En Israël, la 3e dose permet d'atténuer la 4e vague de COVID

Nombre record de cas, mais moins de cas graves. La campagne d'Israël en faveur d'une troisième dose de vaccin anti-COVID-19 a permis d'atténuer les effets de la nouvelle vague de contaminations, suggèrent des premières données et des experts.

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Un homme reçoit une 3e dose du vaccin Pfizer contre le COVID-19, le 24 août à Helon, en Israël
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis son arrivée au pouvoir en juin, le Premier ministre Naftali Bennett ne cesse de répéter qu'il veut à tout prix éviter de reconfiner le pays, une promesse que son gouvernement a maintenue jusqu'ici malgré avoir enregistré plus de 10.000 cas quotidiens de COVID-19, un record local depuis le début de la pandémie.

Pour garder les écoles, les commerces et les lieux de culte ouverts, Israël a pris une série de mesures comme forcer les familles avec des enfants de moins de 12 ans (non éligibles au vaccin) à faire des tests rapides pour accéder à certains lieux, causant des frustrations dans la population.

Mais la colonne vertébrale de ses mesures reste la campagne pour une dose de rappel du vaccin Pfizer/BioNTech pour les personnes âgées de plus de 12 ans, allant ainsi à l'encontre des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui estime que ces doses doivent être attribuées à des pays pauvres et non à un pays dont plus de 80% des adultes ont déjà reçu deux doses du vaccin.

Des experts interrogés par l'AFP et les données rendues publiques par le ministère israélien de la Santé suggèrent que cette dose de rappel a permis de juguler le nombre de cas graves malgré la hausse des cas liées à la propagation du variant Delta notamment, chez les personnes non vaccinées et celles aussi qui été vaccinées depuis plus de cinq mois.

Les "triples vaccinés"

"Quand la quatrième vague a débuté, nous ne savions pas quel était le facteur dominant de propagation", l'absence de vaccination ou l'étiolement des effets du vaccin, explique Gabi Barbash, ancien directeur général du ministère de la Santé aujourd'hui à l'Institut de recherche Weizmann. Mais des semaines après le lancement de la campagne pour une dose de rappel, le nombre de cas graves s'est stabilisé en Israël. Et le taux de contamination et de cas grave parmi les quelque trois millions de "triple vaccinés" de ce pays de 9,3 millions d'habitants est resté très faible.

Un patient du COVID-19 dans un hôpital à Safed, en Israël.
Photo : AFP/VNA/CVN

"L'efficacité du vaccin Pfizer diminue après cinq mois. Lorsque l'immunité s'étiole et qu'un variant contagieux (comme le Delta) circule, c'est un désastre", estime M. Barbash, jugeant que sans la dose de rappel les impacts de la quatrième vague auraient été pires pour l'État hébreu. Selon les données du ministère de la Santé, le taux de cas graves avoisine ces jours-ci 4 pour 100.000 habitants chez les triples vaccinées, contre 35/100.000 pour les personnes ayant reçu une ou deux doses, et 150/100.000 pour les non-vaccinés.

"Si avez 60 ans et plus et que vous n'êtes pas vaccinés, vous avez 35 fois plus de chance de développer des effets graves, et huit fois plus si vous avez reçu deux doses, que si vous avez reçu la dose de rappel", résume Cyrille Cohen, professeur à l'université Bar Ilan et membre du Comité scientifique du gouvernement sur la vaccination.

Lorsque, après consultations avec ce comité scientifique, le gouvernement avait lancé sa campagne en faveur d'une dose de rappel, l'épidémiologiste Hagai Levine, professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, était resté "sceptique", remettant en cause la nécessité d'une troisième dose. Mais, dit-il aujourd'hui, cette campagne a permis de stabiliser le nombre de cas graves et s'est donc avérée un "succès".

Mais Israël, qui compte notamment plus d'un million de personnes éligibles au vaccin mais le refusent, ne sortira pas de la crise par la seule vaccination et des mesures de contrôle demeurent ainsi nécessaires, prévient-il.

Tests, vaccins et tests

En ce mois des "fêtes juives", où les familles se réunissent, de nombreux Israéliens se sont plaints de la difficulté à prendre rendez-vous dans les centres de dépistage, engorgés par le nombre d'élèves en contact avec les dizaines de milliers de camarades de classe diagnostiqués positifs depuis la rentrée. Dans un centre de dépistage à Jérusalem, Julia Ortenberg, mère de trois enfants, est dans une file d'attente pour faire tester sa fille dont une camarade de classe a le COVID-19.

Le quotidien de Julia s'est transformé en course entre le premier test de sa fille, la vaccination de son fils de 13 ans, et le second test de sa fille, après une semaine, pour pouvoir retourner en classe. Au début, Julia était réticente à faire vacciner son fils, mais sans le vaccin, ce dernier aurait été contraint de suivre ses cours à distance ou de présenter un test négatif tous les deux jours pour aller en classe. Et ça, dit-elle, "ce n'était pas une option".

AFP/VNA/CVN

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