État d'alerte à Gaza après des premiers attentats suicide en deux ans

La bande de Gaza, dirigée par le mouvement islamiste Hamas, est en "état d'alerte" mercredi 28 août après des "attentats suicide" ayant tué trois policiers palestiniens, les premiers en plus de deux ans dans l'enclave sous blocus israélien.

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Funérailles le 28 août du policier palestinien Salama al-Nadim, tué lors d'un attentat dans la bande de Gaza.

Après avoir évoqué des "explosions" puis des "attaques à la bombe" survenues dans la nuit de mardi 27 à mercredi 28 août, le Hamas a indiqué qu'il s'agissait d'"attentats suicide".

Deux policiers palestiniens ont été tués et une autre personne blessée dans le quartier de Tal al-Hawa dans la ville de Gaza, selon le ministère de l'Intérieur de Gaza. Puis, dans une deuxième attaque, un policier palestinien a été tué et deux personnes blessées sur une route longeant la mer dans cette même ville.

Le porte-parole du ministère, Iyad al-Bozm, a affirmé mercredi soir 28 août que les services de renseignements locaux ont identifié deux hommes "qui se sont fait exploser à deux check-points de la police à Gaza".

Ce responsable n'a pas identifié les deux assaillants, mais a assuré que "l'enquête se poursuivait pour déterminer qui se cache derrière" ces attaques.

Des témoins avaient raconté qu'il s'agissait de deux attentats perpétrés par des kamikazes en moto. Et une source proche de l'enquête a précisé que "les soupçons penchent du côté des salafistes", terme utilisé par le Hamas pour décrire des groupuscules radicaux qui contestent son autorité et s'inspirent de l'organisation État islamique (EI).

Avant ces attaques, le dernier attentat suicide à Gaza datait du 17 août 2017 et avait visé un garde du Hamas près de la frontière égyptienne. Il avait été attribué à des éléments salafistes.

À la suite de ces nouveaux attentats, le Hamas a décrété mercredi 28 août l'état d'urgence dans la bande de Gaza, où vivent deux millions de Palestiniens sous blocus d'Israël. Des journalistes de l'AFP ont pu constater une présence renforcée des forces de sécurité du Hamas dans les rues et sur les principaux axes de l'enclave, coincée entre Israël, l'Égypte et la Méditerranée.

Des membres des forces de sécurité loyales au mouvement palestinien Hamas postés à un check-point, dans le Sud de la bande de Gaza, le 28 août.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Les attentats visent à saper la stabilité de Gaza et ne servent que les intérêts d'Israël", a réagi le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh dans un communiqué. Ces explosions "ne pourront pas miner la stabilité, ni la détermination de notre peuple", a-t-il ajouté.

Les trois policiers décédés, considérés comme des "martyrs" par le Hamas, se nomment Salama Majid al-Nadim, 32 ans, Wael Moussa Mohammed Khalifa, 45 ans, et Alaa Ziad al-Gharabli, 32 ans, ont précisé les autorités gazaouies. Des centaines de personnes se sont réunies pour leurs funérailles.

Tensions

Le Hamas est confronté depuis des années au défi représenté par la mouvance salafiste, en particulier à la frange jihadiste au sein de cette dernière.

Les attentats surviennent alors qu'une série de tirs de roquettes suivis de représailles israéliennes, ainsi que des affrontements à la frontière, font craindre une escalade entre des mouvements armés de Gaza et Israël, à l'approche des législatives israéliennes du 17 septembre.

Mercredi soir 28 août, un projectile a été tiré de Gaza vers Israël, a affirmé l'armée israélienne, précisant qu'il n'avait toutefois "pas atteint le territoire israélien".

Elle a indiqué que l'aviation israélienne avait frappé en représailles "une position du groupe terroriste Hamas" dans le Nord de Gaza.

Une source de sécurité palestinienne a affirmé que le raid israélien avait visé un poste d'observation du Hamas au nord de Gaza et qu'aucune victime n'était à déplorer.

Les autorités israéliennes ont accusé les islamistes du Hamas d'être responsables de ces violences qui fragilisent un accord de trêve négocié par l'ONU et l'Égypte. Cet accord prévoit un allégement du blocus israélien sur Gaza en échange de la fin des opérations militaires depuis l'enclave.

Après de nouvelles salves de roquettes vers Israël ce week-end, les autorités israéliennes ont réduit de moitié les livraisons de carburant pour Gaza, qui sont essentielles pour alimenter l'unique centrale électrique de l'enclave palestinienne.

AFP/VNA/CVN

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