En Irak, le confinement donne un coup de pouce aux agriculteurs

Cette année, pour la première fois, Ahmed Mohsen écoule sans peine ses melons sur les marchés irakiens : grâce au confinement décrété face à la pandémie de COVID-19, les fruits et légumes iraniens et turcs ne sont plus là pour lui faire concurrence.

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Marché Al-Sadriya, dans la capitale irakienne Bagdad, le 9 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec 32 postes-frontières vers l'Iran, la Turquie, la Syrie et la Jordanie, l'Irak est de longue date un paradis pour les importateurs.

Dans tous les domaines, les produits étrangers, moins chers, sont rois et couvrent même 50% des besoins alimentaires dans un pays où un tiers de la population vit pourtant de l'agriculture.

"Depuis des années, les cultivateurs travaillent à perte, sans aucun soutien de l'État", assure M. Mohsen, ingénieur agricole de 32 ans.

De l'autre côté des frontières, l'Iran et la Turquie empochent chaque année respectivement 2,8 et 2,2 milliards d'USD (2,5 et 1,9 milliard d'euros) en exportant des produits agricoles et alimentaires vers l'Irak.

Avec la pandémie, les autorités ont fermé les frontières, aidant indirectement les producteurs. "Elles n'avaient pas l'intention d'aider les agriculteurs, mais elles nous ont permis de prouver que nous pouvions combler les besoins alimentaires des Irakiens", se félicite M. Mohsen.

Contrôle de l'État

Son village, Afak, est connu dans tout le pays pour ses melons, qui alimentent chaque jour tout le pays.

Sa province, Diwaniyah, est l'un des grands réservoirs à blé et à orge du pays, ainsi que le bastion du riz "ambre", une espèce unique au monde qui fait la réputation de la cuisine irakienne.

En 2020, pour la première fois depuis longtemps, l'Irak est parvenu à être autosuffisant sur 28 produits, affirme Mohammed Kechache, président de la Confédération agricole de Diwaniya.

La production d’œufs a par exemple bondi, passant de 11 millions en janvier à 17 millions en avril, en mai et en juin, selon le ministère de l'Agriculture.

Hani Cheïr cultive melons, pastèques, aubergines, concombres et tomates. C'est la première fois, dit-il, que ses produits, "de meilleure qualité que les importations" ont leur chance sur les étals. Sans concurrence, ajoute-t-il, "les prix ont baissé", rendant plus accessible la marchandise nationale.


AFP/VNA/CVN

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