En meeting électoral, Boris Johnson se pose en sauveur du Brexit

Vous voulez le Brexit ? Alors votez conservateur, a lancé Boris Johnson devant des militants conquis lors de son premier grand meeting de campagne pour les législatives du 12 décembre, raillant les atermoiements sur ce sujet hautement clivant de son rival travailliste qu'il a comparé à Staline.

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Le Premier ministre britannique Boris Johnson quitte le 10 Downing Street à Londres, le 6 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Venez avec nous et nous réaliserons le Brexit", a promis le Premier ministre conservateur devant quelques centaines de militants rassemblés dans le bastion travailliste de Birmingham (Centre), deuxième ville du Royaume-Uni.

Scandant son nom en chœur - "Boris! Boris! Boris!" -, ceux-ci avaient revêtu des t-shirts barrés du slogan de prédilection du dirigeant, arrivé au pouvoir en juillet avec la promesse de sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne "à tout prix", mais contraint depuis par le Parlement à repousser la sortie de trois mois jusqu'au 31 janvier 2020.

Pour Boris Johnson, les élections anticipées sont le seul moyen de sortir le Royaume-Uni de l'impasse du Brexit, qui paralyse et divise le pays depuis son vote par 52% des Britanniques en 2016.

"Nous ne pouvons continuer comme ça", a-t-il constaté, affirmant s'il était reconduit qu'il présenterait à nouveau au Parlement son accord de sortie de l'UE, conclu avec Bruxelles, dès "le premier jour" de sa nouvelle session en décembre, afin que la sortie de l'Union puisse être effective en janvier.

Premiers ratés

"L'accord est prêt. Mettez-le juste dans le four à micro-ondes - je ne suis pas vraiment bon en cuisine", a-t-il plaisanté, disant vouloir se consacrer au plus vite aux questions sociales négligées ces dernières années par ce sujet qui a phagocyté la politique britannique : éducation, logement, santé, sécurité.

Boris Johnson a attaqué de front son adversaire conservateur Jeremy Corbyn, qui veut négocier un nouvel accord de divorce qu'il soumettrait ensuite à un référendum prévoyant aussi l'option de rester dans l'UE. Une telle renégociation est toutefois jugée "pas réaliste" par le président sortant de la Commission Jean-Claude Juncker.

Le chef de l'exécutif avait lancé sa première salve dans un éditorial publié par son quotidien préféré, le Daily Telegraph, dans lequel il a comparé Jeremy Corbyn au dictateur soviétique Joseph Staline en raison de sa "haine" présumée des riches.

Mais la campagne électorale, qui a officiellement démarré sur les chapeaux de roue mercredi 6 novembre avec la dissolution au Parlement, a aussi connu ses premiers ratés.

Coup dur pour Jeremy Corbyn, avec qui il a souvent été en porte-à-faux, le numéro deux du Labour Tom Watson, fervent partisan du maintien dans l'UE, a annoncé sa démission et décidé de ne pas affronter les urnes. "Cette décision est personnelle, pas politique", a-t-il assuré.

Alliance anti-Brexit

Et si Boris Johnson a prêché des convaincus mercredi soir, il n'a pas non plus échappé à des couacs.

Le ministre chargé du Pays de Galles, Alun Cairns, a dû démissionner, accusé d'avoir caché qu'il connaissait le rôle joué par un de ses collaborateurs pour faire s'effondrer l’accusation dans un procès pour viol.

Le très pincé Jacob Rees-Mogg, proche allié de Boris Johnson, a dû s'excuser pour avoir dit que "le bon sens" dictait de sortir d'un immeuble en feu, à propos de la mort tragique de 72 habitants de la tour Grenfell à Londres dans un incendie en 2017, pendant lequel les pompiers, très critiqués depuis, avaient donné pour consigne de ne pas bouger.

La remarque de Jacob Rees-Mogg est d'autant plus ravageuse qu'elle le fait apparaître comme coupé des dures réalités de la vie de la population, soit le contraire du message que tente de faire passer Boris Johnson, lui aussi issu d'une classe sociale ultra-privilégiée.

Les sondages placent régulièrement en tête les conservateurs avec une dizaine de points d'avance, mais les politologues ne cessent de conseiller la prudence dans les pronostics pour ce scrutin, le troisième en quatre ans.

Sur les flancs des travaillistes et des conservateurs, les petits partis peuvent faire dérailler leurs rêves de conquérir une majorité.

Le Parti du Brexit de Nigel Farage menace de prendre des voix à M. Johnson en prônant une coupure plus nette avec l'UE que celle prévue dans l'accord de divorce négocié avec les Européens.

À l'autre bout du spectre, les europhiles libéraux démocrates, emmenés par Jo Swinson, veulent annuler le Brexit et peuvent ravir les voix de conservateurs europhiles modérés et de travaillistes déçus des atermoiements de leur leader sur la question. Ils ont annoncé une alliance avec les Verts et les Gallois de Plaid Cymru dans certaines circonscriptions pour promouvoir un unique candidat anti-Brexit.

AFP/VNA/CVN

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