États-Unis : la reprise est là mais la Fed devrait maintenir son soutien

La Banque centrale américaine (Fed) devrait encore adopter une posture attentiste à l'issue de sa réunion monétaire mercredi 28 avril, estimant qu'il est trop tôt pour changer de cap même si la reprise arrive.

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Le président de la Fed, Jerome Powell, le 11 avril à Washington.
Le président de la Fed, Jerome Powell, le 11 avril à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les vaccinations progressent vite aux États-Unis, la consommation bondit, la météo printanière permet de renouer avec les activités en extérieur.

Mais si l'économie américaine a commencé à se redresser, elle est toutefois encore loin d'avoir retrouvé la bonne santé qu'elle affichait avant la pandémie.

"Je m'attends à ce que la Fed reste résolument patiente malgré l'inflexion des données américaines vers une croissance plus forte et une amélioration de l'emploi plus rapide", a ainsi indiqué Krishna Guha, économiste pour Evercore.

Selon lui en effet, l'institution devrait relever "que les risques liés à la pandémie ne sont pas encore terminés et qu'il y a encore un grand écart par rapport à leurs objectifs, en particulier sur le marché du travail".

Le président de la Fed Jerome Powell est régulièrement interrogé sur le moment où l'institution pourrait envisager de relever ses taux d'intérêt au jour le jour - qui sont dans une fourchette de 0 à 0,25% depuis mars 2020 - ou de ralentir les rachats de dette.

Sa réponse ne varie pas : il faudra attendre que l'économie se soit rétablie, que l'emploi ait atteint un niveau maximal et inclusif, et que l'inflation se soit stabilisée à 2%, pour envisager de modifier le cap.

Il a seulement consenti à dire que les achats d'actifs devraient être ralentis avant d'envisager de relever les taux. Mais pour y penser, il faudra attendre que l'économie ait retrouvé une vitesse de croisière.

Optimisme

La Banque centrale américaine marchera donc vraisemblablement, les 28 et 29 avril, dans les pas de son homologue européenne.

Des terrasses de restaurant, le 20 mars à Philadelphie, en Pennsylvanie.
Photo : AFP/VNA/CVN

La BCE a en effet maintenu son arsenal de soutiens monétaires face un horizon économique encore incertain, et a jugé prématuré tout débat sur la fin des achats massifs de dette, sa principale arme anti-crise.

La Banque du Canada, en revanche, a annoncé qu'elle allait alléger dès lundi ses propres achats d'actifs. "Personne ne s'attend à un changement majeur de politique en termes de taux ou d'achats d'actifs de la Fed", a également relevé Andrew Hunter, économiste pour Capital Economics, dans un entretien à l'AFP.

"Sans doute, l'élément principal auquel on peut s'attendre viendra du communiqué, avec probablement un optimisme plus grand" quant à la situation économique, a-t-il ajouté.

Moins d'inquiétudes sur l'inflation

Quant à l'inflation, dont l'accélération à venir a agité les marchés ces derniers mois, le scénario défendu par la Réserve fédérale semble désormais partagé : les prix vont grimper temporairement, dépassant provisoirement les 2% visés par la Fed, mais cette hausse ne devrait pas durer.

L'inflation dans les 12 prochains mois "pourrait être un peu plus forte qu'anticipé par la Fed", avertit pourtant Andrew Hunter, ajoutant que la hausse des prix attendue, couplée à des difficultés à trouver de la main d'œuvre, "pourrait faire grimper les salaires".

"Je ne pense pas qu'ils seront inquiets à ce stade, mais plus tard dans l'année, cela pourrait devenir plus préoccupant", estime-t-il.

L'inflation est crainte par les consommateurs car elle fait baisser leur pouvoir d'achat. Mais, si elle modérée, c'est signe de la vitalité de l'économie.

Le président de la Banque centrale Jerome Powell tiendra une conférence de presse à l'issue de la réunion mercredi 28 avril qui ne produira pas de nouvelles prévisions économiques, attendues lors de la prochaine tenue du Comité monétaire les 15 et 16 juin.

La croissance du PIB des États-Unis pour le premier trimestre 2021 sera publiée jeudi 29 avril. Les analystes anticipent une expansion de 6,5% en rythme annualisé. Au quatrième trimestre 2020, le Produit intérieur brut avait augmenté de 4%, mais sur l'ensemble de l'année, la contraction avait été de 3,5%, la plus forte depuis 1946.


AFP/VNA/CVN

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