Étudiants pauvres ou la rage de s’en sortir

Ces dernières années, les premiers lauréats des concours d’entrée à l’université ont été issus essentiellement des régions rurales ou de familles en situation difficile. Explications.

Cérémonie de remise des satisfecit aux premiers lauréats des concours d’entrée à l’université en 2013 à Hanoi.

Les chiffres donnés lors des concours d’entrée à l’université montrent que la plupart des élèves admis sont originaires de la campagne et de familles en situation difficile. Un constat qui saute aux yeux lorsque l’on regarde le Top 100 des meilleurs lauréats du pays (28,5 points ou plus sur 30 pour trois disciplines).

En 2012, l’étudiant ayant obtenu la plus haute note du pays - tous concours d’entrée à l’université et à l’IUT confondus - est originaire du Secteur 1 (communes, bourgs, régions montagneuses reculées, insulaires dont des communes démunies, ndlr). Il s’agit de Nguyên Kim Phuong, domiciliée dans la province de Lâm Dông, sur les hauts plateaux du Centre. Elle a obtenu la note parfaite de 30/30 dans les trois disciplines lors du concours d’entrée à la Faculté de la médecine et des produits pharmaceutiques de Hô Chi Minh-Ville.

Le deuxième est Trân Xuân Bach (Secteur 2 - région rurale), domicilié dans le district de Ba Vi (Hanoi élargie) avec 29,75/30, pour la Faculté de médecine de Hanoi.

En 2013, le premier lauréat du concours d’entrée à l’École supérieure du commerce extérieur était Nguyên Trong Hùng, du lycée Nam Khoai Châu, district de Khoai Châu, province de Hung Yên (Nord), avec 29,5/30.

Lors des concours d’entrée à l’université 2014, trois lycéens se sont distingués avec 29,25 points, tous originaires de provinces reculées. Il s’agit de Lê Ba Tung, premier lauréat de la Faculté de médecine de Hanoi, élève du lycée Quang Xuong 1, province de Thanh Hoa (Centre), de Pham Duc Toàn, premier lauréat de l’École supérieure du commerce extérieur, du lycée pour élèves doués Phan Bôi Châu, province de Nghê An et, enfin, de Tông Huu Nhân (du lycée des élèves doués Nguyên Binh Khiêm, province de Vinh Long, Sud), premier lauréat de la Faculté de médecine et des produits pharmaceutique de Hô Chi Minh-Ville.

On observe que depuis 2008, parmi les 11 premiers et deuxièmes lauréats de l’Université de la banque de Hô Chi Minh-Ville, neuf sont des provinces de Quang Ngai (Centre), Trà Vinh, Dông Nai ou de Tây Ninh (Sud) ...

Idem à l’École polytechnique de Hô Chi Minh-Ville, où depuis 2007, les 16 premiers lauréats ont obtenu de 28,5 à 30 points. Parmi eux, 13 venaient des districts de Phù Cat (Binh Dinh, Centre) Long Thành (Dông Nai), Bù Gia Mâp (Binh Phuoc) au Sud... Un des deux premiers lauréats (28,5 points) est Trân Van Cuong, de la commune de Trung Nam, district de Duc Tho, province de Hà Tinh (Centre). Il est aussi le deuxième lauréat de la Faculté de médecine de Hanoi avec 29 points. Cuong est né dans une famille en situation difficile.

En 2013, l’histoire du premier lauréat de la Faculté de médecine de Hanoi, Nguyên Huu Tiên (29,5 points), a fait les choux gras des médias. Il est né dans une famille paysanne du district de Ung Hoà (Hanoi). En raison de la situation familiale difficile, son père essaie de gagner sa vie par tous les moyens, loin de chez lui, et doit vivre dans un tuyau d’égout.

Moins de loisirs mais volonté de fer

Tentant d’expliquer ce phénomène, le chef du Département des technologies et de l’information du ministère de l’Éducation et de la Formation, Quach Tuân Ngoc, estime qu’auparavant, le ministère faisait des épreuves basées sur l’ensemble des sujets. Seuls les élèves des grandes villes ayant l’occasion de bien se préparer pouvaient décrocher de bonnes notes. Tandis qu’actuellement, l’élaboration des épreuves suit de près les manuels ce qui permet aux élèves appliqués des régions rurales d’obtenir aussi de bonnes notes.

Pour sa part, Nguyên Hà Tiên, professeur de l’École supérieure des finances et du marketing de Hô Chi Minh-Ville, remarque que dans les régions rurales, les élèves ont moins d’activités de loisirs que ceux des grandes villes, c’est donc autant de temps gagné pour les études.

«Actuellement, il n’est pas facile de trouver des premiers lauréats issus de familles riches. Car ils sont trop happés par les activités de loisirs», affirme Lê Huu Lâp, membre du Conseil de sélection de l’Institut des technologies des postes et des télécommunications de Hô Chi Minh-Ville.

La vice-présidente de la République, Nguyên Thi Doan, remet un cadeau à Nguyên Huu Tiên (gauche), élève en situation difficile, premier lauréat de la Faculté de médecine de Hanoi en 2013.

Lâm Van Quan, chef du Bureau de la formation professionnelle et universitaire du Service de l’éducation et de la formation de Hô Chi Minh-Ville, considère, quant à lui, que les élèves des grandes villes ne s’intéressent qu’à la réussite aux concours d’entrée et peu au classement. être premier, second ou dans les 10 premiers a peu d’importance pour eux.

Selon l’agrégé Hà Trung Thành, de l’École de formation des cadres de Hô Chi Minh-Ville, aux concours d’entrée à l’université, les élèves du Centre ont de tout temps eu des notes plus élevés que ceux des grandes villes. Ce phénomène s’explique, selon lui, par les conditions de vie difficiles de cette région, liées au climat et au sol peu fertile notamment, qui poussent les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes pour changer leur sort.

Huong Linh/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top