États-Unis : la Fed pourrait diminuer plus tôt que prévu son soutien à la reprise

La Banque centrale des États-Unis (Fed) a révélé le 20 février qu'un nombre important de ses dirigeants s'inquiétaient du cap actuel de sa politique monétaire, ce qui pourrait la contraindre à diminuer plus tôt que prévu son soutien énorme à la reprise économique du pays.

Le médaillon de la Fed. Photo : AFP/VNA/CVN

"De nombreux participants" à la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), les 29 et 30 janvier, ont "exprimé de l'inquiétude à propos des coûts et des risques potentiels découlant d'une poursuite des rachats d'actifs" menés par la banque centrale, indiquent les minutes de cette rencontre publiées sur le site Internet de la Réserve fédérale.

La Fed avait décidé le 30 janvier de maintenir le cap de sa politique monétaire ultra-accommodante, et en particulier de continuer de racheter sur les marchés des obligations d'État américaines et des titres adossés à des créances immobilières pour un montant total de 85 milliards de dollars par mois tant que "la perspective du marché du travail ne s'améliore pas nettement".

Cependant, révèlent les minutes, "un certain nombre" de dirigeants de la Fed indiquent désormais "que l'évaluation, en cours, de l'efficacité et des coûts des rachats d'actifs (...) pourrait bien conduire le Comité à les diminuer ou à y mettre fin avant qu'il soit d'avis qu'une nette amélioration de la perspective du marché du travail s'est concrétisée".

Par sa politique de rachats d'actifs, la Fed crée chaque mois 85 milliards de dollars, en sus des près de 2.500 milliards qu'elle a créés en injectant des liquidités dans l'économie depuis 2008. À ce rythme, chaque mois qui passe risque de compliquer la mise en œuvre de la politique de sortie de crise de la Fed, lorsqu'il s'agira de retirer ces sommes du système.

Les rachats d'actifs sont combinés à la promesse de maintenir le taux directeur de la Fed au plancher, c'est-à-dire dans la fourchette de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis 2008, "au moins tant que le taux de chômage restera au-dessus de 6,5%", si cela ne remet pas en cause l'objectif d'inflation à moyen terme de la Fed (2% sur un an).

Débat interne

Toutes ces mesures ont pour but de maintenir une pression maximale sur l'ensemble des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme, afin de favoriser l'investissement, la consommation et le marché du logement et, in fine, de hâter la reprise du marché de l'emploi --le taux de chômage officiel est encore de 7,9% aux États-Unis.

Selon la Fed, "la plupart des participants" à la réunion de janvier étaient d'avis que les rachats de titres étaient "efficaces" et contribuaient à "stimuler l'activité économique", mais les dirigeants de la Réserve fédérale sont loin de s'accorder sur la durée prévisible de cette politique. Début janvier, la Fed avait laissé filtrer que, dans l'ensemble, ses dirigeants étaient plutôt favorables à ce qu'elle mette un terme à ses rachats nets d'actifs d'ici à la fin de l'année.

L'affaire n'est cependant pas tranchée et le débat interne continue. Selon les minutes, "plusieurs" membres du FOMC mettent en garde contre le coût économique qu'il y aurait "à diminuer ou à mettre fin trop tôt" au soutien de la Fed. Pour Harm Bandholz, économiste de la banque UniCredit, les minutes révèlent "une division profonde" au sein de la Fed et sont le signe que les rachats d'actifs pourraient s'achever "plus tôt que prévu".

Son confrère de Barclays, Michael Gapen, note néanmoins que "si les inquiétudes persistent" à la Fed sur les rachats d'actifs, c'est encore "la préoccupation liée à l'état du marché du travail qui l'emporte".

AFP/VNA/CVN

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