Éruption et tsunami dans le Pacifique : gros dégâts aux Tonga, deux mortes au Pérou

Le tsunami provoqué par la puissante éruption d'un volcan sous-marin dans l'océan Pacifique sud a causé des "dégâts importants" dans les îles Tonga, où les communications restaient coupées lundi 17 janvier, et tué deux personnes au Pérou.

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Des surfers s'agrippent à leurs planches à Manhattan Beach, en Californie, le 15 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'éruption de samedi 15 janvier a été si puissante qu'elle a été entendue jusqu'en Alaska, déclenchant un tsunami dans le Pacifique qui a inondé des côtes du Japon aux États-Unis.

"Le tsunami a eu un impact important sur le littoral Nord de Nuku'alofa", la capitale des Tonga, "avec des bateaux et de gros rochers rejetés sur le rivage", mais aucune victime n'a été signalée dans l'archipel, a déclaré la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.

À plus de 10.000 km de là, au Pérou, deux femmes sont mortes noyées sur la plage de Naylamp à Lambayeque, dans le Nord, en raison de "vagues anormales" consécutives à l'éruption aux Tonga, a annoncé dimanche 16 janvier le Centre national des opérations d'urgence local.

La veille, le Pérou avait fermé 22 ports par précaution. La police avait secouru 23 personnes sur la côte.

Mme Arden a souligné que l'étendue des dégâts était difficile à évaluer dans le petit royaume du Pacifique, les communications étant coupées.

"Nuku'alofa est couverte d'un épais nuage de cendre volcanique, mais sinon la situation est calme et stable", a ajouté Mme Ardern après être entrée en contact avec l'ambassade de son pays aux Tonga. L'archipel a cependant besoin de s'approvisionner en eau car "le nuage de cendres a provoqué une contamination".

La Nouvelle-Zélande a envoyé un avion de reconnaissance tôt lundi 17 janvier pour "une évaluation initiale de l'impact sur la zone et les îles à faible élévation".

Les Tonga ont également accepté une offre australienne d'envoyer un avion de surveillance, selon Canberra. L'Australie préparait également "des fournitures humanitaires essentielles" à envoyer.

"Énorme explosion"

"Profondément inquiet pour les habitants des Tonga", a tweeté le secrétaire d'État américain Antony Blinken, "prêt à envoyer de l'aide".

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tweeté que l'OMS était "prête à soutenir le gouvernement et à apporter son aide".

Capture réalisée à partir d'images du satellite japonais Himawari-8 et transmises par l'Institut national des technologies d'information et des communications (Japon) le 15 janvier montrant l'éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha'apai.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'agence des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) préparait des fournitures d'urgence pour les Tonga, en coordination avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Des vues saisissantes prises de l'espace montrent le moment de l'éruption vendredi 14 janvier du Hunga Tonga-Hunga Ha'apai, sur une des îles inhabitées des Tonga : un énorme champignon de fumée et de cendres, suivi immédiatement du déclenchement d'une vague.

Des vagues de 1,2 mètre ont déferlé sur la capitale des Tonga, où les habitants ont fui vers les hauteurs, laissant derrière eux des maisons inondées, tandis que des pierres et de la cendre tombaient du ciel.

"C'était une énorme explosion", a expliqué au site d'informations Stuff une habitante des Tonga, Mere Taufa. "Le sol a tremblé, la maison entière était secouée. Ça venait par vagues. Mon jeune frère pensait que des bombes explosaient près de chez nous". Quelques minutes plus tard, l'eau a envahi leur maison jusqu'au plafond.

L'éruption a déclenché des tsunamis dans le Pacifique, avec des vagues de 1,74 m mesurées à Chanaral, au Chili, et de plus petites observées le long de la côte Pacifique, de l'Alaska au Mexique. Des vagues d'environ 1,2 m ont frappé la côte Pacifique du Japon.

En Californie, la ville de Santa Cruz a été inondée par un raz-de-marée généré par le tsunami, selon des vidéos partagées par le service météorologique américain.

Jusqu'en Alaska

L'Institut géologique américain (USGS) a enregistré l'éruption de samedi comme équivalente à un tremblement de terre de magnitude 5,8 à une profondeur nulle.

L'éruption a duré huit minutes et envoyé des panaches de gaz, de cendres et de fumée à plusieurs kilomètres de haut.

Le Néo-Zélandais Marco Brenna, maître de conférences à l'école de géologie de l'université d'Otago, a qualifié l'éruption de "relativement faible", mais jugé qu'une autre éruption ayant un impact beaucoup plus important ne pouvait être exclue.

L'éruption a été entendue jusqu'en Alaska, fait "plutôt unique", a tweeté l'Institut de géophysique de l'université d'Alaska à Fairbanks. Le volcanologue David Fee, cité dans le tweet, a indiqué ne se souvenir que de deux autres éruptions "faisant une chose pareille" : celle du Krakatoa en Indonésie au XIXe siècle et celle du Novarupta, en Alaska, la plus puissante du XXe siècle.

Le volcan Hunga-Tonga-Hunga-Ha'apai (environ 65 km de la capitale Nuku'alofa) avait émergé lors d'une éruption en 2009, et craché tant de gros rochers et de cendres en 2015 qu'une nouvelle île de deux kilomètres de long sur un kilomètre de large et 100 m de haut s'est formée.


AFP/VNA/CVN

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