En quête de produits souvenirs emblématiques

Les produits souvenirs accroissent non seulement la valeur ajoutée du secteur touristique, créent de nombreux emplois mais aussi véhiculent l’image du pays dans le monde. Curieusement, le Vietnam se cherche encore dans ce domaine, et ce malgré ses 3.000 villages de métiers traditionnels...

>>Hanoi ne doit pas s’endormir sur ses lauriers

Touristes étrangers achetant des lanternes à Hôi An.

Chaque voyageur désire rapporter chez lui un cadeau, un souvenir du lieu qu’il visite, pour lui ou ses amis. Tous les grands pays touristiques ont un ou plusieurs produits souvenirs imprégnés de leur identité culturelle, emblématiques, que les touristes se doivent de rapporter chez eux, pour dire «J’y étais !». Par exemple, les poupées traditionnelles, les éventails, les poussahs Daruma du Japon, les tambours de République de Corée, l’image des éléphants en Thaïlande, des tours jumelles Petronas de Malaisie, de la tour Eiffel en France... Et au Vietnam, quel est ou quels sont le(s) produit(s) emblématique(s) ?

À Hanoi, haut lieu touristique du pays, les principaux souvenirs sont soieries, produits incrustés de nacre, laques poncées, céramiques de Bat Tràng, Phù Lang... Ces derniers ont le désavantage d’être fragiles et assez lourds. En plus, dans les yeux des touristes étrangers, les céramiques vietnamiennes ne sont pas très prestigieuses. En ce qui concerne les produits incrustés de nacre et les soieries, considérés comme «imprégnés de l’identité culturelle vietnamienne», beaucoup ne sont pas produits sur place, un comble !

Dans la province de Quang Nam, terre de patrimoines mondiaux (ancienne cité de Hôi An, sanctuaire de My Son), à part les lampions (dont un droit de propriété a été déposé), d’autres souvenirs sont fabriqués ailleurs.

À Hô Chi Minh-Ville, dans les rues touristiques telles que Lê Thanh Tôn, Nam Ky Khoi Nghia, Nguyên Huê, il n’y a que des boutiques de copies de tableaux et des échoppes vendant toutes sortes de produits allant des céramiques aux tableaux brodés, sans oublier des articles en rotin ou en soie...

Les céramiques de Bat Tràng figurent parmi les produits artisanaux les plus emblématiques de la capitale, même du pays.

Dans les villes côtières telles que Ha Long, Nha Trang, Dà Nang..., à côté des produits habituels comme laques et articles incrustés de nacre, on vend des souvenirs faits à base de coquillages...

Quant aux régions montagneuses du Nord, elles attirent un grand nombre de touristes. Malgré une forte identité culturelle pour chaque localité, on y trouve les mêmes produits souvenirs, notamment des vêtements en brocatelle.

Stratégie à long terme contre profit à court terme

Depuis longtemps se pose la question de trouver un ou des produits souvenirs emblématiques du pays. En 2009, l’Administration nationale du tourisme a encouragé les localités connaissant un bel essor touristique à choisir un emblème pour le mettre sur leurs produits souvenirs. Par exemple, à Hanoi, le lac de l’Épée restituée, le Temple de la littérature, la pagode à pilier unique ; à Huê, l’ancienne cité impériale, les mausolées des empereurs, la rivière des Parfums, la pagode Truong Tiên ; à Quang Nam, l’ancien quartier de Hôi An, le sanctuaire de My Son ; à Hô Chi Minh-Ville, le marché Bên Thành, le quai Nhà Rông...

Plusieurs localités sont conscientes de l’importance de créer des produits souvenirs «spéciaux». La province de Quang Nam (Centre) a lancé le projet «Soutien au développement des produits artisanaux dans les patrimoines» dans les villages de menuiserie de Kim Bông, Thành Hà, des produits en terre cuite de Lê Duc Ha et des lanternes de Duy Qua. La province de Binh Thuân (Centre), quant à elle, planche sur le projet «Produire des produits artisanaux caractéristiques de Binh Thuân au service du tourisme». La ville de Dà Nang, toujours dans le Centre, a promulgué des politiques pour soutenir la production de souvenirs...

Mais quatre ans plus tard, les résultats sont minimes. On n’a pas encore trouvé de produits spécifiques, à la fois ingénieux et typiques de chaque localité.

Pourtant, le potentiel est là. Le pays compte en effet 17 patrimoines reconnus par l’UNESCO, plus de 3.000 villages de métier, une culture riche. La question centrale, c’est d’investir pour concevoir des stratégies à long terme afin de créer des produits souvenirs «Made in Vietnam». Bref, d’investir à long terme et de ne pas privilégier seulement le profit à court terme.

Diêu An/CVN

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