Et l’américain Brandon Hurley devint Phuc Mâp

Avant de venir au Vietnam, l’Américain Brandon Hurley ne connaissait que les histoires douloureuses de la guerre racontées par son père. C’est après son voyage à Hô Chi Minh-Ville en 2014 que Brandon décide de rester et d’adopter un nom vietnamien : Phuc Mâp.

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Brandon Hurley a décidé d'adopter un nom vietnamien : Phuc Mâp.
Photo : TN/CVN

Bartender de métier, Brandon Hurley gagnait très bien sa vie aux États-Unis. Parce qu’il trouva que sa vie devenait ennuyeuse, il décida en 2014 de tout plaquer et de partir en voyager en Asie. Il visita ainsi la Thaïlande pendant 2 semaines, la Malaisie 1 semaine, le Cambodge 2 semaines. C’est en septembre 2014 qu’il atterrit à Hô Chi Minh-Ville.

"Pour moi, Saigon est l’endroit le plus favorable à vivre sur la planète. Les gens sont les plus sympathiques, la meilleure cuisine, la meilleure culture et les embouteillages les plus sérieux… ", confie en souriant, Phuc Mâp.

"Le premier jour, j’ai séjourné dans un hôtel dans la rue Vo Van Tân (3e arrondissement). Le soir, j’ai mangé un bol de hu tiêu (nouilles de riz) pour seulement 30.000 dôngs. J’ai vraiment été étonné de voir qu’un plat aussi délicieux coutait si peu cher !". Dès le deuxième jour, il essaya de conduire la moto, "un souvenir à la fois joyeux et terrible", se remémore-t-il.

Phuc Mâp fut très vite impressionné par les embouteillages à Saigon : "En septembre, Saigon est à la fin de la saison des pluies. Les embouteillages sont partout et la pluie tombe sans cesse. Je me souviens très bien de cette première fois où je suis revenu chez moi complétement trempé, de la tête au pied !"

En peu de temps, celui qui se nomme dorénavant Phuc Mâp va se faire de nombreux amis : un marchand ambulant, une vendeuse de banh trang trôn (salade avec des galettes de riz), une propriétaire d’un restaurant populaire… Avec tous, il aura un contact facile.

"J’ai voyagé en Thaïlande, en Corée du Sud, en Malaisie et en Taiwan où les habitants ne sont pas prêts à se communiquer avec les étrangers. La première raison : ils ont peur d’interagir avec les étrangers. La 2e raison : ils ne connaissent pas de langues étrangères", raconte-t-il. Tout le contraire, selon lui, des Vietnamiens qui sont toujours heureux de bavarder et même prêts à utiliser les langages du corps ou demander l’aide des jeunes pour interpréter.

Sa vie est ici dorénavant

Phuc Mâp et son animal de compagnie.

Autre anecdote dont il se rappelle et qui symbolise pour lui la gentillesse des vietnamiens : en 2016, il perdit son portefeuille dans les rues de Hanoï. Il le retrouva 2 kms plus loin près du Temple de la Littérature !

"J’étais vraiment surpris et je ne pouvais y croire jusqu’à ce que je récupère effectivement mon portefeuille. Les Vietnamiens sont si gentils et bienveillants", affirme-t-il.

Son nom vietnamien vient de la suggestion d’une marchande ambulante alors qu’il voyageait au col de Hai Vân en 2015. Elle lui donna le nom Phuc Beo. Puis, lorsqu’il rentra à Saigon, ses voisins corrigèrent le nom et l’appelèrent Phuc Mâp. Depuis lors, il n’utilise plus son nom américain ! Il se présente toujours avec une grande fierté : "Je suis Phuc Mâp".

Ses souvenirs au Vietnam sont innombrables. En 2015, il a accueilli le Têt traditionnel à Huê (province de Thua Thiên-Huê au Centre). "Le jour avant le Réveillon, les rues étaient pleines de monde. Ils achetaient des marchandises, nettoyaient et décoraient leur maison. J’attendais donc avec impatience les vacances qui commençaient le lendemain !" raconte-t-il. Mais à son réveil, quelle ne fut pas sa surprise de voir les rues totalement vides ! Il comprit bien sûr plus tard que le Têt est le moment réservé uniquement à la famille. Il eut l’occasion lui-même de vivre le Têt en famille puisqu’il est aujourd’hui marié à une femme vietnamienne.

"C’est une belle tradition. Les membres de la famille se réunissent pour décorer la maison, d’offrir les étrennes, dire les souhaits et déguster les plats délicieux" explique-t-il.

Phuc Mâp vit actuellement à Hô Chi Minh-Ville. Il est enseignant d’anglais, MC et propriétaire d’une chaîne d’Youtube. Il est également très renommé avec son animal de compagnie : un coq. Bizarre mais aimable !

"Il y des Vietnamiens qui décident de quitter le Vietnam pour venir aux États-Unis en cherchant les occasions de changer leur vie. Ils m’ont demandé pourquoi j’ai fait le contraire. J’ai ri, tout simplement", partage Phuc Mâp. Et d’ajouter que "l'herbe est toujours plus verte de l'autre côté de la clôture".

Vân Anh/CVN

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