instant les exigences de l'équipe qui prédominent. On privilégie toujours le choix qui implique les temps de trajet les plus courts et le moins de changements de moyens de transport pour arriver jusqu'à l'hôtel", résume la Roma.

À l'échelle du continent, le train se révèle être une option limitée, à moins de vouloir endurer un trajet de 14h entre Paris et Budapest pour les Bleus...

"Vous, vous voyagez comment ? À vélo, à moto, à cheval? Je sais que la cause environnementale et écologique est très importante et que dans un monde idéal, il faudrait arrêter tout ce qui mène à de la pollution...... Mais c'est compliqué de le faire du jour au lendemain", a déclaré Didier Deschamps, le sélectionneur français.

Mais s'il est rapide, l'avion n'a pas que des avantages au niveau de la récupération pour les sportifs, qui ont l'habitude d'embarquer dès le match terminé, tard dans la nuit.

"Le pire du pire dans les transports, c'est ce qui va jouer sur le sommeil. Si la régénération du corps est perturbée, de manière répétitive, le corps va dire stop à un moment donné", explique le préparateur physique Xavier Frezza, qui travaille avec des footballeurs pro.

"L'avion, ça casse! La circulation sanguine est très mauvaise, et à cause de l'air en cabine, ça peut contribuer au développement des bactéries", insiste Frezza.

Il devient alors tentant pour les sélections de limiter au maximum leurs déplacements durant l'Euro. La Belgique a trouvé une solution intermédiaire, en prévoyant un mini-camp au Danemark durant la phase de groupes, pour éviter un retour au pays entre son 2e match à Copenhague et le 3e à Saint-Pétersbourg (Russie).

D'autres équipes ont choisi de s'installer près de la ville où elles joueront le plus, comme la Pologne (en Irlande) ou la République tchèque (en Écosse), en espérant avoir trouvé la piste idéale pour décoller vers le trophée.


AFP/VNA/CVN

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