Esthétisme et confort de vie à Hô Chi Minh-Ville

Hô Chi Minh-Ville est résolument tournée vers la modernité. Depuis 2011, les autorités municipales tentent de concilier développement économique et réduction de la pollution afin d’améliorer les conditions de vie des Saïgonnais. Un chantier déjà bien avancé, même s’il reste beaucoup à faire.

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Hô Chi Minh-Ville envisage de supprimer en 2025 tous les baraquements le long des canaux.

Le développement économique, c’est bien, associé à des mesures de dépollution lato sensu pour améliorer la qualité de vie, c’est mieux ! Les autorités de Hô Chi Minh-Ville l’ont bien compris, comme le montre le vaste programme de relogement des habitants vivant le long de canaux insalubres en cours, déployé depuis 2011 et reconduit jusqu’à 2020 au minimum. Objectif : éradiquer tous les bidonvilles qui ternissent l’image de la ville et offrir une vie stable aux familles précarisées relogées. En parallèle, la relocalisation des entreprises polluantes et l’aménagement de nouveaux espaces verts.

Des milliers d’habitants bénéficiaires

Selon le Service de la construction de Hô Chi Minh-Ville, 20 ans après le lancement du programme de destruction des bidonvilles le long des canaux, 36.000 foyers ont été déplacés et relogés. Néanmoins, 19.500 baraquements sur pilotis sont toujours en place. Et encore, cette statistique ne porte que sur les canaux et arroyos intramuros.

Trân Trong Tuân, directeur du Service de la construction de la mégapole du Sud, fait savoir que l’objectif de la ville est qu’en 2025, toutes ces habitations anarchiques soient détruites, avec pour les populations déplacées un plan de réinsertion. Pour la seule période 2015-2020, les autorités municipales envisagent de démolir 9.805 logements de fortune le long des canaux principaux comme Dôi-Te, Tham Luong-Bên Cat-Nuoc Lên, Nhay-Ruôt Ngua, Hàng Bàng, Van Thanh, Câu Son, Bùi Huu Nghia, etc. Leurs habitants seront indemnisés à hauteur de 12.400 milliards de dôngs.

Afin de faciliter leur réintégration sociale, des logements leur ont été réservés. Dans la toute nouvelle cité de Thu Thiêm (2e arrondissement), 12.000 appartements sont ainsi prêts. Sans compter les 42.000 appartements distribués par la ville aux arrondissements et districts au service de cette opération.

Bùi Thi Tuyêt vit sur les berges de l’arroyo Bùi Huu Nghia (arrondissement de Binh Thanh). Elle n’a qu’un souhait : pouvoir partir s’installer ailleurs au plus vite, la zone étant recouverte par des centaines baraquements soumis à l’odeur pestilentielle de l’arroyo, où seules les bactéries prolifèrent. «Mes enfants ont déjà été déplacés et ne souffrent plus de la pollution. Pour moi, c’est différent. Comme je n’ai pas d’argent et que je suis âgée, je dois rester là», exprime Tuyêt, fataliste. En dehors d’évidents problèmes de santé publique, ces logements précaires nuisent à l’aspect esthétique de la vitrine économique du Vietnam.

Relocalisation des entreprises polluantes

Afin de limiter la pollution de l’environnement et d’améliorer les conditions de vie des habitants, Hô Chi Minh-Ville procède également à la relocalisation des entreprises polluantes en banlieue. Déjà près de 1.400 ont été déplacées ou contraintes de cesser leur activité, et seules six entreprises polluantes demeurent en l’état. Cependant, le Service des ressources naturelles et de l’environnement de la ville a lui établi une autre liste des entreprises polluantes, plus large et contraignante, où figurent 698 sociétés devant être relocalisées. Elles opèrent essentiellement dans le textile-habillement, la fabrication des articles en métal, la transformation des produits agricoles, sylvicoles, l’élevage, etc.

Ramassage des ordures sur le canal Nhiêu Lôc-Thi Nghè.
Photo : Thanh Vu/VNA/CVN

«Il est très difficile aujourd’hui de déplacer les entreprises. En effet, nous manquons d’un plan d’aménagement par secteurs qui permettrait de créer des zones ou complexes industriels rassemblant les entreprises d’un même domaine d’activité», déplore Cao Tung Son, un responsable du Service municipal des ressources naturelles et de l’environnement. Et d’ajouter que seules les entreprises publiques bénéficient des politiques d’assistance à la relocalisation, alors que les sociétés privées, pour la plupart polluantes, n’y ont pas accès.

Cela étant dit, la ville procède à titre expérimental au déplacement des entreprises polluantes situées dans l’agglomération vers la zone industrielle Lê Minh Xuân 3. Le comité de gestion des zones industrielles et franches de Hô Chi Minh-Ville a rendu publiques les informations concernant la relocalisation de ces entreprises. En outre, le service en question est en train d’élaborer un plan d’aménagement des villages de métier tout en révisant les règlements les concernant. La ville a également demandé aux districts et arrondissements de renforcer les activités de communication auprès des habitants sur la nécessité de protéger l’environnement, et de sanctionner sévèrement les entreprises qui polluent de manière éhontée.

Enfin, conformément à la Résolution du IXe Congrès du Comité du Parti de la ville, dont les chapitres sur l’assainissement de l’environnement et l’embellissement de la ville, le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville a publié un plan de marche avec 39 programmes et projets. À ce jour, 24 programmes ont été achevés. La résolution du Xe Congrès du Comité du Parti (mandat 2015-2020) considère le programme de réduction de la pollution de l’environnement comme l’un des sept programmes principaux. Le Comité populaire de la ville a proposé et mis en place 144 projets portant sur la résilience aux changements climatiques, la gestion des ressources naturelles et la protection de l’environnement. Si les progrès sont déjà visibles et que la volonté de faire bouger les choses est bel et bien présente, en atteste toutes ces mesures, il faudra encore patienter pour rendre la ville verte.

Huong Linh/CVN

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