En Espagne, un créateur fait le pari de la haute couture dans son village natal

Espoir de la mode, Nicolas Montenegro a été formé à Milan et a dessiné des vêtements pour Beyoncé ou Rosalia. Mais la pandémie a amené ce jeune créateur à revenir dans son village natal en Espagne pour y lancer sa marque.

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Le styliste espagnol Nicolas Montenegro devant ses créations à Seville, le 29 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Loin des capitales de la mode, ce couturier de 31 ans, qui a fait ses armes chez Dolce & Gabbana, reçoit l'AFP à La Lantejuela, village de 3.800 habitants près de Séville (sud).

Sur la table de travail, des croquis et des échantillons de tissus -crêpe, velours, taffetas. Dans l'atelier, des robes de mariées, des bobines de fils colorés fabriqués localement, des photos de famille et même un jambon, produit central en Espagne.

Ses trois employées, habitantes du village, découpent les tissus et font des patrons.

"Pas besoin d'être physiquement dans une grande ville" grâce aux nouvelles technologies, dit avec assurance ce créateur svelte au regard pétillant.

Après un passage au prestigieux Istituto Marangoni de Milan, Nicolas Montenegro a passé quatre ans chez Dolce & Gabbana, habillant notamment Madonna, Beyoncé, Kylie Minogue, Monica Belluci et même Melania Trump.

De retour en Espagne en 2018, il travaille à Barcelone pour la griffe Yolancris et dessine la spectaculaire robe en tulle plissé rose portée par la pop star espagnole Rosalia aux Grammys Latinos.

Collections en ligne

Le créateur espagnol Nicolas Montenegro pose avec deux de ses créations, le 27 janvier à La Lantejuela, près de Séville.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais tout bascule en mars dernier avec la pandémie et le confinement.

Après avoir passé 14 ans loin de son village natal, le créateur y revient pour passer plus de temps près de son père alors atteint d'un cancer puis emporté par le coronavirus en novembre.

"Encouragé" par ce père, entrepreneur d'origine modeste, Nicolas Montenegro décide finalement de rester et de lancer sa marque dans le village, dessinant une première collection de robes de mariées, baptisée "Abril".

Des robes sobres, élégantes, vendues 2.500 euros pièce en Espagne, au Royaume-Uni et en Grèce, imprégnées de son goût pour le vintage.

Il prépare désormais une collection automne/hiver de prêt-à-porter principalement féminin, inspiré des tapisseries ornées de cerfs, de tigres et de paons ramenées par son père de son service militaire dans l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental en 1971.

Une collection qui sera lancée en mars à Madrid et surtout en ligne, pandémie oblige. Ce que le jeune créateur considère comme un avantage.

"Dans les défilés, tout va si vite - Chanel, Dior, etc. - que vous n'avez pas le temps d'en profiter avant que tout le monde oublie", juge-t-il.

"J'ai lancé la collection de robes de mariées en ligne, j'ai fait une vidéo promotionnelle, et chaque robe avait sa vidéo", explique-t-il.

Un choix beaucoup plus "fonctionnel", défend Nicolas Montenegro qui a fait le pari de la mode féminine, contrairement à d'autres créateurs espagnols, comme Arturo Obegero, Archie Alled-Martínez ou la griffe Oteyza qui ont présenté à la fashion week de Paris des pièces masculines ou "genderless".


AFP/VNA/CVN

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