Euro-2016 : la Russie jugée par l'UEFA après les violences à Marseille

L'UEFA rend son verdict le 14 juin contre la Russie après les débordements de ses supporters au stade Vélodrome le 11 juin, alors que l'Angleterre s'inquiète d'une nouvelle journée à risques, le 15 juin dans le Nord, en marge des prochains matches des deux équipes à l'Euro.

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Affrontements entre supporters, le 11 juin au stade Vélodrome à Marseille
Photo : AFP/VNA/CVN

De son côté, la France, pays organisateur du tournoi, plaide non-coupable après avoir été accusée d'avoir mal géré les violences à Marseille, samedi en marge d'Angleterre-Russie.

Les premières condamnations pour ces violences sont tombées lundi 13 juin au tribunal correctionnel de Marseille : neuf peines de prison ferme et une seule avec sursis contre six supporters britanniques, trois Français et un Autrichien impliqués dans les rixes sur le Vieux-Port en fin de semaine.

La plus lourde, deux ans dont un an ferme, revient à un Français de 29 ans, qui avait frappé jeudi soir 9 juin trois personnes à coups de pieds, de poing et de ceinture.

En revanche, aucun hooligan russe n'a été interpellé, alors qu'ils semblent en première ligne dans les graves affrontements de samedi. Ces violences ont fait 35 blessés, en majorité britanniques, dont un dans un état critique mais stable.

C'est la fédération russe qui risque de payer. L'UEFA, l'instance européenne du football, la vise dans deux procédures distinctes. Dans l'une d'elles, Russie et Angleterre sont en sursis: elles risquent la disqualification du tournoi si leurs supporters sont impliqués dans de nouvelles violences.

La France contre-attaque

Mais dans l'immédiat, l'UEFA va dire mardi 14 juin si elle sanctionne la Russie pour la charge des hooligans de ce pays vers les tribunes anglaise du stade Vélodrome au coup de sifflet final d'Angleterre-Russie (1-1).

Un supporter à son arrivée au tribunal, le 13 juin à Marseille.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces incidents valent à la fédération du pays hôte du Mondial-2018 d'être poursuivie pour des "perturbations" dans les tribunes, "comportement raciste" et lancer de "fumigènes" et "projectiles".

La Russie risque de débuter les qualifications de l'Euro-2020 avec des points de retraits, sanction qui peut être ferme ou avec sursis. La justice de l'UEFA n'a de prise que sur les dérapages à l'intérieur d'une enceinte, ce qui se passe autour relevant des autorités du pays organisateur.

Les conditions de sécurité dans le stade étaient "inacceptables" car les supporters ont pu "entrer avec des fumigènes et des feux de Bengale", a dénoncé la Fédération anglaise dans une lettre à l'UEFA dont l'AFP a obtenu copie.

Le gouvernement français, lui, fait face à de sévères critiques pour l'action de la police dans les rues de Marseille samedi 11 juin. Les forces de l'ordre "n'ont pas su gérer le mouvement d'ultras russes", a déclaré Geoff Pearson, spécialiste anglais des supporters radicaux. Elles "n'avaient pas la situation en main", a renchéri le journal allemand Der Spiegel.

"Il y avait plus de 1.000 policiers dans les rues qui sont intervenus pour faire cesser les troubles à l'ordre public et cela s'est fait en une heure", a répondu lundi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en regrettant une "polémique injuste".

Contexte risqué à Lille et Lens

"Il n'y a pas eu de faille", a aussi insisté le procureur de Marseille Brice Robin, qui a évoqué 150 hooligans russes "extrêmement entraînés", "préparés pour des opérations hyper-rapides et hyper-violentes". Selon lui, ces éléments perturbateurs ont déjoué la surveillance policière en évitant d'arriver par avion à Marseille.

Des supporters russes avec des fumigènes et des feux de Bengale lors du match Angleterre-Russie, le 11 juin au stade Vélodrome, à Marseille.
Photo : AFP/VNA/CVN

La Russie n'aurait "jamais dû laisser passer" ces hooligans, a affirmé le ministre des Sports Patrick Kanner, en dénonçant une "absence de coopération regrettable".

Le prochain match des Russes aura lieu mercredi 15 juin à Lille et celui des Anglais le lendemain, à 40 km de là, à Lens.

La Fédération anglaise (FA) ne cache pas ses "sérieuses inquiétudes" et craint de nouveaux heurts : les supporteurs anglais sans billet pour le match de jeudi 16 juin à Lens, où l'Angleterre affrontera le Pays de Galles, doivent selon elle se rassembler dès mercredi 15 juin à Lille, où la Russie affrontera la Slovaquie.

La FA demande que "les autorités se réunissent le plus vite possible à Lille et à Lens pour assurer un plan (de sécurité) coordonné et efficace".

Échaudée par les violences de samedi, Marseille a pris une décision rarissime pour éviter de nouveaux incidents lors d'Ukraine-Pologne le 21 juin : repousser la fête de la musique, événement qui draine des milliers de gens dans les rues jusque tard dans la nuit. À Marseille, elle aura lieu le 23 juin, journée sans match à l'Euro, tout comme le 24.

Par ailleurs, le conflit social va revenir dans l'actualité française mardi avec une manifestation nationale prévue à Paris pour contester la loi travail. Aucun match de l'Euro n'est prévu dans la capitale : Autriche-Hongrie est programmé à Bordeaux (18h00) et la mégastar Cristiano Ronaldo doit débuter son Euro avec le Portugal face à l'Islande à Saint-Étienne (21h00).

AFP/VNA/CVN

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