En Colombie, SOS pour les animaux des zoos menacés par le confinement

Dans le meilleur des cas, il reste tout juste de quoi nourrir les animaux à peine plus d'un mois. Privés de visiteurs, les zoos de Colombie souffrent du confinement visant à enrayer la pandémie du nouveau coronavirus qui affecte les humains.

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Au parc zoologique de Santa Cruz, en Colombie.

Ainsi, les parcs zoologiques de Santa Cruz, près de Bogota, et de Cali (Sud-Ouest) ne garantissent l'alimentation de leurs pensionnaires et le paiement de leurs salariés que jusqu'à début avril. Celui de Santa Fe à Medellin (Nord-Ouest) est un peu mieux loti, jusqu'à début mai. Ces zoos, les plus importants de Colombie, ont fermé leurs portes depuis le début le 20 mars du confinement de plus de la moitié de la population, dont celle de ces trois principales villes.

La mesure a été généralisée mercredi jusqu'au 13 avril aux quelque 48 millions d'habitants du pays, qui compte à ce jour près de 500 cas confirmés de COVID-19, dont au moins quatre morts. Or ces parcs dépendent exclusivement du prix des entrées pour se financer. "La situation est très difficile", a déclaré Jorge Abaud Echeverri, directeur du zoo de Santa Fe à Medellin, qui accueille 960 espèces, dont des singes, des reptiles, des oiseaux, des ours, ainsi que des lions, des tigres et des hippopotames.

Collectes de dons

Ce zoo, fondé il y a 60 ans, est l'un des plus coûteux du pays. Son fonctionnement requiert quelque 110.000 dollars par mois pour financer nourriture, matériel et salaires, couverts en temps normal grâce aux entrées de 280.000 visiteurs par an. Depuis lundi 23 mars, une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux afin de recueillir des dons et les responsables ont commencé à rencontrer mardi les autorités locales pour trouver des fonds. "Personne n'est préparé à ce qui vient (...) Il n'y a ni plan B, ni plan C", avertit le directeur.

Le parc zoologique de Cali compte 2.500 animaux et reçoit chaque année 500.000 visiteurs. L'argent dont il dispose ne couvre les frais que jusqu'à fin mars, selon Susan Posada, responsable des communications de la fondation à but non lucratif qui le gère. "Le problème est économique, du fait que nous ne pouvons acheter d'aliments", souligne-t-elle.

Les fournisseurs ont accepté de maintenir les prix d'avant le confinement alors que ceux des légumes et des fruits ont augmenté jusqu'à 40%. Une chaine de restaurants locale a fait don de ses réserves avant de suspendre ses activités en raison du confinement. Mais cela ne suffit pas face à la "vulnérabilité" de ce zoo. De ce fait, une collecte a été lancée sur internet afin de continuer à payer les 250 employés et d'alimenter les animaux. Si cela ne suffit pas, il faudra avoir recours à des emprunts bancaires.

Salariés menacés aussi

"Une fois la crise passée, l'économie globale va être fragilisée, les gens ne vont pas visiter les parcs mais se consacrer à récupérer de ce coup", prévoit Mme Posada. Sur les flancs de la cordillère des Andes, près de Bogota, le confinement a frappé encore plus le zoo de Santa Cruz : la moitié des 120 salariés ont été remerciés. Ceux qui restent s'ingénient à faire en sorte qu'aucun pensionnaire ne souffre de la faim.

"Le coronavirus nous a tous affectés", déplore Daniel Bernal, responsable du bien être et de la nutrition des animaux. "Nous n'avons que des frais (...) Nous vivons au jour le jour." Les fonds prévus pour des travaux de rénovation ont été réorientés à l'achat de nourriture, suffisante jusqu'à la première semaine d'avril. Une collecte de fonds a également été lancée sur les réseaux sociaux samedi. Le fonctionnement de ce parc coûte l'équivalent de quelque 48.000 dollars par mois.

Ce zoo, situé sur la commune de San Antonio de Tequendama dans les environs de la capitale, pâtit d'un facteur aggravant: près de 70% de ses 700 animaux sont âgés, ce qui implique une alimentation spéciale, plus coûteuse.


AFP/VNA/CVN

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